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Violences policières: le devoir de réagir avec William Bourdon et Vincent Brengarth

Fort fort favorablement connus de nos services, les avocats associés William Bourdon (qui vient Au Poste pour la première fois) et Vincent Brengarth (qui y revient), sont auditionnés pour leur nouveau libelle: «Violences policières: le devoir de réagir».

Le 38e opus de la collection Tracts/Gallimard. Pour eux, mettre un terme à ces brutalités de la force publique relève d’«une urgence démocratique et citoyenne.» Café serré pour eux aussi!

William Bourdon et Vincent Brengarth travaillent ensemble et écrivent ensemble. Ils signent un Tract dont la rédaction fut motivée par le besoin de narrer l’explosion du sentiment d’impunité chez les forces de l’ordre et d’intranquilités multiples chez les citoyens. Le thème des , occulté pendant la campagne présidentielle de 2022, crispe pourtant une part grandissante de la population à mesure qu’elle entre, au rythme des crises multiples de ces dernières années, au coeur des luttes avec son propre vécu.

La période actuelle, selon William Bourdon, est une période de résignation et de radicalisation. Face au déni parfaitement maîtrisé de la part des institutions, la parole des victimes se heurte à un discours dominant hermétique, qui entraîne en retour une exaspération pouvant conduire à l’irrationalisation, attendue par ces mêmes institutions en vue de l’instrumentaliser. Les avocats assistent à ces multiples instrumentalisations, et leur rôle est d’y apporter de la clarté, le « courage de la sincérité », pour rendre crédibilité à l’inaudible.

-Tu suis ces sujets depuis quarante ans. Selon toi, l’année 2022 est sensiblement différente de l’année 2002, ou 1982 par exemple ?

-Absolument.

David Dufresne et William Bourdon

« Est-ce qu’il n’a pas fallu certaines outrances ? », demande David Dufresne, faussement candide, et bien placé pour traiter de médiatisation des violences policières. L’avocat lui répond que toute l’histoire des mouvements sociaux est faite de cycles et de contre-cycles dans lesquels les pouvoirs ont toujours su provoquer de manière cynique l’exaspération des citoyens pour la rendre encore plus inaudible. Et à ce jeu, les macronistes se débrouillent particulièrement « bien ». Ils alimentent les problèmes structurels des forces de l’ordre, à commencer par la très mauvaise formation d’agents laissés à eux-mêmes, potentialisant les passages à l’acte dans un contexte d’impunité. Celui-ci est poussé par les discours du gouvernement et particulièrement du ministère de l’Intérieur, dont la relation très asymétrique avec les syndicats policiers démoralise les uns et radicalise les autres.

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