Ils ont 5 ou 6 ans, prisonniers dans des camps en Syrie. Leur tort : être nés de parents (souvent pères) accusés de terrorisme ou d’avoir servi Daesh. Avocate du collectif Familles unies, Marie Dosé se bat pour leur rapatriement. Elle a fait condamner la France par la Cour Européenne, par le Comité International des Droits de l’Enfant, par le Comité contre la Torture des États-Unis. Aujourd’hui, elle estime que la chute d’Assad offre une occasion inespérée de faire revenir ces gamins, et leurs mères. Elle nous a dit comment.
L’extrême droite qui rafle la mise, partout. Les libertés fondamentales attaquées de toutes parts. Une gauche de gauche à reconstruire. Plus que jamais une presse réellement indépendante, et pas pareille, est nécessaire.
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« L’épuisement devient de la colère. »
« La loi française est celle-ci : dès l’instant où vous êtes né d’un parent français, vous êtes Français ».
Au plus fort de son activité, entre 2013 et mars 2019, l’organisation djihadiste Daech est rejointe dans les territoires qu’elle contrôle par des centaines d’hommes et de femmes venant de l’étranger. Avec leurs enfants, parfois. Et qui, pour certains, ont des enfants en Irak ou en Syrie. Plusieurs centaines de ces enfants, issus de combattants français, cinq ans après la chute du soi-disant « État Islamique », sont toujours sur place, dans des camps, abandonnés à leur sort par l’État français qui détourne le regard.
J’ai surtout le sentiment – alors, ces dernières années encore plus – que nous sombrons petit à petit dans un populisme crasse, et que la seule façon pour moi, avec ma robe, de résister à ce populisme crasse, c’est de défendre l’État de droit.
Marie Dosé
Au début de l’année 2019, quand les combattants kurdes libèrent les derniers bastions de Daech, ils font prisonnier les hommes et placent les femmes et les enfants dans des camps, les ressortissants étrangers ne pouvant qu’attendre un éventuel rapatriement dans leur pays d’origine. En France, ce rapatriement n’aura pas lieu. Annoncé en février 2019, planifié, il fuitera quelques jours trop tôt dans les médias, par l’intermédiaire de BFM TV, qui compromet la sécurité de l’opération. Puis, des sondages apparaîtront, commandés par le Figaro et Radio France : deux tiers des sondés souhaitent que les « enfants de djihadistes » restent en Syrie. Sur cette base aussi fragile que calamiteuse, les pouvoirs politiques enterreront le projet. Depuis, des opérations partielles ont été menées, incomplètes. Pendant ce temps, nous sommes en 2025, et des enfants continuent de mourir dans ces camps. Il en reste 120 français.
Vous savez, quand on vous dit : « mais vous vous rendez compte, ils sont radicalisés, ils ont grandi sous Daech, on leur a inculqué… » ; quand ils arrivent dans les camps, en janvier, février, mars 2019, 90 % d’entre eux n’ont pas 6 ans. Les deux tiers n’ont pas 3 ans. Et beaucoup sont nés dans les camps. Ce sont les enfants des camps. Je ne peux plus, moi, « enfant de djihadistes », « enfants de Daech ». C’est insupportable, en fait, insupportable. Et pourquoi sont-ils dans ces camps ? Parce que la France refuse de les rapatrier.
Marie Dosé
« Les enfants fantômes »
Face à ce silence, face à la bêtise raciste et la lâcheté des autorités, Marie Dosé poursuit le travail engagé dès 2013, à savoir le retour en France de ses ressortissants, des mères qui en font la demande, des enfants dont l’existence attend encore de pouvoir commencer. Certains enfants sont à « sauver de leurs mères » qui veulent rester. L’avocate portera à partir de 2019 le sujet devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, devant les comités de l’ONU concernés, qui finissent après un long examen par condamner la France.
Entre-temps, elle ira plusieurs fois à l’Élysée, plaider sa cause auprès de la conseillère Justice d’Emmanuel Macron, mais rien n’y fait : le « fait du prince », sans jamais le dire ouvertement, préfèrera la politique de l’autruche au rapatriement de l’équivalent de « dix classes de maternelle ». En 2019, pourtant, le discours politique était déjà rôdé : la Garde des Sceaux Nicole Belloubet énonçait que le rapatriement était le choix de la « responsabilité » – y compris d’un point de vue sécuritaire. Et qu’au niveau européen, tout était prêt pour une action commune : c’est la France, qui a le plus gros contingent dans les camps, qui a bloqué.
Je me dis souvent qu’en Lorraine, [à la fin de la Guerre, quand les Lebensborn ont ouvert leurs portes], on a adopté les enfants de ceux qui ont tué nos grands-parents, nos parents, nos frères, nos fils. En 1945, on a fait ça, on les a adoptés. Aujourd’hui, on n’est même pas foutu de rapatrier 250, 300 enfants de moins de 6 ans qui sont prisonniers dans des camps.
Marie Dosé
Le silence de la France est un silence actif. Les services de renseignements sont en relation avec les Kurdes du nord-est syrien qui prennent en charge les camps. Aux Kurdes, qui ont bien d’autres soucis que les ressortissants étrangers à gérer dans la région, des compensations sont données par l’État français. « Les Kurdes de Syrie, pour les rencontrer, en veulent beaucoup à la coalition internationale. Ils se sentent complètement abandonnés. », relate l’avocate qui, à chaque nouveau voyage dans le nord-est syrien, observe, en creux, les conséquences de ce double jeu.
Le retour en France
Plus le temps passe, et plus les problèmes se creusent, bien évidemment. Les années de camp sont dévastatrices, physiquement et mentalement, pour les mères et les enfants. Certaines mères s’enfoncent dans la radicalisation et refusent de rentrer ; d’autres, qui dans l’horreur de leurs conditions de vie sont au moins auprès de leurs enfants, ne s’imaginent pas rentrer en France et les laisser à l’aide sociale pendant qu’elles iront en prison. Marie Dosé parle d’un immense gâchis, d’un coche raté par les autorités en 2019.
Elle connaît le travail qui est fait dans les quartiers de déradicalisation des prisons françaises, qui porte ses fruits sur les femmes qui ont accepté le retour. Les enfants rapatriés ne posent pas de problèmes, des dires du Parquet anti-terroriste ; aucun ne porte en lui de graine de djihadiste – fallût-t-il le dire. Les grands-parents, qui se battent avec détermination pour le retour des leurs, n’ont pas accès au camp, ni même les parlementaires, sur ordre de la France ; les avocats, via Avocats Sans Frontières, n’ont pu y accéder qu’à de très rares reprises : dans les camps, le lien est impossible.
Les mères descendent de l’avion avec les enfants. Les enfants sont séparés des mamans. Ce qui est très, très, très compliqué parce qu’on a beau les préparer à ça, les enfants ne vivent qu’avec leurs mères. Et c’est 24 heures sur 24, et c’est dans une tente. […] Elles sont mises en examen pour association de malfaiteurs à caractère terroriste, et placées en détention provisoire tout de suite. Les enfants, eux, sont placés à l’aide sociale à l’enfance. Et ils vont d’abord soit en foyer, soit en famille d’accueil, avant que des investigations soient réalisées dans les familles pour que les juges des enfants puissent être à même de les placer ou pas dans leur famille. […] La défiance envers ces enfants, elle ne s’arrête pas une fois qu’ils rentrent, elle se poursuit.
Marie Dosé
La question du retour des enfants dans leurs familles est complexe. Encore une fois, la non-préparation de ces retours, conjuguée au manque de moyens chronique de la protection de l’enfance dans notre pays, demande un temps considérable pour que le juge des enfants évalue la situation et se prononce. Pour l’enfant, qui n’a toujours vécu que dans un cauchemar, ce sont possiblement encore des mois, des années de ballottage d’une famille, d’un foyer à un autre, et autant de nouvelles séparations.
Mensonge(s) d’État
Nous sommes donc dans une situation où la France entretient le parquet anti-terroriste le plus répressif d’Europe, le plus outillé, tout cela pour refuser de rapatrier les personnes qu’il devrait judiciariser. Les autorités jugent préférable de laisser des ressortissants français dans des camps, des prisons en Syrie, susceptibles d’être attaquées par ce qu’il reste des combattants de Daech dans la région. Sans trouver indigne de faire peser la prise en charge de centaines de ses citoyens sur les Kurdes, eux-mêmes privés d’État, privés de territoire, privés de reconnaissance internationale après le rôle qu’ils ont joué dans le démantèlement de « l’État Islamique ».
Le Quai d’Orsay n’a pas hésité à écrire, à moi, « c’est beaucoup trop dangereux pour les militaires français de se rendre sur place, donc on ne peut pas les rapatrier ». À moi qui y était allée il y a trois semaines, avec des grands-parents, avec sept grands-parents qui ont vu leurs petits-enfants. […] Quand on est là-bas, on circule, on rentre dans les prisons, on rentre dans les camps, et on se dit « mais pourquoi on ne les prend pas en fait ? ». Parce que c’est plus que de la mauvaise foi, c’est plus que de la lâcheté, c’est un mensonge d’État.
Marie Dosé
Contre tout bon sens, contre l’avis unanime des experts du contre-terrorisme, les pouvoirs publics agitent, sur la base d’un sondage bancal qui date de 2019, une soi-disant « opinion publique » pour justifier leur inaction. Face à l’État de droit qu’elle défend ardemment, l’avocate dénonce le « populisme pénal » – dont font preuve tous les gouvernements français depuis la présidence Sarkozy, lui-même un expert du procédé1 – qui consiste à « faire de la justice un outil de communication politique ». Notre actuel ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, le 29 septembre dernier dans une interview au JDD, ne s’embarasse plus de périphrases : « L’État de droit, ça n’est pas intangible, ni sacré ».
J’ai une immense admiration, un immense respect pour ces gens qui ont vu leurs enfants partir en 2012, 2013, 2014. Quand les attentats nous ont tous meurtris, eux, il y avait une double meurtrissure, la même que la nôtre, mais celle aussi de savoir que peut-être leurs enfants étaient dans ce groupuscule responsable de ceci, dans ce groupe de terroristes responsable de ceci. Et combien de ces grands-parents ont fait croire à leurs amis, leurs voisins, que leurs enfants étaient partis faire des études à l’étranger ? Ce sont dix années d’horreur. Et puis, enfin, en 2018-2019, ça s’arrête. Daech tombe, et ils se disent « non seulement nos enfants vont être jugés, ils vont rentrer, mais surtout nos petits-enfants sont sauvés ». Eh bien, non. Leurs petits-enfants sont dans des camps. Et ils se battent à nouveau, depuis six ans, pour tenter de les faire rentrer en France. Ils sont d’un courage incommensurable. Et je veux juste dire, moi, aux autorités françaises, qu’un grand-père, une grand-mère, un oncle, une tante ne lâchent jamais, jamais les enfants. Donc ces enfants ne seront jamais des enfants fantômes. Ça ne marche pas. Ça ne fonctionnera pas parce qu’ils ne les lâcheront pas.
Marie Dosé
Quatre questions-clé
La défense de rupture est une stratégie théorisée par l’avocat Jacques Vergès, selon laquelle la défense accuse le juge de ne pas être légitime à juger l’accusé.
« État Islamique » est le nom autoproclamé de l’organisation Daech, qui à partir du 29 juin 2014 installe un régime de terreur sur les territoires qu’elle contrôle en Syrie et en Irak. Jusqu’à sa chute en mars 2019, c’est ainsi qu’elle prétend régner sur un « califat », totalitaire et génocidaire, d’idéologie salafiste djihadiste.
À la libération de la ville de Baghouz, dans le nord-est syrien, les combattants kurdes répartissent les ressortissants étrangers capturés dans les rangs de Daech dans des camps, pour les femmes et les enfants, et dans des prisons pour les combattants. Six ans après, il reste environ 120 enfants français dans ces camps, bien plus que pour n’importe quel autre pays d’Europe.
Le « populisme pénal », tel que dénoncé par Françoise Cotta et Marie Dosé dans une tribune parue en 2007 dans Libération2 est un détournement de la justice à des fins politiques, que ce soit en paroles ou en faits, avec par exemple la promulgation d’une loi taillée sur mesure à la suite d’un fait divers. C’est une menace pour l’État de droit.
1Sarkozy / Kadhafi: «Personne n’y comprend rien». Avec Yannick Kergoat – Au Poste, 6 janvier 2025 – https://www.auposte.fr/sarko-kadhafi-personne-ny-comprend-rien-avec-yannick-kergoat/
2[Tribune] Populisme pénal – Libération, 24 août 2007 – https://www.liberation.fr/tribune/2007/08/24/populisme-penal_100417/
- propagande https://bsky.app/profile/auposte.fr/post/3lfjslf2nyp2n & https://bsky.app/profile/personnetoulemonde.bsky.social/post/3lfftcwcxnk2f & https://bsky.app/profile/auposte.fr/post/3lfku57trzt26
- Marie Dosé https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Dosé & https://bsky.app/profile/mariedose.bsky.social
- Maitre Marie Dosé https://www.grands-avocats.com/avocats/marie-dose/
- Les victoires de Daech – Marie Dosé – 2020 https://www.lisez.com/ebook/les-victoires-de-daech/9782259282789
- Marie Dosé, l’avocate du diable par Stéphanie Marteau https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/06/12/marie-dose-l-insurgee-du-barreau_6042650_4500055.html
- Belloubet émet l’hypothèse d’un rapatriement des djihadistes français en Syrie et en Irak 12 01 20 https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/01/12/nicole-belloubet-emet-l-hypothese-d-un-rapatriement-des-djihadistes-francais_6025572_3224.html
- Deux tiers des Français souhaitent que les enfants de jihadistes français restent en Irak et en Syrie 28 février 2019 https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/offensive-jihadiste-en-irak/deux-tiers-des-francais-souhaitent-que-les-enfants-de-jihadistes-francais-restent-en-irak-et-en-syrie_3211623.html
- Voyage au bout de l’enfance – Rachid Benzine – 2022 https://www.seuil.com/ouvrage/voyage-au-bout-de-l-enfance-rachid-benzine/9782021495591
- Henri Leclerc https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Leclerc_(avocat)
- Daech, les enfants fantômes – Hélène Lam Trong 2023 https://www.senscritique.com/film/daech_les_enfants_fantomes/70192366
- Lebensborn https://fr.wikipedia.org/wiki/Lebensborn
- Pdrow Lan: merci pour cet échange!
- Tribune – « De quoi les enfants nés en Syrie sont-ils coupables pour grandir dans de telles conditions, avec le sentiment d’être abandonnés par la France? » par Patrick Baudoin & Françoise Dumont https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/12/27/de-quoi-les-enfants-nes-en-syrie-sont-ils-coupables-pour-grandir-dans-de-telles-conditions-avec-le-sentiment-d-etre-abandonnes-par-la-france_6469802_3232.html
- Avocats Sans Frontières France https://www.avocatssansfrontieres-france.org/fr/
- jarettedeboire: je vais vous dire une chose : merci madame et merci David pour cette interview
- Enfants de djihadistes: « plus on les laisse sur place plus on prend un risque sécuritaire » par Timothée Boutry 6 mai 2019 https://www.leparisien.fr/faits-divers/enfants-de-djihadistes-plus-on-les-laisse-sur-place-plus-on-prend-un-risque-securitaire-06-05-2019-8066922.php
- Henri Leclerc : « Il y a des enfants français qui meurent en Syrie et en Irak » avril 2019 https://youtu.be/qWFIZpON5Wg
- Rapatriement depuis la Syrie : « Je ne peux m’empêcher de penser à ceux qu’on a laissé là-bas », réagit l’avocate des familles de jihadistes 20 10 22 https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/offensive-jihadiste-en-irak/rapatriement-depuis-la-syrie-je-ne-peux-m-empecher-de-penser-a-ceux-qu-on-a-laisse-la-bas-reagit-l-avocate-des-familles-de-jihadistes_5429365.html
- aselines93: incroyable témoignage. merci beaucoup. merci Au Poste de permettre ce témoignage. Merci à cette avocate qui parle avec passion
- Populisme pénal par Françoise Cotta & Marie Dosé dans Liberation 24 08 07 https://www.marie-dose-avocat.com/populisme-penal-liberation/
- Collectif des Familles Unies https://www.famillesunies.fr/
- Marie Dosé: plaider osé par Sophie des Déserts https://www.liberation.fr/portraits/marie-dose-plaider-ose-20240213_2KNE3CAUYRBRTAMH73Z5LNYVFU/
- Marie Dosé, l’avocate qui fustige la « présomption de culpabilité » 28 Minutes 14 03 24 https://www.arte.tv/fr/videos/119338-001-A/marie-dose-l-avocate-qui-fustige-la-presomption-de-culpabilite/
- Chute de Bachar el-Assad: « Il y a urgence à rapatrier les enfants français détenus en Syrie » – Télérama 10 12 24 https://www.marie-dose-avocat.com/chute-de-bachar-el-assad-il-y-a-urgence-a-rapatrier-les-enfants-francais-detenus-en-syrie-telerama-10-12-2024/
- #AuPoste en public – s09-02 – 9 janvier 2025 Débat: pourquoi et comment quitter X https://www.auposte.fr/pourquoi-et-comment-quitter-x-debat-en-direct-et-en-public/
- Le tweet en live – Sandrine Rousseau https://x.com/sandrousseau/status/1877439360083087755
- La lettre – Sandrine Rousseau https://bsky.app/profile/auposte.fr/post/3lfhiwmuin22r
- BFM – Sandrine Rousseau https://www.bfmtv.com/politique/sandrine-rousseau-les-ecologistes-elon-musk-concentre-un-peu-toutes-les-critiques-que-je-peux-faire-a-l-organisation-de-ce-monde_VN-202501110400.html
- #AuPoste – s08-46 – 9 décembre 2024 Dans l’enfer de Gaza avec Rami Abou Jamous https://www.auposte.fr/dans-lenfer-de-gaza-avec-rami-abou-jamous/
- Journal de bord de Gaza – Rami Abou Jamous – 2024 https://editionslibertalia.com/catalogue/orient-xxi/rami-abou-jamous-journal-de-bord-de-gaza
- tsouika: Merci pour cette émission !