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Réseau Atlas: la machine de guerre de l’extrême-droite mondiale (et ses ramifications françaises)

L’Observatoire des Multinationales publie ce matin un rapport passionnant sur le réseau Atlas, basé outre-Atlantique, véritable machine de guerre idéologique d’une nouvelle extrême-droite, libertarienne et ultraconservatrice, engagée dans la fabrication des opinions.


Un rapport de l’Observatoire des Multinationales signé Anne-Sophie Simpere, bien connue de nos services, avec la participation de Laurence Ledoux, Olivier Petitjean et Lora Verheecke. Extraits choisis.

Le Réseau Atlas

Basé à Arlington, en Virginie, l’Atlas Network est un réseau majeur de think tanks
et d’autres organisations qui oeuvrent dans le monde entier pour gagner « la
bataille des idées ». Créé en 1981 par l’entrepreneur Antony Fisher, le réseau Atlas
veut recouvrir le monde de think tanks libertariens, sur le modèle de l’Institut des affaires
économiques (IAE) qui, au Royaume Uni, a contribué à la victoire de Margaret Thatcher.

Derrière le réseau Atlas, on trouve d’influents milliardaires, des magnats du pétrole
et des fondations, qui défendent la dérégulation (notamment dans le domaine
environnemental), mais aussi des positions ultraconservatrices (anti-avortement, anti
« woke »…). On trouve aussi de grandes entreprises de secteurs comme le pétrole,
le tabac ou les médicaments.

En France, le réseau est particulièrement méconnu alors qu’il y finance des partenaires
depuis sa création (et a bénéficié de fonds français, à travers l’entreprise Michelin). C’est
surtout depuis les années 2010 que les partenaires français du réseau Atlas ont pris
de l’importance, notamment à travers leur visibilité dans les médias. Ils ont tous des
liens avec le monde des affaires, mais aussi, dans bien des cas, avec la sphère politique,
en particulier avec l’extrême-droite et la droite radicale. Ils ont bénéficié de formations
et d’autres formes de soutien du réseau états-unien, pour mener leur bataille culturelle.

L’IFRAP, le lobby des 10% les plus riches

« A sa création, l’Ifrap (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques) est liée à des entrepreneurs très à droite. Son fondateur Bernard Zimmern (…) est membre du club de l’Horloge, qui milite pour un rapprochement entre la droite et l’extrême-droite, où il a fréquenté entre autres Philippe Baccou, conseiller de Marine Le Pen sur son programme économique en 2017 , ou encore Jean-Yves Le Gallou, ex-cadre du Front National, époux de l’ancienne candidate frontiste Anne-Laure Blanc, elle-même fille de Robert Blanc, ancien WaffenSS. »[1]

« Les prises de parole médiatiques permettent d’élargir la fenêtre d’Overton en imposant dans le débat des idées « inacceptables » pour élargir le champ des possibles. Au moment de la réforme des retraites de 2023, Agnès Verdier-Molinié (porte-parole de l’Ifrap) repousse ainsi les limites du débat sur l’âge de départ : « 67, ça aurait été vraiment l’idéal, mais 65, on était d’accord pour dire que déjà, ça améliore les choses car à l’horizon 2050, ça fait un peu plus de 40 milliards d’euros d’économies et ça permet vraiment d’équilibrer le régime tandis que 64, ça s’essouffle très très vite, beaucoup trop vite »[2]

« Aujourd’hui encore, l’essentiel des messages et des combats de l’Ifrap visent la protection des intérêts des plus fortunés, que la porte parole de l’organisation défend âprement : « Les 10% les plus riches payent plus de 50% des impôts directs payés par les ménages français. S’ils n’étaient pas là pour payer leurs impôts, nous n’aurions pas la possibilité de faire tourner nos services publics. » [3]

« Sans pouvoir parfaitement définir les contours de son influence, il existe un domaine où les idées promues par l’Ifrap (…) semblent particulièrement progresser : l’éducation. Peut-être parce que Christophe Kerrero, membre du conseil scientifique du think tank, a travaillé pour le cabinet du ministre de l’Éducation Luc Chatel de 2009 à 2012, puis été directeur de celui de Jean-Michel Blanquer, de 2017 à 2020 ? Peut-être aussi parce qu’Agnès Verdier-Molinié (porte-parole de l’Ifrap) a l’oreille du Premier Ministre Gabriel Attal ? [4] (…) Le think tank voulait recentrer les programmes sur les fondamentaux ; Gabriel Attal annonce le renforcement de l’enseignement des mathématiques et du français. L’Ifrap recommandait le tutorat et des groupes de compétences ; les ministres mettent en place des groupes de niveaux (ou groupes de besoin). L’Ifrap considérait qu’il faut plus de stages et de découverte professionnelle ; Attal instaure un stage en juin pour les élèves de seconde. L’Ifrap recommandait de conditionner l’accès au lycée à l’obtention du brevet ; Attal déclare que ce sera le cas. [5] »

L’institut économique Molinari : le goût du pétrole et du tabac

« S’agissant des dérèglements climatiques, en 2005, l’IEM (l’Institut économique Molinari) et Cécile Philippe (directrice de l’IEM) portaient un discours de déni : « Une chose est sûre : il n’y a pas de consensus sur le changement climatique parmi les scientifiques. Ils semblent tous s’accorder sur l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère au cours des 200 dernières années. Mais de nombreuses questions restent en suspens, comme le lien entre les émissions de gaz à effet de serre et l’augmentation de la température, ou les conséquences pour la vie humaine et les écosystèmes naturels. » Face à ce doute, la recommandation du think tank est de ne pas agir. [6] »

L’Institut de Formation Politique : un vivier des droites radicales françaises

« [Alexandre Pesey, fondateur de l’IFP, l’Institut de Formation Politique] présente l’islam comme un « empire » qui gagnerait en faisant appliquer ses « lois coraniques » depuis la base, et grâce « aux ventres de leurs femmes »[7]. À l’été 2023, alors que de violentes manifestations secouent la France suite à la mort de Nahel, un adolescent tué par un policier lors d’un refus d’obtempérer, Pesey développe une vision apocalyptique lors d’une interview avec la journaliste états-unienne Sandy Rios, racontant que des hordes d’hommes musulmans, en âge de combattre, ont envahi la France pour y constituer des zones de non droit ou que les chrétiens seraient aujourd’hui persécutés dans l’Hexagone [8]. Il semble ainsi vivre dans un univers de guerre des religions et des civilisations dans lequel il voit cependant un espoir : les centaines de jeunes qu’il forme à l’IFP, qui pourront devenir de bons leaders pour défendre la France et remplacer la génération de mai 68 en politique, dans les médias et dans la société civile. »

« L’IFP invite pour ses conférences des personnalités politiques comme Jordan Bardella (Président du Rassemblement National), François-Xavier Bellamy (tête de liste des Républicains aux élections européennes de 2024), Eric Ciotti (Président du groupe Les Républicains), Philippe de Villiers, Marion Maréchal (vice-présidente exécutive du parti Reconquête), Eric Zemmour, Julien Rochedy (directeur national du Front national de la jeunesse entre 2012 et 2014)… Ou encore Régis Le Sommier, journaliste aux positions controversées sur la Syrie et la Russie, qui dirige le média d’extrême-droite Omerta, et Bernard Lugan, historien très critiqué pour ses erreurs factuelles et sa défense de la colonisation ou de l’apartheid, « monsieur Afrique » du candidat Eric Zemmour en 2022. Cette proximité avec l’extrême-droite semble s’être considérablement renforcée au moment des mobilisations de la Manif pour tous. »

« Le directeur de l’nstitut de Formation Politique (Alexandre Posey) rêve d’une union des droites dures : « Si on demande quel est le principal problème de notre temps, certains vont répondre que c’est l’intervention de l’État. Appelons-les les libéraux. D’autres vont considérer que c’est le relativisme. L’antidote : la vérité. Appelons-les les conservateurs. D’autres se désolent du fossé croissant entre le peuple et une élite globalisée, appelons les les souverainistes. D’autres nous disent que le drame de notre temps, c’est le déracinement et l’invasion migratoire, eux nous appellent au ressourcement culturel et à la remigration, appelons-les les identitaires. Ces quatre grandes familles ont été trop souvent face à face. Pour le plus grand plaisir de la gauche. Aujourd’hui, elles sont côte à 53 côte pour défendre la liberté d’expression, la solidarité, la famille naturelle, l’occident (…) Il faut s’allier et s’engager pour la France. » [9]

« Toute l’équipe fondatrice de SOS Chrétiens d’Orient est ainsi passée par l’IFP, de même qu’Alice Cordier, fondatrice du collectif féministe identitaire Némésis, ou encore Thaïs d’Escuffon, ancienne porte-parole de Génération identitaire reconvertie en influenceuse « tradwife » qui prône le cantonnement des femmes aux rôles de mère et d’épouse. »

« L’essentiel des intervenants de l’IFP issus du monde médiatique vient aussi de ces titres (Geoffroy Lejeune [directeur de la rédaction du JDD et ex-directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles], Christine Kelly [animatrice de l’émission Face à l’info sur Cnews], Laurent Dandrieu [critique de cinéma], Elisabeth Levy [chroniqueuse à L’heure des Pros sur CNews], Eugénie Bastié [chroniqueuse pour Le Figaro et CNews], Mathieu Bock-Coté [animateur sur CNews dans l’émission Face à Bock-Côté], même si quelques-uns sont liés à des médias considérés comme moins radicaux comme Nicolas Doze (BFM), Christophe Barbier (L’Express) ou Daniel Riolo (RMC). « Avant, il n’y avait pas d’opposition aux médias mainstream. Mais aujourd’hui, grâce à quelques milliardaires et particulièrement un, qui a acheté beaucoup de médias, on a totalement changé le débat public en France. En gros, nous avons eu Fox News en France et ça change complètement le spectre du débat », expliquait Alexandre Pesey [10] (…) S’il ne cite pas ce milliardaire, on reconnaît évidemment Vincent Bolloré, son rachat de nombreux médias et la création de Cnews. »

L’Institut de Recherches Economiques et Fiscales : l’Europe comme courroie de transmission

 « Le think tank est particulièrement virulent contre les « gauchistes », « islamo-gauchistes » et autres « communistes », comme en témoignent les titres aussi excessifs que racoleurs d’articles du site de l’Iref [l’Institut de Recherches Economiques et Fiscales] : « Canal Plus : des films de gauche désespérants » [11], « L’idéologie islamo-gauchiste contrôle l’université française » [12], « Une Miss France transgenre ? Le traditionnel concours cède au wokisme » [13], « Voitures électriques, chauffage, enfants, viande, chiens et chats : l’écologisme veut diriger notre vie [14

« Sur France Bleu, une présentatrice posera la question à Jean-Philippe Delsol, présenté comme avocat et président de l’Iref : « A-t-on besoin des riches ? » Pour le spécialiste des fusion-acquisitions, on peut critiquer les oligarques russes ou les milliardaires chinois du parti communiste, mais pas les riches entrepreneurs en France, qui font marcher l’économie, créent des emplois et ont transformé le monde grâce à leurs inventions. Sans contradicteur, Delsol déroule son ode aux riches et l’émission conclut sur le registre de l’affect « aimons nous! », tandis que la présentatrice reconnaît qu’elle aussi, elle « aime l’argent »[15]. Le ton est plus agressif chez le directeur de l’Iref Nicolas Lecaussin : « il se trouve que les richesses ne poussent pas comme les champignons après la pluie. Elles sont générées par l’intelligence, le talent, le génie. (…) Madame Michu, qui réclame hargneusement ‘le partage des richesses’, qu’a-t-elle fait pour qu’elles existent et, éventuellement, lui permettre de gagner sa vie ? » Critiquer les riches et leur supériorité relèverait ainsi du « trouble obsessionnel compulsif »[16]. Lecaussin estime que « les plus fortunés sont, sous prétexte de justice sociale, devenus des pestiférés » et va jusqu’à comparer leur situation à celle des Juifs dans les années 1930. [17


    DROIT DE RÉPONSE D’AGNES VERDIER-MOLINIE, directrice de la Fondation iFRAP:

    «Réponse de la fondation iFRAP, fondation pour la Recherche sur les Administrations et les Politiques publiques.

    Cet article appelle de la part de la Fondation iFRAP les observations et rectifications suivantes :

    En premier lieu, la Fondation iFRAP ne dispose pas de liens avec le réseau Atlas et ne bénéficie d’aucun soutien de quelque nature que ce soit du réseau Atlas.

    En deuxième lieu, la Fondation iFRAP est financée par des dons émanant à 70% de personnes physiques françaises avec un montant de versement moyen à hauteur de 130 euros. Les dons des entreprises sont plafonnés et les entreprises donatrices sont majoritairement des TPE, PME et ETI françaises.

    En troisième lieu, la Fondation iFRAP, fondation reconnue d’utilité publique qui consacre son activité à l’évaluation des politiques publiques dans le but d’intérêt général de recherche du plein emploi et du développement économique, est parfaitement indépendante des partis politiques.

    Elle ne défend aucun intérêt particulier. »

    [1] Marine Turchi et David Dufresne, « Les conseillers secrets de la campagne de Marine Le Pen », Mediapart, 22 janvier 2018 https://www.mediapart.fr/journal/france/220118/les-conseillers-secrets-de-la-campagne-de-marine-le-pen

    [2] Europe 1, « Retraites : pour Agnès Verdier-Molinié, «les syndicats n’ont pas compris l’urgence financière» », 8 janvier 2023 – https://www.europe1.fr/politique/retraites-pour-agnes-verdier-molinie-les-syndicats-nont-pas-compris-lurgence-financiere-4159599 

    [3] Mathilde Durand, « Est-on riche avec 3.740 euros par mois ? », Europe 1, 10 juin 2020 – https://www.europe1.fr/
    societe/cinq-millions-de-riches-en-france-on-est-dans-une-denomination-qui-ne-veut-rien-dire-3974080

    [4] Daniel Bernard, « Les connexions privées de Gabriel Attal pour préparer l’après-Macron », La Lettre A, 21 avril 2023 – https://www.lalettre.fr/fr/action-publique_executif/2023/04/21/les-connexions-privees-de-gabriel-attal-pour-preparer-l-apres-macron,109947752-ar2


    [5] Sophie Cazaux, « Le brevet va devenir plus difficile et indispensable pour accéder directement au lycée », BFM, 5 décembre 2023 – https://www.bfmtv.com/societe/education/le-brevet-va-devenir-plus-dur-et-indispensable-pour-acceder-directement-au-lycee_AN-202312050444.html

    [6] Article published on TechCentralStation, 19 juillet 2005. Par Cécile Philippe : https://www.institutmolinari.org/2005/07/21/lords-a-leaping/

    [7] Intervention d’Alexandre Pesey à la conférence National Conservatisme à Rome, en Italie, le 4 février 2020, sur le thème “The Threats to Nationalism in Europe” : https://nationalconservatism.org/natcon-rome-2020/presenters/alexandre-pesey/


    [8] Sandy Rios 24/7, « France in Crisis…Alexandre & Kate Pesey on their Beloved Country », 24 juillet 2023: https://podcasts.apple.com/us/podcast/france-in-crisis-alexandre-kate-pesey-on-their-beloved/id400516424?i=1000622162346. Lors d’une conférence de la Common Sense Society ( https://commonsensesociety.substack.com/p/video-whats-really-drove-frances), Alexandre Pesey a aussi expliqué que la police ne répondait pas aux émeutiers et qu’elle était très clémente avec eux, malgré le déploiement de dizaines de milliers de policiers, y compris des unités d’élite (Raid, Gign, BRI), et le fait qu’il y ait eu plus d’un millier d’interpellation et plusieurs cas de violences policières recensés sur la période, pendant cette période, du crâne fracassé d’Hedi à la mort de Mohamed Bendriss (ciblé par des tirs de LBD) en passant par des jeunes éborgnés (Abdelkarim Y., Jalil)

    [9] Intervention d’Alexandre Pesey – Convention de la droite 28 septembre 2019: https://www.youtube.com/watch?v=plp9XwFI9sU

    [10] 257 Elad Vaida, « VIDEO: What Really Drove France’s Violent Riots? », Common Sense Society, 11 juillet 2023 – passage à 21’30 – https://commonsensesociety.substack.com/p/video-whats-really-drove-frances

    [11] Jean-Philippe Feldman, « Canal Plus : des films de gauche désespérants », Iref, 26 janvier 2024 https://fr.irefeurope.org/publications/les-pendules-a-lheure/article/canal-plus-des-films-de-gauche-desesperants/


    [12] Aymeric Belaud, « L’idéologie islamo-gauchiste contrôle l’université française », Iref, 29 juin 2021 – https://fr.irefeurope.org/publications/articles/article/l-ideologie-islamo-gauchiste-controle-l-universite-francaise/


    [13] Adelaïde Motte, « Une Miss France transgenre ? Le traditionnel concours cède au wokisme », Iref, 20 mai 2022 https://fr.irefeurope.org/publications/les-pendules-a-lheure/article/une-miss-france-transgenre-le-traditionnel-concours-cedeau-wokisme/


    [14] Nicolas Lecaussin, « Voitures électriques, chauffage, enfants, viande, chiens et chats : l’écologisme veut diriger notre vie », Iref, 14 décembre 2023 – https://fr.irefeurope.org/publications/les-pendules-a-lheure/article/voitures-electriqueschauffage-enfants-viande-chiens-et-chats-lecologisme-veut-diriger-notre-vie/

      [15] « A-t-on besoin des riches ? », France Bleu, 18 avril 2023 – https://www.francebleu.fr/emissions/on-nest-pas-a-l-abri-d-faire-une-bonne-emission/a-t-on-besoin-des-riches-4336540?xtmc=Delsol&xtnp=1&xtcr=1


      [16] Tribune de Nicolas Lecaussin, « La haine des riches, une obsession française », Le Point, 25 juillet 2023 https://www.lepoint.fr/societe/la-haine-des-riches-une-obsession-francaise-25-07-2023-2529494_23.php


      [17] Nicolas Lecaussin, « Jean-Luc Mélenchon et Marine Tondelier vont-ils imposer aux riches de porter un écusson doré sur la poitrine ? », Iref, 29 janvier 2023 – https://fr.irefeurope.org/publications/les-pendules-alheure/article/jean-luc-melenchon-et-marine-tondelier-vont-ils-imposer-aux-riches-de-porter-un-ecusson-doresur-la-poitrine/

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