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Rashid Masharawi, cinéaste palestinien: «Cannes ne fait pas le job qu’on pourrait attendre d’un festival aussi important»

Sur une plage cannoise, l’équipe de «Ground Zero. The Untold Stories of Gaza» a planté une tente, semblable à celles des réfugiés palestiniens. «Ground Zero» est une œuvre chorale, filmée en temps réel. 22 artistes palestiniens s’y relaient: fiction, documentaire, animation. Au Poste a rencontré son maître d’œuvre: Rashid Masharawi.

En plantant sa tente à Cannes, Rashid Masharawi et l’équipe du film prennent la place qui ne leur est pas laissée par le festival : celle de proposer leur point de vue de cinéastes sur le massacre en cours en Palestine.

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La rencontre en quelques mots

L’idée derrière Ground Zero est de collecter des films tournés à Gaza, en ce moment-même, pour monter un unique métrage de format 90-minutes présentable en festival et à la télévision. Au moment où nous nous parlons, 22 films ont été reçus. Tant que la guerre dure, d’autres viendront.

Un des premiers court-métrages qui viennent composer le projet s’intitule Sorry Cinema, réalisé par Ahmed Hassouna. C’est le témoignage d’un cinéaste dans l’incapacité de faire du cinéma, empêtré dans l’enfer de Gaza où il lutte pour que lui et sa famille restent en vie. « Un film sur le fait qu’il ne puisse pas faire de film », résume Rashid Masharawi, symbole qui pourrait s’appliquer au projet entier. Symbole de consternation autant que d’espoir, parce que ces films sont autant de signaux de vie venant de Gaza. Issus des sensibilités de chacune et chacun des réalisatrices et réalisateurs. Malgré les difficultés techniques, fictions, images brutes, films expérimentaux, animation et dessins affluent.

Comme tous les cinéastes palestiniens, Rashid Masharawi est en permanence confronté au problème de la diffusion de ses films. Avec le Centre de Production et de Diffusion Cinématographique qu’il y a fondé, il entretien un cinéma mobile qui lui permet de faire entrer les films dans les camps de réfugiés. Aujourd’hui, c’est à l’ombre du grand raout cannois qu’il expose son travail, tout en plaidant pour qu’il trouve de notre côté de la Méditerrannée une portée à la hauteur de la gravité des événements documentés.

Trois questions clés

Qui est Rashid Masharawi ?

Rashid Masharawi est un cinéaste palestinien né en 1962. Il vit et travaille à Ramallah où il a fondé le Centre de Production et de Diffusion Cinématographique en 1996. Producteur, scénariste et réalisateur, il crée de la fiction comme du documentaire. Il s’est notamment fait remarquer en 2002 pour son film Ticket To Jerusalem.

Qu’est-ce que le Centre de Production et de Diffusion Cinématographique de Ramallah ?

Le CPC fondé par Rashid Masharawi forme les jeunes cinéastes palestiniens en les faisant travailler sur des productions professionnelles, et les aide à financer et produire leurs projets. Le CPC est aussi à l’origine du Mobile Cinema, qui amène jusque dans les camps de réfugiés des écrans de cinéma durant le festival annuel Kids Film Festival.

Qu’est-ce que le projet Ground Zero présenté par Masharawi au Festival de Cannes 2024 ?

Ground Zero est un projet initié par le réalisateur Rashid Masharawi de collecte de films tournés à Gaza, pour monter un unique métrage de format 90-minutes présentable en festival et à la télévision. Tant que la guerre dure, d’autres viendront.

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