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Lexie Agresti & Morgan Noam #AuPoste

Pour un Front Populaire transféministe

En ce moment historique, où il faut faire Front (Populaire), nous voulons allumer des contre-feux aux discours transphobes et aux attaques contre une communauté devenue cible privilégiée de l’extrême-droite.

Dans cette édition de Bonjour Colère, Pauline Todesco reçoit Lexie Agresti, militante et créatrice du compte Instagram “aggressively trans”, ainsi que Morgan Noam, thérapeute et formateur sur les questions de diversité de genres. Iels discutent de la montée inquiétante des discours transphobes en France et en Europe, et du nécessaire rassemblement face à une offensive politique visant à effacer les personnes trans de la vie publique.

La transphobie est un eugénisme. La transphobie est un projet politique.
Lexie Agresti

Avec Morgan N. Lucas, ils ne cachent pas leur colère face à la récente proposition de loi transphobe votée au Sénat. Pour Lexie, ce projet législatif n’est pas une mesure de «protection des mineurs», mais bel et bien une attaque frontale contre le droit des personnes trans à exister. Les mots sont lourds et nécessaires : «Le but est d’effacer notre communauté de la vie publique.» Morgan, en écho, rappelle que ces tentatives politiques s’inscrivent dans une stratégie globale.

La transphobie est utilisée comme levier de ralliement pour des politiques réactionnaires, de la même façon que l’ont été les discours contre les homosexuels et les Juifs par le passé.

Morgan N. Lucas

Il estime que la rhétorique transphobe sert à créer un nouvel ennemi intérieur, rendant la communauté LGBTQ+ responsable de maux imaginaires, pour diviser et détourner des véritables luttes sociales. La peur de l’extinction, la phobie du “grand remplacement” sont les leviers principaux de l’extrême droite pour qui désormais, même la transidentité est une menace à éradiquer.

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Une offensive transphobe

Le 5 mai dernier, Lexie et Morgan ont été à l’origine d’une contre l’offensive politique transphobe, qui a réuni des milliers de personnes à travers la France et même jusqu’en Belgique. Un mouvement qu’ils décrivent comme inédit, avec un large soutien de divers collectifs. «C’était plus qu’une manifestation, c’était un signal d’espoir, une première étape vers la construction d’un véritable Trans féministe,» souligne Lexie. Iels parlent avec ferveur de la convergence des luttes – entre féminisme, antiracisme, et défense des droits des personnes LGBTQIA+ – et espèrent que cette mobilisation s’amplifiera.

A rebours de la dysphorie, pour une euphorie du genre

Morgan invite à repenser le rapport à la transition : «nous devons nous assurer que l’horizon ne soit plus la survie mais l’épanouissement.» Trop souvent, la transidentité est perçue uniquement sous l’angle de la dysphorie de genre, autrement dit, de la souffrance et du pathos.

Loin de cette vision, Morgan prône la reconnaissance de l’euphorie de genre : le moment où tout s’aligne, où l’identité affirmée trouve son expression sociale et physique. «Nous ne sommes pas nés dans le mauvais corps, nous sommes nés dans la mauvaise société» rappelle-t-il, appelant à abolir les structures patriarcales qui aliènent les personnes trans, leur imposent une souffrance qui n’est pas personnelle mais bien sociale.

La loi LR : un outil de systémique

Lexie décrit la proposition de loi portée par Les Républicains, qui vise à interdire toute transition médicale pour les mineurs, comme «la loi la plus transphobe jamais connue». Morgan explique en détail les articles, notamment la volonté de psychiatriser les transidentités et de punir ceux qui les accompagnent.

Cette loi, se targuant de protéger les mineurs des effets soi-disant néfastes des bloqueurs de puberté, ne vise pas à défendre, mais à restreindre, à empêcher les jeunes trans à accéder aux soins essentiels pour leur bien-être. Les témoignages de soutien affluent dans le tchat, comme celui de Révolté93 : «la division à gauche, c’est offrir un boulevard au RN, et ça, c’est inadmissible.»

Une offensive globale contre les droits humains

Lexie et Morgan alertent sur le fait que ce type de lois, loin de se limiter aux droits des enfants trans, est souvent le prélude à d’autres restrictions, notamment sur les droits reproductifs des femmes. Morgan dénonce : «On commence par les mineurs, et on continue par les adultes. L’histoire récente aux États-Unis, en Hongrie, en Russie le prouve.» En évoquant les exemples de lois similaires à travers le monde, Lexie ajoute que ces offensives sont aussi un signal d’une montée en puissance des mouvements fascistes. La discussion sonne comme un avertissement : si on ne résiste pas maintenant, ce sont toutes les minorités qui en paieront le prix.

Vers une abolition du genre ?

En conclusion, l’idée d’un avenir sans genre, ou du moins sans hiérarchisation genrée, est évoquée.

L’abolition du genre, ce n’est pas empêcher les gens d’être hommes ou femmes, c’est supprimer la contrainte de se conformer à des catégories binaires oppressives.

Morgan Noam Lucas

Une vision utopique, mais nécessaire, d’une société où chacun pourrait s’épanouir sans subir la normative actuelle. Lexie, elle, invite à agir dès aujourd’hui, à «ne pas laisser la naïveté nous faire croire que nous sommes à l’abri».

Trois questions clés

Pourquoi la loi LR est-elle décrite comme la plus transphobe jamais votée ?

Elle vise à interdire toute transition médicale pour les mineur·es, en imposant des contraintes psychiatriques, et en rendant impossible toute reconnaissance sociale ou administrative de l’identité trans des jeunes.

Comment s’organise la résistance face aux discours transphobes ?

Lexie Agresti et Morgan N. Lucas ont lancé une mobilisation nationale le 5 mai 2024, en collaboration avec divers collectifs. Leur but est de créer un Front Populaire Trans féministe, convergeant avec d’autres luttes pour défendre les droits humains.

Pourquoi abolir le genre serait-il bénéfique ?

Abolir le genre ne signifie pas supprimer l’identité de chacun·e, mais abolir la hiérarchisation des identités et des normes qui limitent les possibilités d’épanouissement de tous et toutes.

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