Sur son site français, Amnesty écrit:
«Ce sont des armes françaises qui ont été utilisées pour blesser volontairement les manifestants au Liban. En tant que fournisseur clé d’équipements de maintien de l’ordre, la France a contribué à la répression des manifestations. Il pourrait s’agir de nos amis, de notre famille, de chacune et chacun d’entre nous. C’est pour cette raison que nous plaidons activement pour qu’un traité mondial réglementant le matériel de maintien de l’ordre soit mise mise en place. Il pourrait empêcher de nouvelles victimes en permettant que ce matériel ne se retrouve pas aux mains de forces de police qui commettent des abus.»
Le hic est que ces armes «non létales» sont, précisément, déjà… réglementées. En France, elles sont inscrites au Code de sécurité intérieure FR en catégorie A2 («matériels de guerre»).
Les réglementer plus encore reviendrait à en valider l’usage, non à le restreindre. Depuis des années, c’est même tout l’enjeu (commercial et) policier qui se joue là: quand la France, seule en Europe avec la Pologne et la Grèce à user de telles armes en maintien de l’ordre, le fait ; elle ouvre la fenêtre de tir et d’Overton.
Si la police de Cazeneuve, Castaner ou Darmanin peut user ces armes (par ailleurs, jamais prévues pour des opérations en mouvement), alors c’est open-bar pour toutes les polices du monde. Exiger l’interdiction de telles armes mutilantes est le seul horizon souhaitable.
En 2020, le Défenseur des Droits préconisait ainsi «d’interdire l’usage du #LBD au cours des opérations de maintien de l’ordre et de mener une réflexion approfondie sur les armes de force intermédiaire »
Site-source: www.amnesty.fr