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Ovidie (Manifesto!)

Il y a (au moins) trois bonnes raisons d’inviter Ovidie. 1, parce que captivant est son documentaire sur Valerie Solanas, ultra féministe ultra radicale (Solanas tira sur Warhol, et publia Scum Manifesto – SCUM pour Society for Cutting Up Men, l’association pour tailler les hommes en pièces). 2, parce qu’elle publie aujourd’hui un nouvel essai : Assise, debout, couchée ! Et 3, parce qu’elle est lauréate internationale Emmy Awards pour sa série Des gens bien ordinaires 2023.

Son dernier documentaire, disponible sur Arte, raconte l’histoire de Valérie Solanas, l’autrice du manifeste féministe le plus radical de l’histoire des féminismes aka SCUM Manifesto. « Un texte écrit dans les années 60, qu’elle ne définit pas comme féministe et qui a longtemps été considéré comme misandre. Le fait d’avoir tiré sur Andy Warhol, a été pour elle une sorte de happening qui a permis de faire découvrir au monde son texte et sa pensée. » Pourtant, derrière l’aspect jusqu’au boutiste de ses paroles et de son action, Ovidie, rend compte de l’histoire dramatique de cette femme, se revendiquant ouvertement lesbienne et de la genèse de ses écrits, sans pour autant en faire une “héroïne”. 

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Dans son texte, elle aborde des sujets importants encore méconnus à l’époque : « c’est-à-dire qu’elle parle de la PMA, avant l’heure et puis surtout elle fait une critique du système patriarcal sans employer le terme patriarcal, puisqu’on ne l’emploie pas à ce moment-là, mais sa critique est toujours valable. ». Au-delà de l’actualité des propos de l’autrice du manifeste, ce qui intéresse Ovidie, c’est de montrer le caractère novateur de sa pensée, Valérie Solanas ayant été une femme brillante sur le plan académique, sans pouvoir jouir d’une véritable reconnaissance.

On ne disait pas aux petites filles “méfie toi des hommes”. On disait “prends le chien”. Et de fait, j’ai pris le chien toute ma vie.

Ovidie

Assise, debout, couchée

Ovidie nous parle ensuite de son dernier livre : Assise, debout, couchée ! (JC Lattès)paru en ce jour, et qui relate son lien particulier aux chiens : « Des marqueurs biographiques de mon existence » selon son expression. Elle propose une relecture féministe de l’histoire des chiens, un texte qui explique comment femmes et chiens ont, très tôt, été assignés au foyer et aux basses besognes.

Je me suis rendu compte que dans la lutte animale et en particulier la lutte qui concerne les canidés, la plupart des militants étaient en réalité des militantes. Les femmes et les chiens ont ceci en commun qu’ils sont victimes des canons de beauté variables au cours de l’histoire et des cultures. Le chien n’est pas uniquement un compagnon, ni même un chien outil, il est également un chien objet. Il est donc logique que femme objet et chien objet fassent route commune.

Ovidie

A partir de sa relation avec ses 3 chiens et plus particulièrement Raziel « qui a été le chien de ma vie », son ancien compagnon de route, que ce soit sur les tournages de films ou encore au quotidien, elle révèle le rôle réconfortant de sa présence et comme garde du corps, notamment à une certaine période de sa vie : « Raziel, à ce moment là, c’était le seul être sur terre à m’aimer sans aucun jugement, sans aucune morale. ». Elle évoque également le deuil suite à la perte de son animal, en parlant du cas de Mabrouk, la mascotte de l’émission 30 millions d’amis.

Pour terminer, l’autrice revient tour à tour sur l’usage des mots, de l’insulte chienne, et sa réappropriation par certains mouvements militants, puis au lien entre les mouvements féministes du XIXème siècle et les mouvement antivivisectionnistes, et enfin, au rapport des punks aux chiens avec le travail du sociologue Christophe Blanchard.

Après de nombreux documentaires, livres et podcast, Ovidie poursuit son travail pour soutenir le débat. D’une part en offrant une vision nuancée sur l’oeuvre de Valérie Solanas, une figure « encombrante » du féminisme, mais dont la réflexion accompagne la réalisatrice depuis son premier livre : Porno manifesto jusqu’à son précédent ouvrage : La chair est triste hélas, comme un clin d’oeil à cette ancienne militante. D’autre part, en proposant dans son dernier livre, un témoignage du lien intime qui relie la femme aux chiens, tel le reflet personnel d’un vécu partagé ; une analyse féministe mêlant histoire, sociologie, politique et linguistique.

Trois questions clés

De quoi traite le documentaire d’Ovidie ?

Qu’est-ce qui a poussé l’Américaine Valerie Solanas à écrire un manifeste prônant l’éradication des hommes et à vouloir tuer Andy Warhol ? Retour sur une vie violentée, matrice d’une prose féministe radicale. 

Qui est Ovidie ?

Ovidie est une réalisatrice, journaliste, autrice et actrice française.

Que contient l’ouvrage Assise, debout, couchée !

Prenant pour point de départ sa propre relation aux chiens, Ovidie questionne leur place dans la société à travers un prisme qui ouvre le regard, notamment sur les liens entre domesticité des femmes et des chiens.

Ovidie Manifesto [AuPoste]
Retranscription: Rolland Grosso  Trint 
24 avril 2024

David Dufresne [00:00:13] Elle est là, Elle est là. 

David Dufresne [00:00:15] 

Ovidie. Ah oui, alors j’ai oublié de te dire, j’ai oublié de te dire ça, c’est le tchat, ça c’est le tchat auquel tu peux répondre. Ok, n’hésite pas quand je te pose des questions qui s’éternisent, qui sont très longues, tu me fais chier. 

David Dufresne [00:00:35] Ma chère Ovidie bonjour, bonjour. Quels sont ces badges? 

[00:00:39] Je vois les cassettes. 

Ovidie[00:00:41] Écoute, je suis désespérée. Parce que mes badges préférés qui normalement sont sur cette poche là sont tombés. Je pense que je les ai fait tomber avec la honte de mon sac. Mais de ce côté là, il y avait. La vie est trop courte pour s’épiler la chatte. Il y avait un badge. 

David Dufresne [00:00:55] Le Doc. 

Ovidie[00:00:56] De Bordeaux parce que j’adore les docs de Bordeaux et il y avait un badge. Alors ça, ça m’embête beaucoup de l’avoir perdue. C’était un pin’s avec Laïka, tu sais, la chienne sacrifiée au nom de la science prolétarienne. Et donc de ce côté là, j’ai un utérus Superman. J’ai un badge de Gary Newman dont je suis très très fan. 

David Dufresne [00:01:15] Et puis. On demande qui est cette Gary. 

Speaker 1[00:01:17] Gary Gagarine? Gary Newman, c’était un peu un pionnier de la Synth Pop à la fin des années 70, qui existe toujours d’ailleurs, qui fait toujours des concerts. Mais voilà, c’est un peu un pionnier voix de la pop synthétique. Et puis voilà, j’ai une cassette. 

David Dufresne [00:01:33

] Ok, alors je ne t’ai pas dit d’en mélanger aux invités. Alors il y a deux coussins. S’il vous gêne, vous pouvez retourner celui ci. Est ce que ça te gêne? 200 Punk attaque la police. 

Speaker 2 [00:01:44] Je trouve. 

Speaker 1 [00:01:44] Ça golri. 

David Dufresne [00:01:46] Très bien. 

Speaker 3 [00:01:48] Comment vas. 

David Dufresne [00:01:48] Tu, ma chère Ovidie, puisque c’est la première fois qu’on se voit en chair et en. 

Ovidie [00:01:53] C’est la première fois que je suis convoquée au poste. Mais la dernière fois, on avait fait ça à distance. 

Ovidie [00:01:59] Est ce que c’était parce que c’était une période Covid ou je ne sais plus? 

David Dufresne [00:02:02] C’est très bien pourquoi, puisque tu m’as engueulé en disant Ah ouais, maintenant un studio, tu vas parler. 

Ovidie[00:02:07] Deux, J’ai dit que tu t’es embourgeoisé. 

David Dufresne [00:02:10] Et voilà les donatrices, les donateurs. Arrêtez de filer du pognon car Ovidie vous dit Ouais, qu’est ce que c’est que ça? Vous voyez où ça passe? Franchement.  Qu’est ce que tu penses de ce studio? 

Ovidie [00:02:20]

 Bah ma foi, écoute ce petit. 

David Dufresne [00:02:22] Camaïeu orangé comme. 

Ovidie [00:02:24] Ça, il me plaît. 

David Dufresne [00:02:25]

 Bien. C’est chouette. 

David Dufresne [00:02:26]

 Pas trop cheap. 

David Dufresne [00:02:28]

 Bon non. Sinon pourquoi cette inquiète ta déco, t’inquiète

Non  pas du tout, pas du tout. 

David Dufresne [00:02:35] 

Mais tout à l’heure. Et si je vais te dire pourquoi, c’est parce que tout à l’heure je me suis dit Bon, Ovidie elle, elle fait des documentaires qui sont très, très léchés, on va en parler puisque tu es là pour le documentaire et pour le bouquin, mais je vais faire un petite présentation et avec plusieurs caméras, etc. Et je me suis dit ah oui mais attends, qu’est ce qu’elle va penser de ce studio qui fait de bric et de broc que j’aime d’amour? 

David Dufresne [00:02:57] 

Mais voilà. Non, non. 

Ovidie [00:02:59] 

Non, notre bien, on est très bien. J’ai pas de retour donc je vois pas ce que vous voyez, vous. 

David Dufresne [00:03:04] Ah non, je peux même. Pas en juger. Parce qu’en fait, voilà, c’est ça qu’il faut. Ici, c’est ici, là voilà. 

Ovidie [00:03:10] Mais écoute, ce orange ressort très bien. 

David Dufresne [00:03:12] Alors normalement, à un moment donné, je vais faire, je vais. Ah, bien évidemment, elle ne marche pas. 

Ovidie [00:03:16] Aujourd’hui, mais tu sais que ça, c’est la nénette en déco avec ce petit poste. De télé orangé que tu as du chiner  où. 

David Dufresne [00:03:26] Anaïs il vient de. Il vient du Canada. Il vient de Chicoutimi à l’époque où je vivais avant toi, qui a fait un film et d’ailleurs. 

Ovidie [00:03:36] On s’était parlé là. 

David Dufresne [00:03:37] Voilà, c’est pour ça que ce film m’avait en partie parlé parce que je me souviens plus du titre Excuse moi. 

Ovidie [00:03:43] 36 C’était le procès du 36, ce viol au 36 quai des Orfèvres. 

Ovidie [00:03:52] On ne peut pas dire ce viol car tu sais qu’ils ont été acquittés. Donc on ne peut pas dire ce viol, on n’a pas le droit. 

David Dufresne [00:03:56] Euh oui, c’est vrai, qu’est ce qu’on dit alors? Un film sur une affaire qui en est une quand même? 

Ovidie [00:04:03] Un film sur. Un procès retentissant opposant. 

Ovidie [00:04:07] Une mini soixantaine, qui était donc une touriste canadienne qui avait accusé deux policiers de la Berri de l’avoir violée dans les locaux du 36 quai des Orfèvres, et suite à de multiples rebondissements judiciaires, ils ont d’abord été condamnés. Ils ont pris sept ans lors du premier procès et ils ont été acquittés en appel. 

David Dufresne [00:04:27] Il y a au moins trois bonnes raisons d’inviter Ovidie, Une parce que son captivant et son documentaire sur Valérie Solanas, ultra féministe ultra radicale, Solanas tira sur Warhol et publia Scum Manifesto Scum pour Society for Men, l’Association pour tailler les hommes en pièce deux, documentaire qui est actuellement sur Arte. On va en parler deux parce que Ovidie publie à la fin du mois Assise, debout, couché aujourd’hui. 

Ovidie [00:04:59] On est le 24 avril aujourd’hui. Ben oui, c’est ça aujourd’hui, il sort aujourd’hui. 

David Dufresne [00:05:03] Et c’est ta première interview. 

David Dufresne [00:05:05] Fabio, c’est toi, c’est aujourd’hui. Ce matin là, potron minet. 

David Dufresne [00:05:09] Donc pas trop belle et j’aime bien. J’aime beaucoup cette expression. Donc tu publies aujourd’hui même ce matin. 

David Dufresne [00:05:16] Il est en train d’arriver chez les libraires et il est déjà là chez la Tess, un essai sur les chiens, meilleurs amis de la femme, dernier rempart contre les autres chiens, c’est à dire les mecs étroits. Si j’ai bien lu le bouquin. Et trois parce que Ovidie, lauréate internationale Emmy Awards pour sa série Des gens bien ordinaires 2023, c’est quand même incroyable. 

Ovidie [00:05:38] Si c’est vrai, je peux continuer à parader. Je crois que c’est comme Miss France. 

David Dufresne [00:05:41] Les droits pendant un an de frimer avec ça. 

David Dufresne [00:05:44] Ton délire? 

Ovidie [00:05:45] Oui, oui, c’est fou. Non, je m’y attendais pas du tout. Vraiment? Je m’imaginais pas récupérer un gagner un Emmy Awards. Je savais même pas que j’étais en lice. 

David Dufresne [00:05:53] Déjà, je ne savais. 

Ovidie [00:05:54] Pas que potentiellement, je pouvais gagner quoi que ce soit et. Et ouais, non, non, c’est fou. Et c’était quand? C’était fin novembre, donc je peux jusqu’à fin novembre. Moi je dis c’est une année, une année Miss France. Pendant un an, je peux dire Ouais, je. 

David Dufresne [00:06:08] Te voilà Miss France. 

Ovidie [00:06:11] J’avais vraiment l’impression d’avoir amené la Coupe du monde. Tu vois, dans l’avion, là, en rentrant de New York, avec le prix Ce, vraiment, je ramenais la coupe au pays. On était les seuls Français à avoir gagné quelque chose et vraiment il y avait cette sensation là. 

David Dufresne [00:06:24] Et depuis, les chaînes s’arrachent les projets. Deauville dit Comment ça non? 

Ovidie [00:06:30] Mais non, pas tant que ça. Tu vois, il y a pas eu d’avant. Après on propose pas plus, pas moins de trucs qu’avant. Après moi je suis, je suis pas. Je suis un animal sauvage aussi. Et c’est pas forcément les producteurs. Ils peuvent pas forcément m’attraper facilement parce que je suis bien, je suis déjà, je suis, soit je suis en train de bosser, soit je suis chez moi dans ma campagne avec mes chiens. Donc je suis un peu un animal sauvage. Donc non, je ne vais pas dans les dîners en ville, je ne suis pas mondaine, donc ça ne m’arrive pas d’avoir des périodes comme ça qui me tape sur l’épaule. 

David Dufresne [00:06:59] Ah formidable, on a un projet à vous proposer. 

Ovidie [00:07:01] Des sports pas trop par contre. 

Ovidie [00:07:05] Moi je bosse pas mal. 

David Dufresne [00:07:07] Pauline, avec qui je prépare les émissions, m’a annoncé plein de projets, que ce que t’es en train de vivre, qui sont annoncés, qui sont en route, c’est du délire. 

Ovidie [00:07:17] Bah je bosse pas mal. 

Ovidie [00:07:24] Non mais c’est vrai, En plus je bosse pas mal. Je pense que c’est un truc de peur du vide, tu vois. Mais après je fais pas beaucoup la fête. D’ailleurs je fais pas du tout la fête, je bois pas, je me drogue pas, je perd pas beaucoup de temps quoi. Et je pas que j’ai mes amis, je mes clebs, j’ai ma famille, je ma fille. Mais sinon j’ai du temps pour bosser en fait. Puis vu que ça m’intéresse ce que je fais, j’ai quand même ce luxe incroyable que de pouvoir vivre de ce que je fais en fait. Donc ça faut rappeler quand même que c’est une chance. 

 David Dufresne [00:08:02] Tu bosses beaucoup et tu bosses bien. Et d’ailleurs moi je vais essayer de mieux bosser, Je vais recadrer une caméra, celle ci. En fait, il y a ces deux qui nous filment, enfin qui te filment. Il y a celle ci qui fait le plan général et puis celle là qui me filme. Petit timbre poste. 

Ovidie [00:08:18] En trois quarts dos. 

David Dufresne [00:08:19] Mon oreille et voilà ton épaule. Voilà, on commence par le film si tu veux bien, et ensuite le bouquin de Valérie Solanas. Donc le documentaire qui est sur sur Arte, est ce que tu veux? Est ce que tu veux résumer sa vie? Ou sinon je raconte les notes que j’ai mais c’est mieux que ce soit toi, non? 

Ovidie [00:08:40] Écoute comme comme tu veux bien. Valérie Solanas C’est une autrice déjà. C’est l’autrice du manifeste féministe le plus radical de l’histoire des féminismes. C’est l’autrice du SCUM Manifesto, qui est un manifeste qu’elle ne définit pas comme féministe et se définit pas comme féministe à l’époque. C’est un manifeste qu’elle écrit dans les années 60 et qui a longtemps été considéré comme misandre. Parce que bon, petit détail de l’histoire dans ce manifeste là, elle prône l’éradication de la moitié de la planète, c’est à dire l’éradication des hommes. voilà, c’est ambiance. Mais si on fait abstraction de ça, c’est un texte qui était visionnaire et dans lequel elle avait déjà tout imaginé. C’est à dire elle parle. De la PMA. Avant l’heure et puis surtout elle fait une critique du système patriarcal sans employer le terme patriarcal, puisque donc on n’emploie pas ce moment là, mais elle fait une critique du système patriarcal qui est toujours valable. Et c’est ce qui fait que Valérie Solanas, aujourd’hui, elle est étudiante en fac, elle est rééditée, etc etc. Donc c’est une autrice radicale, mais en fait, Valérie Solanas, elle a été surtout connue aux États-Unis pour un fait divers c’est la femme qui, un jour est entrée dans les locaux de la Factory et a tirer dans le tas, à tirer sur Andy Warhol, le laissant pour pour mort ce qu’il est techniquement mort, cliniquement mort pendant pendant quelques minutes, un quart d’heure je crois, ou quelque chose comme ça. Et depuis il est ressuscité d’entre les morts et ce qui a permis d’assoir sa mythologie christique par la suite. Et après, il est mort bien des années après. Mais donc, Valérie Solanas, c’est la femme connue pour ça. À l’origine, c’est la femme d’un fait d’Eve, c’est celle qui a tiré sur Andy Warhol. Et le fait d’avoir tiré sur Andy Warhol a permis de faire découvrir au monde son texte qui était le Manifesto. En fait, c’était un coup de pub. C’était le retour, le quart d’heure de célébrité renvoy

é en pleine face d’Andy Warhol. Et elle s’est servie de ce happening. On va dire qu’elle a imaginé comme telle pour pouvoir promouvoir son texte Le Manifesto. 

David Dufresne [00:10:51] Tu retournes sur les sur les lieux du crime. Tu retournes donc à New York principalement, mais pas uniquement. Tu vas aussi filmer les différentes maisons qu’elle a, qu’elle a pu habiter parce que elle a une vie absolument horrible puisque les filles mères à l’âge de treize quatorze ans. 

Ovidie [00:11:09] Je crois, elle accouche d’un premier bébé à l’âge de quatorze ans, bébé qui sera élevé toute sa vie comme étant sa sœur, c’est à dire tout le monde, la famille, les voisins, tout le monde. L’ensemble du monde qui entoure Valérie Solanas se comportera comme si ce bébé était la sœur de Valérie Solanas et c’est cette enfant ne découvrira qu’elle est la fille de Valérie Solanas qu’une fois adulte. Bien, bien plus tard. Donc ça, c’est une première grossesse et on suppose que c’était son propre père qui était le géniteur de cette affaire. Donc elle a été inceste très tôt. A seize ans, elle tombe enceinte pour la seconde fois a priori d’un marin de passage qui lui même est marié avec des enfants auxquels elle a accouché. Un deuxième bébé, un petit, un garçon cette fois ci, qu’elle vend contre la promesse. Contre des frais d’inscription à l’université, tout simplement. C’est à dire? Elle échange. En fait, je dis elle vend. Mais oui, c’est ça. Elle échange ce bébé, euh, elle va le vend. Un couple de yuppies en fait, qui lui font la promesse de payer ses études, ce qu’ils font pour de vrai. Elle s’inscrit après l’université du Maryland. Elle fait des études de psychologie, de philosophie et à un moment de biologie aussi. Et puis le problème, c’est que dans cette Amérique des années 50, on autorise les femmes à faire des études un an, deux ans, trois ans, mais pas au delà. Et à partir du moment où on arrive dans les classes beaucoup plus hautes, eh bien tous les programmes de recherche, les bourses ne sont attribuées qu’aux hommes et donc à des gentiment poussés vers la sortie. Mais donc, c’est une femme qui part de la galère intégrale, mais qui est une femme très brillante et on le remarque dès le départ. 

David Dufresne [00:12:51] Voilà. Et à la fac, elle est elle est lesbienne. Oui, c’est ça, l’important c’est que tu retrouves des photos, ces photos. Américaines sont extraordinaires ou ta, ta ta ta ta, tout le monde en toge et compagnie. Et puis elle, elle déparer. Pas avec l’époque d’aujourd’hui, je veux dire en terme de gueule, alors qu’à l’époque on voit bien qu’elle est complètement à part, entourée de mecs, Elle a les cheveux courts. 

Ovidie [00:13:21] C’est une petite. Bouche si petite bouche. Avant leur petite bouche avec ses chemises à carreaux, des cheveux très courts entourée de filles qui sont habillées comme dans grises, et elles dénotent dès les années 50. Cela dit. Les images de ces femmes en robe. Si, si aussi. Je sais pas si c’est ton image, je dis ça, tu vois. J’essaie pas. 

David Dufresne [00:13:46] Mais je sais bien. Je sais. Je rigole. Non, non mais. 

Ovidie [00:13:50] C’est vrai que dans les années 50 se revendiquait ouvertement lesbienne dans l’armée. Déjà dans les années 50 tout court. Mais dans l’Amérique des années 50, c’est quand même s’exposer à être mise en marge de la société quoi. Enfin, je veux dire ça c’est sûr que ça et c’est ce qu’elle fait. Et après, à partir de 1960, elle part à New York où elle découvre un tout autre monde. Elle découvre le village, elle découvre des artistes, elle découvre d’autres camarades de blues avec qui elle partage des piaule ou parc, ou avec qui parfois elle dort directement sur des toits d’immeuble. Et voilà. Et elle rencontre Candice Darling, qui était une icône transgenre à l’époque, qui traînait avec toute la clique Warhol. Et c’est par Candice Darling qu’elle va prendre contact pour la première fois avec Andy Warhol, avec qui elle va collaborer pendant quelque temps. Elle va participer à certains films réalisés par Paul Morrissey et produit par Warhol. Euh, elle va être un peu exploitée. Ils vont la payer. 20 $. 20 $ le film. ce qui est quand même pas très lourd. Et toutes les filles étaient visiblement payées 20 $. Les autres zicos le reliant était payé 20 $ aussi. 

David Dufresne [00:15:02] Parce que ce que tu montre très bien c’est le côté détestable de Warhol. Après Gauguin n’étant que dans les contrats, dans les, dans les dans les as, ce n’est pas du tout le gars, l’image qu’on en a, si on gratte un peu tout de suite, ça sort. Mais l’image qu’on a, c’est le le génie de New York. Alors qu’en fait, le mec, a priori, et c’est ce qu’elle lui reproche, c’est quand elle lui envoie un premier manuscrit, il lui répond pas et elle lui en veut parce qu’il est incapable de le lui renvoyer. Et elle se rend compte, si j’ai bien compris ton film qui est vraiment super, qui est actuellement sur Arte. En fait, elle est en train de se dire il est en train de me piquer toutes mes idées. En fait, ces idées, on va en parler du manifeste ou en tout cas qu’elle est en train de développer. 

Ovidie [00:15:54] Ben oui, parce qu’il tourne. C’est une période où il fait beaucoup de films, il produit beaucoup de films réalisés par lui, soit réalisé par Morrissey. Et effectivement, il y a un film par exemple, qui s’appelle Women in Revolt, qui est une caricature des propos féministes de Valérie Solanas, où on voit des femmes qui s’arrachent les cheveux en disant j’en ai marre des hommes. Enfin voilà, de façon un peu ridicule et. Et elle comprend en fait que le temps qu’elle passe avec lui, c’est du temps qu’il prend pour femme pour s’inspirer d’elle, lui piquer toutes ses idées quoi. En gros, c’est la sensation qu’elle a. Et moi, ce que je trouvais intéressant, c’était de s’attaquer un peu à la statue du Commandeur. Parce que Warhol, il est. Moins bien fait. 

Ovidie [00:16:35] Intouchable. Et il y a un des intervenants qui s’appelle Ben Moréas, qui était un des amis de de Valérie Solanas à l’époque, qui était rentré dans le Pentagone et qui après a vécu en cavale pendant 40 ans face à un anarchiste qui a vraiment un parcours extraordinaire et et qui lui me disait que Franco, devant la caméra, moi je l’ai connu. Il était comme s’il était comme ça, il était détestable. Ça ne justifie pas de se faire tirer dessus. Attention, c’est pas ce que je suis en train de raconter. Parce que quelque part, Warhol, c’était pas le pire des masculinistes de la terre. C’est à dire il était antipathique sur bien des points, mais il méritait peut être pas de se prendre. Alors trois balles. 

David Dufresne [00:17:14] Trois balles, trois balles. 

David Dufresne [00:17:16] Trois balles. Alors il y a des gars autour de lui qui se prennent aussi. Des balles perdues. 

Ovidie [00:17:20] Il y en a. Ouais, Mario Amaïa qui se prend une balle. 

David Dufresne [00:17:23] Et qui. T’a fait rire. Donc maintenant, tu sais, c’est pas ça. C’est la réaction de. Mario Amaïa qui pour le coup y était pour rien. Il n’avait jamais rencontré Valérie Nasse de sa vie. Il était de passage à New York. Vraiment, il se prend une bastos pour rien et je souris parce que ce n’était pas très grave cette balle là.  

David Dufresne [00:17:40] Et il s’est plaint auprès de ses amis parce qu’il avait un costume tout neuf et. 

Ovidie [00:17:44] Il s’est plaint auprès de ses amis. 

David Dufresne [00:17:45] En disant Mais j’avais un costume tout à fait ruiné. Mon costume a ruiné mon costume, ce costume blanc, ce costume blanc. C’est ça que je trouve. 

Ovidie [00:17:52] Que je trouve marrant. En revanche, non, Warhol, c’est beaucoup plus grave. Il reste l’opération dure, je sais plus 5 h, quelque chose comme ça. Et il meurt cliniquement pendant que quelque chose comme quinze. Enfin, je suppose. Quelques minutes. 

David Dufresne [00:18:06] Oui, et d’ailleurs je ne sais pas s’il y a un lien, mais quand on le voit après les tirs, c’est quand il ressuscite d’une certaine manière. En fait, il a le visage marqué qu’on lui connaît alors qu’il l’a moins avant. Donc je me suis demandé si ce visage très dur et presque euh oui, enfin pas refait, mais presque si c’était lié à l’accident ou pas. 

Ovidie [00:18:34] Déjà son corps est couvert de cicatrices. Après ça, oui, il portera un corset jusqu’à la fin de sa vie, donc il conservera des séquelles de cette affaire jusqu’au bout. Et tout ceux qui l’ont connu à l’époque ont dit qu’il y a eu un avant et un après. Sans compter que Valérie Solanas Après et même après. Même après le son, j’allais dire le procès. Mais il n’y a pas eu de procès, même après son hospitalisation, puisqu’elle sera internée après l’attaque de la Factory. Même quand elle. Quand elle va ressortir de HP quelques années plus tard, elle continuera à le harceler, à passer en bas de chez lui en criant. 

David Dufresne [00:19:10] Il y aura le Big bang bang! Donc elle lâche pas. Donc je peux comprendre. Je me mets à la place de Warhol, je peux comprendre. 

Ovidie [00:19:19] Que voilà, que ma santé mentale soit pas au top. Et effectivement, ils disent qu’il y a eu un avant et un après et et ils étaient déjà un peu dans les bondieuseries avant. Mais là il est vraiment à vie, Il est tombé du côté Ah, il a viré très mystique, après quoi. 

David Dufresne [00:19:35] Il était déjà. 

Ovidie [00:19:38] Chrétien. Il est catho ou je sais pas catho son catho mais mi catho je crois bien et et bon, il est, il s’est réfugié de plus en plus là dedans quoi. 

David Dufresne [00:19:53] Sentiers Battants nous précise que les coups tirés sur Andy Warhol lui transperce le poumon, la rate, l’estomac, le foie et l’œsophage. 

Ovidie [00:20:01] Absolument. 

David Dufresne [00:20:02] Ici, on n’est pas chez les cons, c’est écrit sur le coussin. Y a un détail, c’est qu’elle laisse quelque chose. Elle, elle, elle tire, il tombe, il s’écroule, il est mort. Et elle laisse quelque chose dans l’appartement. Enfin, dans l’atelier de Warhol. Et après elle, elle se rend finalement au premier policier venu. Elle dit Voilà, j’ai tiré sur Warhol. Pour elle, c’est un geste, un coup de pub artistique, genre Les quinze minutes de gloire. Ben tiens, je vais me les. Je vais me les prendre en plus, comme tu me pique mes idées. L’idée de roman veux tu dire? Est ce qu’elle laisse ou est ce qu’on laisse la surprise? 

Ovidie [00:20:41] Alors la légende dit qu’elle laisse une serviette hygiénique au sol et qu’elle s’en va et elle se rend. Ça, c’est pas raconté dans le film. Et elle se rend donc au premier policier qu’elle croise. Et ce policier a un nom absolument de drag queen. Ça m’a fait hurlé de rire. Je crois qu’il s’appelle Chi, mais un truc comme ça. Je faut que je vérifie, il faut que je vérifie. Mais c’est vraiment un nom de drag queen, C’est fou. Et donc elle se rend et il y a des images au moment de son arrestation et. Et elle arrive à obtenir finalement ce qu’elle attendait, c’est à dire de l’attention médiatique, non pas pour elle en tant qu’individu, c’est pas pour elle. C’est pas dans un égotrip qu’elle veut tout à coup être connue, mais ce qu’elle veut c’est faire connaître le SCUM, faire connaître le texte, mais faire connaître l’organisation. Alors ce qui est intéressant avec le SCUM, c’est que c’est une organisation, c’est une lutte armée sans troupes quoi. C’est à dire elle est toute seule dans ce cas, elle essaie d’organiser des réunions, des personnes qui viennent à ces réunions du squat qui est censé être un mouvement insurrectionnel quoi. En gros, les personnes qui viennent, ce sont soit des mecs super soumis qui veulent pas lécher des pieds ou qu’on leur marche dessus. 

David Dufresne [00:21:55] Voilà, donc. 

Ovidie [00:21:55] Il y a des mecs soumis qui viennent en disant ah ouais, t’as raison, on est des merdes, nous les hommes, on est des merdes et ou alors des femmes qui finalement comme elles sont traumatisées, ont vécu des violences sexuelles etc. Donc c’est un peu ça le combo des réunions du SCUM. Donc en fait, elle, elle était persuadée que son texte allait déchaîner, finalement allait provoquer un mouvement insurrectionnel. Et en fait elle se retrouve toute seule avec son SCUM. Et c’est suite à ça, je pense qu’elle a voulu faire connaître, faire connaître son texte. Après je dis c’est une lutte armée sans troupes, mais d’un autre côté, je ne suis pas sûre qu’elle ait jamais vraiment voulu faire partie d’un mouvement puisque à partir du moment où elle tire sur Andy Warhol, il y a un certain nombre de féministes de l’époque, de féministes qui deviendront des icônes du féminisme radical, je pense à intégrer cette quinzaine ou à Florence Kennedy qui deviendra son avocate, qui était aussi avocate des Black Panthers et tout ça. Il y a pas mal de féministes. Qui ça? Qui s’approche d’elle? Sauf qu’elle ne se définit pas comme féministe. Ce qu’elle dénonce, c’est le patriarcat et. En tant que système, mais elle se définit pas comme féministe. Elle prend un peu pour des rigolos. Elle dit bon, en gros, il n’y a que moi qui passe à l’action. Elles sont là, mais j’en ai rien à foutre de leur mouvement et c’est ce qui fait qu’on ne peut la rattacher à aucun mouvement, aucun mouvement, ni politique, ni rien, aucun mouvement, même anarchiste. Rien. Elle fricote avec Ben Maurras qui est anarchiste. Mais. Mais finalement, est ce qu’elle décrit une forme d’anarchisme quand elle dit quand elle prône le sabotage? Mais elle ne veut pas, elle, faire partie d’aucun mouvement féministe, ça ne l’intéresse pas et elle est même assez désagréable avec elle. Je pense à Tigresse Atkinson, qui donc l’a soutenue et est allée la voir plusieurs fois en hôpital psychiatrique, hôpital psychiatrique 

où elle subi des violences, des horreurs ou elle subit une hystérectomie non consentie. Il faut voir la violence du truc. Et bien elle est tigresse à l’envoi, elle l’envoie balader, l’envoie chier très très clairement, elle est agressive à la menace et c’est ce qui fait que ça fait le ménage autour d’elle en fait. C’est à dire il y a plein de femmes autour d’elle qui disent c’est bon, on en a marre de se faire agresser, donc c’est pas un personnage lisse. Moi je n’en fais pas une héroïne absolue de Valérie Solanas, elle continuera à harceler d’autres personnes après, donc je n’en fais pas une héroïne absolue. Mais en revanche, je trouve que sa vie est tellement folle et son texte mérite tellement d’être lu que voilà. C’est pour ça que j’ai eu envie de faire ce film. 

David Dufresne [00:24:25] Absolument. Parce que le film, évidemment, il est porté par le manifeste Scum Manifesto. Si c’est pas un film sur un fait divers, c’est beaucoup plus que beaucoup plus que ça. Est ce que justement y aurait une ou deux phrases du Scum Manifesto que tu connais très par cœur, auquel tu penserais à chaque fois que tu prends le métro ou je ne sais quoi? Espèce de truc qui guiderait ta vie. 

Ovidie [00:24:48] Alors je ne sais pas si ça guide ma vie, mais il y a un passage que j’aime beaucoup, que j’avais mis en ouverture, en citation, en ouverture, citation d’ouverture d’un de mes livres qui s’appelait La chère Stella et elle commence en disant il faut être, il faut avoir sacrément baisé pour devenir anti baise. Et ça c’est une citation que j’aime beaucoup. De tout ce que Manifesto a dit, je ne me rappelle plus exactement si il faut avoir beaucoup baisé pour devenir anti baise et elle dit que les fils en sont revenus quoi en gros et qu’elles ont tout fait je crois dit le suisse. Bite suce con. Elles ont tout fait maintenant elles veulent du nouveau. Et voilà, J’aime beaucoup ce passage. 

David Dufresne [00:25:27] Mais qu’est ce que. Parce que ce passage, il est dans ton film évidemment. Et on laisse les gens découvrir le dispositif du film puisque le texte est constamment appelé dans le film. Mais cette phrase qu’est ce que, qu’est ce que, qu’est ce qu’un mec doit entendre quand il entend ça? Et qu’est ce qu’une femme doit entendre quand elle entend ça? Et la phrase exacte c’est il faut avoir beaucoup baisé pour devenir anti baise. 

David Dufresne [00:25:53] Oui, c’est ça, c’est ça. 

Ovidie [00:25:56] Bah déjà ce qu’il faut savoir c’est qu’elle n’était pas. Elle n’était pas dans un. Comment dire? Sans entrer dans une morale ou je sais pas quoi en fait. Valérie Solanas, elle se revendique lesbienne. Elle, elle est travailleuse du sexe. Un temps, à New York, elle arrive à gagner sa vie, à survivre. Je dirais plutôt c’est un meilleur terme comme ça, en se prostituant. Donc elle n’est pas dans une condamnation morale des choses qui touchent à la sexualité, en revanche. C’est pour ça qu’elle dit il faut avoir beaucoup baisé pour devenir anti baise, c’est à dire après avoir fait tout le tour de la question et avoir connu les hommes dans ce qu’ils ont de plus odieux on va dire. 

David Dufresne [00:26:34] Euh ben voilà. 

Ovidie [00:26:37] Pasta Soit en gros, moi c’est comme ça que j’interprète comme un appel à soit un lesbianisme politique, soit tout simplement à faire une grève du sexe. 

David Dufresne [00:26:48] Voilà. Le film. Évidemment, il a ceci de merveilleux, c’est que dans les années 60 comme aujourd’hui d’ailleurs, tout est filmé aux États-Unis, c’est à dire l’arrestation est quasiment filmée. En tout cas, il y a le flic qui. Qui sont sortis tout droit d’un polar en noir et blanc qui dit Voilà, elle a été arrêtée pour ça, qui répond à la presse? Elle, on la voit, Oui, en état d’arrestation. Donc il y a toutes ces images comme ça qui sont, qui sont captées. C’est déjà du direct. Toi, tu. Et puis très vite, tu mets des images du Chelsea, hôtel fameux hôtel new yorkais qui est en train de renaître de ses cendres. A mon avis, version Beaubourg. 

Ovidie [00:27:37] Qui devient un hôtel chicos. 

David Dufresne [00:27:38] C’est ça. Mais c’est l’hôtel new new-yorkais par excellence où on a Sid Vicious a tué sa femme. Bien, très bien. Mais il y a eu aussi tout un tas d’écrivains qui ont échoué là, parce qu’en fait c’était plus un abri, etc. Et donc, au début de ton film, je vois des images Super huit et je me dis mais c’est magnifique, Mais. 

David Dufresne [00:27:59] Comment elle a fait? Après je après. Après je vois. Dans des bled paumé sa maison, puis après son truc. Je me dis mais là là. Ah ouais d’accord. ] Donc à l’époque il était allé filmer sa maison, etc. Et puis petit à petit, je me dis mais en fait, Ovidie est. Une petite maline. 

C’est une petite maligne malhonnête. C’est comment? Ça m’a fait un filtre. Instagram qu’elle me fout là? Alors c’est quoi un filtre Instagram? 

David Dufresne [00:28:30] Alors c’est quoi? C’est quoi cette fois ci? 

Ovidie [00:28:32] Les trois quarts du film? On est en super huit. On a pris un super huit, Carrément. 

David Dufresne [00:28:37] Ah oui, oui, oui, on n’a pas fait. 

Ovidie [00:28:39] Moi j’aurais cru que c’était Netflix. 

David Dufresne [00:28:42] Ou quoi. Hein? Je t’en ai voulu à la fin, mais je suis hyper heureux que ce soit. 

En super huit maintenant. 

Ovidie [00:28:47] Mais c’est un super huit donc. 

Ovidie [00:28:49] Il nous Manque du matériel d’archive. Qu’est ce que la vie de Valérie Solanas et peut documenter? 

David Dufresne [00:28:56] Ben oui, oui, bien sûr! 

Ovidie [00:28:58] Et pour tout te dire, je crois vraiment qu’on est les premiers à avoir fait un documentaire sur Valérie Swann parce que je n’en ai pas trouvé d’autres. Aux États-Unis, y a rien. Il y a une biographe qui a écrit un livre Voilà sur la vie de Valérie Solanas. 

David Dufresne [00:29:09] Qui donc? Qui est dans ton film exactement? 

Ovidie [00:29:12] Brian Phase, qui a écrit donc un livre sur Valérie Solana et il y avait eu un film de Marie Arwen aussi, tu sais, qui était la réalisatrice d’American Psycho qui, dans les années 90 avait sorti un film sur une fiction. Mais en docs, on est vraiment les premiers et là bas, elle est vraiment complètement oubliée. Solanas Donc ça n’a pas été évident de retrouver toutes ces archives là dont tu parlais tout à l’heure, mais il nous manque évidemment du matériel d’archives. Je me suis dit Qu’à cela ne tienne, on va recréer notre propre matériel d’archives qu’on va mélanger aux vraies archives et donc tout le film, c’est ça. C’est un mélange des archives que nous avons recréé et qu’on a mélangé, mais pour que ça fasse vrai et pas que ça fasse genre un filtre. 

David Dufresne [00:29:54] Instagram comme tu disais tout à l’heure, c’est ça. 

Ovidie [00:29:57] Que tout le monde fait un peu ça maintenant, on met un espèce de faux filtre à la con. Nous, on a vraiment tourné en Super huit, on est bien. 

David Dufresne [00:30:03] C’est génial alors c’est génial! 

David Dufresne [00:30:05] Mais bien sûr que non! 

Ovidie [00:30:07] Mais c’était hyper angoissant parce que on est parti à deux avec Lionel. Il y a quelqu’un qui sait qui est mon chef OP. Ouais, de plein d’autres projets aussi. Et on est parti avec une toute petite caméra super huit et on les amenait régulièrement au labo. On n’a rien doublé en vidéo, on a rien doublé. À un moment, on était dans l’avion du retour, on venait de tourner pendant dix jours comme ça, tout en super huit. On s’est dit mais. Est ce qu’on a bien fait parce. Qu’on n’avait pas vu l’ombre d’une image. Donc, et c’est vrai que le Super huit est aléatoire. Enfin je veux dire, on peut cramer une pelloche, on peut peut être détériorer un peu. Enfin, il peut y avoir plein de problèmes avec le Super huit. Et nous on est rentrés en France en disant ok, bah maintenant on va attendre que tout soit développé, que le labo nous renvoie, numérise tout ça aussi, nous renvoie ça par disque dur, par je sais plus comment et. Et oui, il y avait une.Main jusqu’au bout. 

Ovidie [00:30:56] Je ne sais pas. Il a fallu quand même trois semaines avant de recevoir tous les rushes et pendant trois semaines, on a balisé. On s’est dit mais c’est parce que c’est inutilisable tout ce qu’on a fait. Mais oui, non, c’est un risque de partir juste avec la caméra Super huit. 

David Dufresne [00:31:08] Mais écoute, je suis très heureux d’avoir vu un film tourné en Super huit, ça me plaît beaucoup. 

Ovidie [00:31:15] Il n’y a que les interviews, bien sûr, qui sont tournées en vidéo. 

David Dufresne [00:31:17] Bien sûr, bien sûr, bien sûr. 

Ovidie [00:31:18] Histoire de sons, de plein de choses quoi. 

David Dufresne [00:31:20] Alors je laisse découvrir qui parle. Parce que c’est assez, C’est assez. D’abord, il y a des yeux qui parlent et comment les gens parlent. Il y a des gens qui sont âgés évidemment, qui ont connu, mais bon, c’est assez rigolo. Il y a une ironie de l’histoire dans les témoignages que tu peux retrouver, mais je laisse les uns et les autres découvrir tout ça. Finalement donc, le manifeste va sortir. Il y a le méchant dans l’histoire qui est un éditeur français, mais passons, mais qui est quand même assez bon aujourd’hui. Toi tu dis, tu nous as dit tout à l’heure en fait, c’est une des figures les plus radicales, si ce n’est la plus radicale du féminisme. Et dans le même temps, tu nous dis mais en fait, elle ne se considérait pas comme féministe. 

David Dufresne [00:32:02] C’est vrai. Est ce qu’il y a pas un malentendu? Euh. Il est 9 h 30. Je sais que c’est une question. 

Ovidie [00:32:12] Est ce qu’il y a un malentendu? Je pense qu’il y a eu un malentendu, ne serait ce que dans son interprétation, c’est à dire pendant très longtemps. Je crois qu’on a cru que les deux textes de Valérie Solanas Manifesto et Horace dans Ton cul, qui est une pièce de théâtre, s’appellent Dans ton cul. On a cru que c’était une espèce de pantalonnade, on a cru que c’était drôle. Je pense que c’est là où est le malentendu, c’est qu’il y a beaucoup, beaucoup d’euphémismes.  Moi y compris en fait, jusqu’à ce que je commence à travailler sur ce film. Pour moi, elle poussait le truc tellement à l’extrême que c’en était drôle. Enfin, il y a des passages qui sont vraiment de l’ordre de la jubilation ou quoi. Quand on lit ça, on rigole, on ne peut pas s’empêcher de rigoler parce que c’est tellement violent et tellement de mauvaise fois aussi, par moments, je me dis enfin voilà, c’est pas possible. Et non, en fait elle était premier degré et moi c’est ça que j’ai trouvé intéressant en bossant sur ce film. En fait, je me suis dit mais on s’est planté depuis le départ, elle était full premier degré en fait dès le départ elle était pas et elle faisait pas gaffe. C’était pas un trait d’humour et. Ça j’ai joué. 

Ovidie [00:33:15] Et quand elle prône l’éradication des hommes, moi je pensais que c’était un symbole, que c’était tuer symboliquement le patriarcat, l’hétérosexualité, etc. 

David Dufresne [00:33:23] Et donc quand j’ai posé la question à ces deux amis. 

Ovidie [00:33:26] Jérémiah, Newton et ben Montréal, j’irais bien. Newton me dit non, non, c’est pas un symbole. 

David Dufresne [00:33:30] C’est pas un symbole. Elle les détestés mais pour de bonnes raisons. Pour des symboles, je les ai trouvés super drôles. 

Ovidie [00:33:36] Et il y a son camarade Ben mourir qui qui raconte que qui traînait souvent ensemble et qui un jour il lui a dit mais Valérie, on traîne tout le temps ensemble, on fait des actions, des manifs ensemble. Et tu veux éradiquer les anneaux? Ça veut dire tu veux me tuer moi aussi? Elle réfléchit comme ça, Elle dit J’y avais pas pensé, mais tu seras le dernier mec qu’on tuera. 

David Dufresne [00:33:57] Ouais, c’est très drôle. 

Ovidie [00:33:58] Mais en fait, tout ça pour dire, maintenant, elle est totalement au premier degré. Pour moi le malentendu il est là, c’est que c’est pas juste un texte drôle genre misandrie comique, C’est vraiment elle y croit parce.Sophie. Après d’un autre côté, elle y croit, mais il faut quand même pas oublier tout ce qu’on s’est dit tout à l’heure. Elle a été en SST des plus jeune âge à seize ans, elle a deux grossesses non désirées, elle est travaille comme travailleuse du sexe donc avec toute la violence qui va avec. Elle est multi traumatisé. Bien sûr, sa vie est une accumulation de traumatismes quand même. 

David Dufresne [00:34:30] Bien sûr, bien sûr. Et si, si, j’ai bien compris. En fait, il y a 25 ans, tu publies ton manifeste Oui. 

Ovidie [00:34:39] Du porno manifesto. 

David Dufresne [00:34:40] Ouais. 

David Dufresne [00:34:41] Qui est qui évoque, je crois, le Scott Manifesto? En tout cas, tu as, tu as, tu as ça en tête ou pas du tout? 

Ovidie [00:34:48] Bah le titre petit, voilà, le titre c’était. Je ne sais pas si on peut dire ça, un hommage, mais c’était à minima un détournement on va dire. Bien sûr. Mais ce qui est marrant, c’est qu’à l’époque où je choisis ce titre Porno Manifesto donc je sais pas, ça devait être en 2001 ou quelque chose comme ça. Je crois encore moi, que c’est de l’ordre de la blague. Lorsque le Scum Manifesto je. 

David Dufresne [00:35:11] Crois comme c’est ça parce que je l’ai pas. 

Ovidie [00:35:13] C’est. Je crois que c’est Lauren Bastide qui avait cette cette formule qui disait C’est la grand tante encombrante dans les repas de famille, on sait pas avec qui on ne veut pas s’asseoir à côté d’elle. Il y a un truc un peu comme ça avec Valérie So La nation, elle est un peu embêtante, c’est le caillou dans la chaussure du féminisme quand même. Parce que ce qu’elle dit du côté des féministes qui disent mais non, il faut ou on ne peut avancer qu’avec des hommes, etc. Bah elle est là et dès le départ en fait, c’est ce que racontent les féministes de l’époque. Ce que raconte Tigresse Atkinson a dit dès le départ il y a une scission en deux au sein du mouvement du féminisme entre celles qui sont prêtes à défendre Valérie Solanas. Mais oui, il faut défendre des actions violentes et celles qui disent non, non, non, non, non, non, Il faut que le féminisme, au contraire, il soit plus respectable, audible auprès du plus grand nombre, etc. C’est un débat militant, vieux comme une histoire du militantisme, en fait. 

David Dufresne [00:36:07] Mais est ce que l’idée. 

Ovidie [00:36:08] Déclinable à plein d’autres, puis à d’autres niveaux, on peut parler de ça pour l’antispécisme, pour l’anticapitalisme. Pour plein de choses. 

David Dufresne [00:36:15] Mais que veux tu qu’on retienne d’elle à travers ton film? Est ce que tu as envie que les gens en suite se précipitent sur ton manifeste? Tu voudrais qu’on retienne d’elle quoi par rapport à ses idées, j’entends. 

Ovidie [00:36:29] Par rapport à ses idées? 

David Dufresne [00:36:30] Ouais. 

Ovidie [00:36:31] Moi je trouve que ce qu’elle dit sur la destruction du système et tout ça, je trouve que c’est toujours, toujours valable. Qu’est ce qu’on retient d’elle? Si tu veux, j’ai un peu le même rapport à la nasse qu’un mec comme Théodore Kaczynski par exemple. C’est à dire on est un peu emmerdé par des passages à l’acte qu’on n’approuve pas. Enfin, moi perso j’approuve pas Unabomber, mais qui est Solanas comme telle qu’elle s’inscrit, y laissent derrière eux des textes qui eux sont rationnels, c’est à dire des personnalités qui dans les deux cas, ont. Ont de graves problèmes psychiatriques et elle souffrait quand même de paranoïa schizophrénique. Je crois que c’est ça le diagnostic Kavinsky. On sait aussi et l’un comme l’autre, ils ont laissé des textes importants. Manifesto Kinski y laisse la société industrielle et son avenir. Mais. Le problème, c’est que dans leur passage à l’acte. Moi en tout cas, je n’approuve ni l’un ni l’autre. Et je me dis c’est pareil ou c’est ce qu’on a dit tout à l’heure. C’est bien de s’attaquer à la statue du Commandeur, mais il y avait pire que lui pour se prendre une balle quand même. En fait, c’est pas le pire des masculinistes de la Terre. C’était pas le plus sexy de la terre, ce n’était pas c’est pas la pire pourriture. C’était même potentiellement ce qu’on appellerait aujourd’hui un homme allié. 

Appelait ça les hommes auxiliaires. Aujourd’hui, on appellerait ça un homme allié ou un homme déconstruit. J’en sais rien, mais il serait plutôt dans ce camp là, du côté des hommes alliés aujourd’hui. Donc ce n’était pas la fin. Et pour eux et pour Unabomber, c’était pareil. Il y a des gens qui sont morts qui méritaient pas, genre une secrétaire dans telle fac parce que c’est elle qui a ouvert le machin. Enfin si c’est pareil, c’est ils sont emmerdants. Je pense que je pense que sous la masse de caillou dans la chaussure, le féminisme Kaczynski c’est le caillou, le caillou dans la chaussure de je ne sais pas comment on peut appeler ça du survivalisme avant l’heure de. L’éco terrorisme avant l’heure ou de je sais pas comment, je sais pas dans quoi il faut le classer d’ailleurs. 

David Dufresne [00:38:39] C’est compliqué Unabomber, c’est compliqué. Vas y, prends du café, je t’ai mis de l’eau aussi si tu as besoin de médocs. 

Ovidie [00:38:47] C’est des gens qui ont écrit des choses qui par endroits sont sensées. Le problème c’est que le passage à l’acte l’est beaucoup moins. Quoi? 

David Dufresne [00:38:57] Dans les milieux féministes que tu fréquentes et dont tu fais partie, et pas qu’un peu. La question de la violence qui est soulevée par Solanas, elle est évoquée ou pas du tout dans. Dans le féminisme actuel féminisme. Est ce que c’est une éventualité? 

Ovidie [00:39:26] Il y a de, comment dire, de l’activisme. Avec des actions qui ne sont pas loin de la prop ou d’une forme d’activisme. Il y a des activistes féministes qui sont de plus en plus. Je ne suis pas sûr qu’on parle ou qu’on puisse parler de violence à proprement parler. Là, je cherche qui parmi les activistes pourrait avoir des actions coup de poing? Oui, des actions violentes, c’est à dire au point de s’en prendre physiquement à d’autres personnes hommes. 

David Dufresne [00:40:01] Il y a des engagements physiques. Où il y a des. plus connus, c’est les Femen. 

Ovidie [00:40:05] Oui, c’est vrai. Il y a eu, il y a eu effectivement les Femen. On peut, on peut leur accorder ça. Moi, ce n’était pas ma tasse de thé, en effet. Mais on peut leur accorder ça, c’est qu’effectivement il y a eu un engagement physique. 

David Dufresne [00:40:15] Voilà. Kiki Au tout départ en tout cas en Russie d’ailleurs, qui les exposait sérieusement à la répression. Mais il n’y a pas d’attaque aux personnes et ça n’est pas évoqué. Il n’y a pas des fanzines qui parlent de ça, il n’y a pas des émissions qui parlent de ça. Ce n’est pas. 

Ovidie [00:40:36] Certainement que du côté des Anashka féministes, il doit y avoir, il doit y avoir ça. Mais. Même du côté des anars café mise que je connais. Il n’y a pas ça en revendication. De toute façon, je pense que ce n’est pas trop le moment ni la période. C’est comme ceux exposés. Pas mal de. C’est un peu casse gueule quoi. 

David Dufresne [00:41:06] Ah oui, c’est s’exposer à beaucoup, beaucoup d’emmerdes. 

Ovidie [00:41:10] De surveillance, de. 

David Dufresne [00:41:11] Plein de choses quoi. Donc? Elle n’est pas. 

Ovidie [00:41:14] Mais non, effectivement, c’est pas. Si, si, je dois réfléchir. Par exemple, ce n’est pas forcément dans l’ADN des féminismes de passer, de basculer du côté de la violence. Je réfléchis, je réfléchis, je réfléchis même à des mouvements où il y a eu pas mal de femmes. Je pense à la libération animale où il y a quand même eu pas mal proportionnellement par rapport aux autres. 

David Dufresne [00:41:40] On va en parler après. Vers ton livre. Ben on en parlera après. Mais même là. 

Ovidie [00:41:47] Dans la lutte de la cause animale par exemple, l’un des préceptes de la LF, c’était de dire qu’on ne s’attaquait, on ne faisait mal à aucun animal, y compris l’animal humain. Donc ce truc de. Après je dis peut être des conneries. 

David Dufresne [00:42:01] Non, non, il y en a. Il y a sanssévirina qui te demande pourquoi? Pourquoi attendre? 

Ovidie [00:42:07] J’ai pas envie de rouvrir. 

David Dufresne [00:42:09] Sur les femens. T’as pas envie. 

Ovidie [00:42:10] J’ai pas envie de rouvrir ce tiroir là parce que j’avais émis des réserves à l’époque, mais c’était il y a dix ans déjà. Je crois qu’il faut être sur. En 2013 y avait, je vais vraiment résumer, mais il y a eu. Deux choses. Moi qui m’avait un peu heurtée à l’époque, c’était leurs positions radicales contre le travail du sexe. Moi je dis ok, on a le droit de ne pas être d’accord et tout ça. Mais je me souviens par exemple était intervenu dans un salon qui est un salon d’érotisme. Ok, très bien. Action Publique est arrivé dans un salon de l’érotisme, pas de souci. Mais il y avait Quand elles sont arrivées, il y avait une liseuse qui était sur la grande scène qui faisait son show, qui était déjà quasiment nue, en talons hauts, etc. Ils ont grimpé sur la scène, pourquoi pas? Sauf que cette nana qui est en situation de vulnérabilité, qui était nue, etc. Elles l’ont poussée. Il y avait quand même le vide de la scène derrière. Et là je me suis dit on ne s’attaque pas physiquement à une autre femme, encore -1 femme qui est nue en talons. De quoi on ne s’attaque pas physiquement. Donc ça, c’était un truc. Ça faisait partie des choses qui m’avait choqué à l’époque. Et puis il y avait quelques petits discours que je trouvais un peu islamophobe qui moi m’avaient, m’avait heurtée. Voilà. Mais voilà, c’est une vieille histoire. Je sais pas ce qui reste aujourd’hui du mouvement Femen. Pour être très clair, il y avait des genres dans ce mouvement là que je trouvais très chouettes, comme Eloïse Bouton, etc. Il y a quelques Françaises qui ont fait partie de ce mouvement là et qui continuaient à avoir des activités militantes et que je respecte. Voilà, je sais qu’il y en a qui en sont revenus, mais je ne sais pas où en est Movember aujourd’hui. 

David Dufresne [00:43:51] Et est il possible de mobiliser des stratégies violentes? Est ce que là on parle du film et de son en retirer? Ces sommes sommes le nerf qui pose cette question Est il possible de mobiliser des stratégies violentes sans retomber dans des travers virilistes? 

Ovidie [00:44:05] Ah mais ça c’est une super question! 

David Dufresne [00:44:07] On n’est pas franchement et on a pas chez les cons

Ovidie [00:44:10] Non mais c’est vrai, c’est vrai, c’est une super question! C’est une super question. J’ai pas la réponse mais effectivement c’est vrai que c’est une super question et ça explique peut être justement que ce ne soit pas forcément ce que je disais tout à l’heure dans l’ADN des féminismes de passer à cette action violente ou en tout cas qui s’attaque physiquement. Et c’est et aussi c’est pas dans l’ADN de la lutte animale. Non plus. Voilà. Donc effectivement, est ce qu’on peut passer du côté de. Ben moi j’en ai vu pas mal de camarades ou d’anciens camarades qui avaient été fascinés par ce truc et je me posais la question. Je me disais est ce que c’est est ce que c’est presque kink? C’est sexuel, peut être même un truc un peu viriliste, la dégaine d’Alex Castanier en fait, je sais. Non mais c’est une vraie super question. 

David Dufresne [00:45:04] A propos de Castanier, je fais une association d’idées. Est ce que tu as vu le film de Christine Angot? 

Ovidie [00:45:10] Non, je n’ai pas vu. 

David Dufresne [00:45:12] Ah, il faut aller voir. 

Ovidie [00:45:13] Oui, je sais qu’il faut que j’aille le voir. Bien sûr. 

David Dufresne [00:45:15] Une famille ou de la famille, Une famille. Parce que justement, il y a, il y a un moment de violence de deux femmes, pas lesquelles. Ils en viennent quasiment aux mains et ai je pensais à ça par rapport à la question? Non. Il faut vraiment aller voir ce film. C’est un film qui est puissant et très très puissant sur sur l’inceste et le silence des de la famille. Alors j’ai l’impression que Pauline ne remonte pas les questions. En tout cas je les ai pas, alors je suis désolée, j’essaie de les prendre au débotté. Cyprine te demande Penses tu que la radicalité peut elle exister sans une forme de dogmatisme? De la pensée? 

Ovidie [00:45:54] De quoi, de quoi? J’ai pas entendu le début. 

David Dufresne [00:45:56] Alors Cyprine 666 Le chiffre du diable. Penses tu, ma chère, dit que la radicalité peut exister sans une certaine forme de dogmatisme de la pensée. 

Ovidie [00:46:14] C’est encore. 

David Dufresne [00:46:15] C’est encore plus emmerdant comme question que quand je dis emmerdant. 

Ovidie [00:46:20] C’est encore plus difficile à répondre parce que c’est des vieilles questions, des vieux débats et on en a pas forcément. J’ai pas forcément de position tranchée là dessus. J’ai tendance à penser qu’effectivement on a du mal à échapper à un certain dogmatisme à partir du moment. Et d’un autre côté. C’est compliqué parce que d’un autre côté, on n’est pas là pour être tiède non plus. C’est compliqué. C’est pour ça que j’aime bien finalement je crois, le personnage de Solanas. C’est comme disait alors c’est venu par une lutte armée sans troupes. Elle est dans une certaine radicalité, mais mais elle est toute seule aussi, ne crée pas un mouvement avec elle. 

David Dufresne [00:47:06] Elle essaie quand même de créer des dogmes, des règles, du SCUM. 

Ovidie [00:47:10] Mais finalement, elle échoue. Mais l’a t elle vraiment voulu? Et. Le meilleur moyen d’échapper à ce dogmatisme, c’est d’être. 

David Dufresne [00:47:21] C’est d’être tout seul ou toute seule. Je crois que c’est ça. 

David Dufresne [00:47:26] Le danger dans les féminismes d’aujourd’hui. Tu nous où tu nous inviterai à les regarder, nous à dire qui a regardé quoi. 

Ovidie [00:47:35] C’est vrai qu’en ce moment on redécouvre aussi beaucoup de textes. Soit tout le monde redit, tout le monde, plein de gens redit Stig par exemple, parce qu’il y a une vraie remise en question du système hétérosexuel système hétérosexuel. C’est pas juste l’attirance d’un homme, d’une femme. C’est vraiment en tant que en tant que système politique pratiquement. Donc il y a une grosse remise en question de tout ça. Et moi j’observe ça avec intérêt. Alors, on va dire parce que moi je suis, je suis un peu concerné, je suis un peu dedans. Mais tout ce qui est rejet de la sexualité ou de l’hétérosexualité, je trouve que c’est vachement intéressant. Il se passe un truc. Ça n’avait pas été remis en question à ce point jusqu’à présent. Vraiment, il n’y a pas eu de vraie réflexion là dessus. Je reviens à la citation tout à l’heure de Valérie Solanas, soit avoir beaucoup baisé pour devenir anti baise. Il se passe quelque chose de cet ordre là qui n’est pas de l’ordre de la morale, qui n’est pas Allez, on fait tous ceinture pour faire plaisir au petit Jésus. En fait, il y a un truc qui est vraiment une volonté de se sortir d’un système. Et parce que c’est un job à temps plein d’être une femme six cisgenre hétéro en fait. Donc il y a la volonté de se sortir de ça. Ça, c’est, je dirais, c’est dans c’est un homme, c’est dans l’air du temps et je trouve ça vraiment intéressant. 

David Dufresne [00:48:55] Donc ça, c’est dans le courant de pensée, on va dire. Et sinon, dans les les groupes, dans les comptes à suivre, dans les les réunions, se rendre, euh. 

David Dufresne [00:49:08] Bon. 

Ovidie [00:49:09] En ce moment c’est pas ça qui manque je pense. Il y a plein de gens, plein de femmes, je peux en citer plein qui agissent à des niveaux complètement à des niveaux divers on va dire, mais qui sont efficaces, c’est à dire mis tout, sans mauvais jeu de mots, mis tout ça nous il. 

David Dufresne [00:49:24] Était pas mal, il était pas mal. 

David Dufresne [00:49:26] Et tout cela mis ensemble. 

Ovidie [00:49:30] Ça créé finalement. Mais même si, même si voilà, il y a plein de féminismes différentes, tout cela en ce moment crée quand même un mouvement. 

David Dufresne [00:49:40] Un mouvement. 

Ovidie [00:49:42] Un mouvement. Mais même si ce sont par exemple des gens qui n’ont rien à voir, je trouve par exemple que ce que le travail que fait Andréa Bescond et ce qu’a fait Judith Gode Reich en l’espace de trois mois, je trouve ça très fort en fait. Par exemple, on peut dire il y en a qui vont dire Oui mais Judith c’était je m’intéresse au féminisme, on s’en fout en fait, on s’en fout. Même si elle avait commencé avant hier à s’intéresser aux questions féministes, ce serait déjà ça n’enlèverait pas l’importance de ce qu’elle est en train de faire. En l’espace de trois mois, elle se retrouve convoquée, auditionnée, pas convoquée devant le Sénat. Je veux dire. Sa parole porte. Elle arrive un peu grâce à elle quand même. Qui est arrivée cette cette nouvelle règle maintenant qui impose aux mineurs d’être accompagnés sur les tournages? Il se passe un truc. Je veux dire, on était resté quand même. Il n’y avait pas eu de vraie mine. Tout du cinéma avant. Avant Judith, quelque part. Enfin, je veux dire, on décernait des Césars à Polanski il y a trois ans, Quoi encore? Donc ça prouve bien que nous, on avait pas pris acte de tout ça. Et donc pour moi, il peut y avoir des personnes qui ne sont pas forcément des personnalités les plus radicales du féminisme et qui sont extrêmement importantes en ce moment pour ce qu’elles sont en train d’accomplir. Et je pense à Judith et Andréa Bescond était là avant elle. Mais c’est intéressant aussi ce que fait ce que fait Andréa. Et en fait, si on prend des petits bouts partout de ce que chacune fait sans forcément être d’accord sur l’ensemble de ce que la personne défend, parce qu’encore une fois il y a une multiplicité de féminismes. Et puis nous on est championnes des guerres de chapelles. Diviser pour mieux régner, ça c’est clair que nous, on en est les premières victimes. Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de guerres, de chapelles. Mais comme dans tout mouvement politique radical en fin de compte et. 

David Dufresne [00:51:24] Il y en a pas un peu plus. 

Ovidie [00:51:25] De guerres, de chapelles? 

David Dufresne [00:51:26] Je suis quand même frappé de la violence verbale qu’il peut y avoir entre les groupes, entre les. Alors que l’horizon est quand même le même. Enfin je veux dire, voilà, c’est le féminisme on va dire. Je suis quand même Ouais. 

Ovidie [00:51:44] Ouais, c’est même un peu. C’est un peu fatigant, C’est un peu épuisant parce que cette énergie là, déjà, on se fait attaquer par tous les masculinistes de la Terre. Et cette violence, on la subit quand même. Soit il y en a qui la subissent même juste physiquement, parce qu’il y en a qui se font emmerder jusque chez elle quand même. C’est. Les masculinistes pour organiser des raids y sont quand même aussi champions. Du jour au lendemain, on peut se retrouver bombardé. O.K. Je trouve que cette énergie qu’on dépense à se tirer dans les pattes, c’est une autre. Je pense que c’est l’énergie qu’on devrait canaliser. Contre, je ne sais pas, l’ennemi, vrai, quoi. Et bon, Mais ça, c’est valable encore une fois pour toutes les luttes. Mais moi, ce que j’essaie de faire, c’est de ne pas émettre. Ça fait des années que je m’efforce de faire ça à Disco Fin. Oser faire ça aussi. Je ne dis plus de mal d’une autre féministe, c’est à dire parfois même je me sais, mais ça m’est déjà arrivé de me faire alpaguer sur les réseaux sociaux par des féministes qui ne défendent pas les mêmes choses que moi, qui peuvent par exemple des féministes abolitionnistes qui vont m’agresser en me traitant de proxo ou je ne sais pas quoi. En gros, ce que je vais dire, c’est qu’il faut défendre les droits des travailleuses du sexe par exemple dans la proxos. 

David Dufresne [00:53:05] Euh je, je. 

Ovidie [00:53:08] J’ai pas envie moi, de cette énergie là, je l’ai pas, je n’ai pas le temps, j’ai pas l’envie d’aller me battre contre d’autres féministes. Donc à partir du moment où il n’y a pas de vraies attaques dangereuses ad hominem me concernant ou de je, je réponds pas et j’ai pas envie de gaspiller cette énergie en disant ah oui mais moi je suis pas d’accord. Je vais vous expliquer pourquoi j’suis pas d’accord. C’est pour ça que tout à l’heure j’ai eu un peu une réaction de zouave. J’ai pas envie de rentrer dans le débat de pourquoi les Femen c’est pas ma tasse de thé. J’ai des faits. Je me souviens, il y a dix ans, j’ai écrit un article Pourquoi c’était pas ma tasse de thé? Et après je l’ai un peu regretté. Non pas pour ce que j’avais écrit parce que j’étais raccord avec ce que j’avais écrit, mais parce que je me suis dit merde, cet article, finalement, il vient donner raison à plein de gens de droite en gros, qui avaient envie de taper sur les Femen. Et je me suis dit voilà, j’ai pas envie de servir ça. 

David Dufresne [00:53:57] Est ce que. Est ce qu’il y a dans le monde politique qu’on arrive à ton livre qui sort en ce moment même, qui est en train d’être fait. 

David Dufresne [00:54:03] Maintenant. 

David Dufresne [00:54:03] Ce matin, qui est en train d’être acheminé par les livreurs et les livreuse dans les. Dans les boutiques? Dans les chez les libraires. Est ce qu’il y a une traduction politique? J’entends par là un parti politique du féminisme qui porte ce combat là ou pas? Est ce que tu trouves que là aussi il y a une évolution? Est ce qu’il y a des partis politiques qui ont pris ça à bras le corps ou ça reste un peu dans. 

Ovidie [00:54:30] Excuse moi, je n’ai pas compris. 

David Dufresne [00:54:32] La question c’est est ce qu’il y a des. Est ce qu’il y a des partis politiques. 

Ovidie [00:54:36] Des partis politiques, des. 

David Dufresne [00:54:37] Partis politiques, des organisations politiques qui selon toi, sont plus à la pointe que d’autres sur les questions de féminisme ou ça reste du folklore, ou ça reste à la marge? Oui, ta ta ta moue en dit long. 

Ovidie [00:54:52] Ce n’est pas ça. C’est qu’après il va y avoir des des projets de loi qui vont être portés par des individus. Il va y avoir des personnes dans telle ou telle. Je ne suis pas dans la France insoumise. Va y avoir telle personne qui va tenir un discours important à un moment sur la dessus, puis après il va y avoir du côté des Verts, va y avoir, je sais pas Sandrine Rousseau, mais mais il y a aucun parti ni aucune personnalité politique, en tout cas de mon côté. C’est à dire il m’arrive d’être ponctuellement d’accord avec des personnalités des femmes politiques sur certains points précis, ce qui m’empêchera pas d’être en désaccord sur d’autres en fait. Par exemple, ça, ça m’arrive aussi de me dire euh, voilà, de me dire ah bah tiens, telle personne a défendu l’allongement du délai de l’IVG, ok, super, Mais à côté de ça, cette personne là et abolitionniste. Non, pas super pour moi d’après moi. Donc voilà en fait. Mais y a personne, je n’ai pas d’icône en me disant ah ouais, je la suivrais à la vie à la mort et je vote pour elle, promis juré! D’ailleurs, j’ai décidé que je voterai pas et que je votais pas jusqu’à présent. Et je sais pas ce qui m’a pris de voter ces derniers temps, mais donc non, y a personne. Je reviens à ma position de base qui est de ne pas voter et donc les personnes que je suivrais à la vie à la mort. 

David Dufresne [00:56:09] GG pourquoi tu votes pas? 

Ovidie [00:56:12] Lorsque je pense que sur un vieux principe, un Archos quoi. Tu vois, je pense que. 

David Dufresne [00:56:19] De ne pas voter. 

Ovidie [00:56:20] Ou de ne pas voter, de ne pas croire, de ne pas trop y croire. J’ai j’ai voté là. 

David Dufresne [00:56:28] Je. 

Ovidie [00:56:29] Sais, c’est dur. Dernières élections ces dernières années, j’ai voté et après je me suis dit mais t’es vraiment trop conne! Et puis puis voilà, J’ai perdu foi, j’ai reperdu, vraiment. Je ne l’ai pas eu longtemps. La fois où on s’est posé la question avec mon camarade Tancrède Ramonet qui est vraiment un ami très très très très proche et avec qui voilà, on a beaucoup, beaucoup de discussions, qui est, qui avait réalisé, écrit, réalisé. Voilà les quatre tomes de l’histoire de l’anarchisme. 

David Dufresne [00:56:56] Il est venu, il est venu, ils ont parlé. On a même diffusé le quatrième tome et tout. 

David Dufresne [00:57:00] Va super bien. 

Ovidie [00:57:02] Avec Tancrède, on a eu plein de discussions et par exemple, aux dernières élections, on s’est beaucoup posé la question de tiens, on vote, on vote pas. Jusqu’à présent, on votait pas trop. Est ce que là on y va quand même? Et puis voilà. Donc je dis je suis pas complètement. 

David Dufresne [00:57:21] Mais non, je. 

Ovidie [00:57:23] Réponds pour dire il  n y’a personne que j’ai envie de suivre ponctuellement sur certains projets, peut être même sur certaines lois, en fait, certaines lois précises. Parfois ça peut m’arriver de dire c’est une bonne idée. 

David Dufresne [00:57:33] Voilà. Dernière question avant d’aborder le livre sur les partis de gauche, est ce que tu considères qu’il. Louables leurs efforts sur les violences sexistes et sexuelles où ils sont surtout. Chez les comités internes. 

David Dufresne [00:57:51] Ce que ça te choque? 

Ovidie [00:57:53] Si je te dis je choquer tout le monde, je m’en fous. Me sens pas concerné. 

David Dufresne [00:58:01] Mais je sais pas si c’est une réponse. 

Ovidie [00:58:05] Je t’avoue que je suis ça de très loin. Moi, je ne fais partie d’aucun mouvement. Et d’aucun parti. Donc leur tambouille interne, de comment ils gèrent ces histoires de harcèlement, violences sexuelles, etc. Euh. J’ai pas envie de dire à huit tel parti ou tel groupe c’est extraordinaire comment ils gèrent la situation à tel machin, C’est vraiment pas bien. Moi si j’étais à leur place, je ferais comme ça. Je t’avoue que ça m’intéresse pas beaucoup, vraiment. Quand je vois passer un article comme ça, tu vois, je regarde. Et puis aussi, il y a un côté un peu. Voici aussi de ça. Il faut se méfier de ça quand on est là en train de lire. Bref, faut aussi se méfier de soi même. 

David Dufresne [00:58:51] Si je disais euh. 

Ovidie [00:58:54] Mais non, je. J’avoue que je suis pas très intéressée par par ça. 

David Dufresne [00:58:59] Je considère pas que ça puisse être un marqueur. 

Ovidie [00:59:02] Je m’en fous, c’est inutile. Je ne dis pas que c’est inutile et chaque groupe met en place des choses et tant mieux. Et à mon avis, il y a des choses qui sont très imparfaites, mais. C’est pas que c’est inutile, mais je dirais que je ne me sens pas concerné. 

David Dufresne [00:59:18] Alors je ne sais pas ce que dit ce que dit le chat par rapport par rapport à ça, mais bon, on va passer au livre si tu veux bien. Assise, debout, couchée, et j’ai envie de faire. 

David Dufresne [00:59:34] Un truc que tu. 

David Dufresne [00:59:34] Fais. Je vois bien un bébé phoque qui dit c’est clair, c’est. 

Ovidie [00:59:36] Des ordres sa part mais. 

David Dufresne [00:59:37] Chut! En fait. 

Ovidie [00:59:39] Je suis choquée parce que je ne vais pas, parce que je ne vais pas voter. Il y en a qui disent les bourgeois, ils vont voter eux. Et je vois même pas, Je vois même plus, je vois même plus pour qui j’aurais même pu. Quoi, pour qui, pour qui? 

David Dufresne [00:59:52] Voter et voter contre? Contre les fachos par exemple. 

David Dufresne [00:59:59] J’ai vu. 

Ovidie [00:59:59] J’ai fait barrage deux fois. 

David Dufresne [01:00:02] Et là tu ferais plus barrage. 

Ovidie [01:00:08] On s’en reparlera quand on quand on sera de nouveau confronté à la situation. Parce qu’on va l’être en face. On y va. Euh Champion si. L’envie. Même si ça me fait très peur. Mais. J’ai plus envie. Mais après ça veut dire je ne faut pas croire. Ce n’est pas une position de loin comme ça, ça aura des répercussions, comme plein de gens. Comme on sera très nombreux à avoir des répercussions famille, moi ça aura vraiment des répercussions graves et concrètes sur ma vie. Et on va oublier quand même que je travaille essentiellement pour le service public. 

David Dufresne [01:00:46] Que sera de service public en 2027? C’est ça? C’est 2027. Premier changement au prochain changement de gouvernement. 

David Dufresne [01:00:55] C’est un peu plus que ça ces changements de présidence. 

Ovidie [01:00:57] Le changement de. 

David Dufresne [01:00:57] Présidence, ça c’est acquis, c’est acquis. Puisque Macron aujourd’hui. 

David Dufresne [01:01:01] Ne peut pas. 

David Dufresne [01:01:02] Se présenter deux fois. Pour ceux que la question intéresse, hier soir, on a fini par ses petits yeux. Il y avait ici sur le Sur le canapé où tu es, il y avait trois trois personnes, deux journalistes et une chercheuse autour d’un livre qui paraît le 1ᵉʳ mai sur les nouveaux réseaux de l’extrême droite. Et comment, comment la jeune garde identitaire, la génération identitaire, etc. Depuis dix ans, travaille à l’avènement du fascisme. Moi, je l’appelle comme ça et c’était une émission absolument passionnante. Voilà qui sera, qui sera qui était en direct hier et qu’on mettra en ligne dans la dans la journée. Nicolas Massol et Marino Magal. Absolument. Merci Euryale qui est toujours là, assise, debout ou couchée. Ma chère, ma chère Ovidie, j’aimerais donc ton livre qui sort à l’instant même. Il est 10 h, les magasins ouvrent. Ça y est. 

David Dufresne [01:02:00] J’aimerais rouvre. C’est bon. 

David Dufresne [01:02:02] J’aimerais te demander quel est le passage dans Mince? J’aimerais te demander si tu es d’accord de faire ce que tu fais à la à la personne qui donne sa voix dans ton film? Qui qui lit des textes dans le film dont on vient de parler, Tu donnes le texte et tu lui dis vas y, parle un peu avec mépris. Je te demande pas de parler avec mépris, mais serais tu d’accord pour lire une petite page de ton livre? La page 31, c’est de là. Et puis quelques lignes après. 

Ovidie [01:02:37] Leur attends, c’était quoi la page 30? 

David Dufresne [01:02:40] Je te donne le livre. 

David Dufresne [01:02:41] Je te donne le livre. 

Ovidie [01:02:42] Sur les canons de beauté. 

David Dufresne [01:02:44] Voilà. 

Ovidie [01:02:46] Ce que je replace dans le contexte. 

David Dufresne [01:02:48] Vas y, tu es chez toi. 

Ovidie [01:02:51] Juste avant, il y a une petite critique des éleveurs que. Qui sont que j’appelle des Frankenstein, fiers d’avoir créé une créature vivante mais presque non viable. Je pense aux races du type carlin Cavalier King Charles, dont le cerveau ne laisse pas suffisamment de la boîte crânienne, ne laisse pas de suffisamment de place pour que le cerveau se développe. Plein de chiens qui ont des. Des problèmes. Voilà qui se dit quand on regarde la carrière des chihuahuas ou des cavaliers King Charles en suffocation, on voit bien quand même que c’est des manipulations génétiques quand même pas très heureuses. Et je parle donc de mon bouledogue anglais. Et voilà. Bon bref. 

David Dufresne [01:03:37] Donc, parce qu’effectivement j’ai. 

Ovidie [01:03:39] Vu que leur seule fonction, la seule fonction, voilà, ce sont. Ben vas y. 

David Dufresne [01:03:44] Parce que j’ai la. Je relance pour ceux qui sont arrivés en cours de route. Il s’agit d’un livre Assis, debout, couché. C’est une déclaration d’amour aux chiens et aux chiens qui t ont accompagnés et qui t’accompagnent. On va rentrer dans les détails et c’est pour ça que. 

David Dufresne [01:04:01] C’est une. 

Ovidie [01:04:01] Relecture féministe de l’histoire des chiens, on va dire quelque part, et c’est un texte qui explique comment femmes et chiens ont très tôt été assignés au foyer aux basses besognes. Ils ont développé un lien très, très particulier et qui sont les premières victimes aussi des violences, violences intrafamiliales, etc. Et donc là, ici, il est question de critères de beauté. Les femmes et les chiens ont ceci en commun qu’ils sont victimes des canons de beauté variables au cours de l’histoire et des cultures. Mais avec cette constante qui consiste à prendre contrôle de ces corps et de les faire souffrir. On toilette le chien comme on va chez le coiffeur, on est celui des yeux et on nettoie les plis de la peau à l’acide borique. Comment se fait un peeling? On hydrate la truffe avec de la vaseline comme on se tartine une tartine d’une crème anti-rides. Le matin, on coupe les oreilles en pointe comme on rabote un nez aquilin, on raccourcit la queue des chiots comme on pose des prothèses mammaires. Femmes et chiens sont les seuls êtres à qui on fait subir de la chirurgie esthétique. Les stylistes leur créent des manteaux et autres vêtements pour les chiens comme pour les femmes. L’apparence prime sur le bien être et la beauté. Et là, je saute le passage que tu as sélectionné. Je termine par cette phrase. Le chien n’est pas uniquement un compagnon, ni même un chien outil, il est également un chien objet. Il est donc logique que femme objet et chien objet fassent route commune. 

David Dufresne [01:05:26] Pas mal, pas mal, pas mal du tout. Le bouquin est à l’image du passage que tu viens de lire, c’est à dire qu’il lit comme toujours avec tes bouquins. Il est enlevé, Il. Est péchu. Donc tu dis revisiter l’histoire des chiens ou les relations avec les chiens sous la lumière. Le joug féministe? Bon, ça veut dire quoi exactement? 

Ovidie [01:05:56] Déjà, c’est parti d’un constat Déjà, je me suis rendu compte, on en a très brièvement parlé tout à l’heure, mais je me suis rendu compte que dans la lutte animale et en particulier la lutte qui concerne les canidés, la plupart des militants étaient en réalité des militantes. Ça dépend des pays. Il y a des statuts qui diffèrent, mais on va dire, ça va de 68 % à 80 % en fonction des différents pays, on va dire à la louche, il y a 60 10 % des militants de la défense des chiens on va dire, qui sont qui sont des femmes. Les refuges, ils sont portés globalement à bout de bras par les femmes et même dans des groupes plus radicaux. Dans l’histoire du Front libération animale par exemple, on a aussi. 

David Dufresne [01:06:37] Je me doutais que t’allais en parler par la page, c’est page 89 et arriver le point se fait pas, mais faites moi confiance. Page 89 L’animal Liberation front à la rescousse des Beagle

Ovidie [01:06:49]  des Beagle de laboratoire. Et ça c’est quelque chose qu’on sait pas. Les gens, ils ne savent pas forcément. Mais encore aujourd’hui, en France, au moment où on se parle en France, il y a des fermes à chiens, des fermes à Beagle qui sont des chiens particulièrement dociles et qui ont été sélectionnés pour eux pour se laisser faire. En fait, lors de ces expérimentations là, il y a des fermes à Beagle qui produisent genre 4000 chiots par an et qui sont revendus aux laboratoires. Donc pour les expérimentations, c’est un truc qui a encore cours. Il y a plein de gens qui pensent que ça y est, c’est fini tous ces trucs là. Mais non, en France il y a ça. Et à un moment je parle de l’usine Marshall bio devant laquelle il y avait eu un rassemblement de militants qui et qui continue à produire. Voilà des beagles dociles qui se laissent faire. Et il y a des associations qui recueillent après ces beagles, qui essaient de les réinsérer dans la vie normale parce que ce sont des chiots qui n’ont jamais vu autre chose que du carrelage et des cages. Et il y a des assos comme ça qui Typekit, qui les réintroduisent et qui les réadapte pour pour une future adoption et avoir une fin de vie correcte et bon bref, tout ça pour dire que la défense des chiens c’est quand même une lutte qui est portée vraiment essentiellement, majoritairement, pas essentiellement parce qu’il y a quand même des hommes, mais majoritairement par des femmes. Et je suis parti aussi d’un autre constat, c’est que dans les violences intrafamiliales, les deux étaient corrélés, c’est à dire on frappe sa femme, ses enfants, on frappe son chien. J’ai plus la stat exactement précise en tête mais je sais plus. Mais en gros il y a beaucoup, beaucoup beaucoup beaucoup plus de risques de voir son chien frappé, battu, maltraité quand on est soi même frappé et battu, maltraité. 

David Dufresne [01:08:37] Dès la page treize, tu. Tu nous préviens depuis la nuit des temps, le chien a ceci en commun avec les femmes qu’il est intrinsèquement condamné à la domesticité et aux basses besognes. Clébard et. 

Ovidie [01:08:52] Sale chienne. 

David Dufresne [01:08:53] Sont les premières victimes. C’est bien toi qui a écrit l’idée? 

David Dufresne [01:08:56] C’est pas son épouse, il y a aucun doute. 

David Dufresne [01:08:59] Aucun. Ce sont les premières victimes. 

David Dufresne [01:09:00] Je ne vois pas qui d’autre aurait eu espèce d’idée improbable de faire un truc sur le féminisme et. 

David Dufresne [01:09:05] Absolument. 

David Dufresne [01:09:07] Sont les premières victimes du patriarcat et ont développé au fil de l’histoire de l’humanité une relation unique. Car le capitalisme s’est fondé sur une double exploitation celle des animaux et celle du corps des femmes. Donc ça, c’est quand même une idée qui revient souvent dans le livre que tu irrigue, que tu développes. Et si si tu en parles des débuts, c’est que c’est ça le propos en fait. 

Ovidie [01:09:28] C’est ça le propos. Et et ça, c’est quelque chose qui a été, qui a été compris très tôt du côté des féministes, dès la fin du XIXᵉ siècle, puisque c’est à ce moment là que naissent les premiers mouvements vivisection manifeste. Et ces mouvements là sont portés par des femmes féministes dont, par exemple Louise Michel. Louise Michel fait partie de ces femmes de lettres anti vivisection inGeNistes de l’époque. Et pourquoi est ce qu’à ce moment là les féministes ou ce qui se nomme pas forcément comme tel toujours. Mais voilà pourquoi les femmes dans la lutte à ce moment là, s’intéressent à la vivisection. C’est parce que la vivisection concerne les chiens, ça c’est une chose, mais concerne aussi le corps des femmes. On est en pleine période où on considère que les femmes sont biologiquement inférieures et où on fait et on mène des expérimentations sur elles. On connaît par exemple l’histoire de l’inventeur du spéculum qui a fait subir je ne sais plus combien de dizaines de d’opérations si on n’en a pas eu 30 sur Anarkia ou Winnicott. 

David Dufresne [01:10:32] Oh mince, j’aime. 

Ovidie [01:10:34] Pas être imprécise comme ça. Enfin bref, c’est une période. 

David Dufresne [01:10:37] Je pense qu’on va nous dire Ouais. 

Ovidie [01:10:39] Anashka ouais Wanko. 

David Dufresne [01:10:41] Onee je suis désolée, j’aime pas, j’aime pas ça. 

Ovidie [01:10:46] Mais en France également. Et donc si les femmes défendent les chiens contre les expérimentations à ce moment là, c’est parce qu’elles savent qu’elles sont les suivantes sur la liste. En fin de compte. 

David Dufresne [01:10:58] Becca X nous cite Ah mince, t’es passée Marguerite Yourcenar? Attends, je vais essayer de retrouver la citation. 

Ovidie [01:11:06] Westcott Merci. 

David Dufresne [01:11:08] Merci. Est ce que toi. 

David Dufresne [01:11:12] À la lettre? Ah, ça y est, Des questions arrivent. 

David Dufresne [01:11:16] Mince. Bon, j’essaierai de te retrouver ça tout à l’heure. Alors dans ce que tu dis, dans ce que j’ai lu, évidemment. J’ai joué là dessus, il y a, il y a aussi l’aspect connotation sexuelle, insulte sale, chienne, etc. Est ce que tu veux que tu développes? Est ce que tu peux en dire deux mots sachant qu’il y a déjà des gens qui disent ça y est, c’est le prochain livre que je lis. Voilà, donc ta source est vendue. Donc voilà, c’est juste pour le plaisir qu’on discute maintenant. 

Ovidie [01:11:47] Écoute, oui, il insulte sale chienne. C’est une insulte qui est quand même très intéressante en fait. Parce que qu’est ce que ça raconte? Bon, c’est une insulte sexiste, mais qu’est ce que ça raconte ça? Raconte la chienne. C’est un être qui échappe à toute tutelle masculine puisque des chiennes, elles peuvent enchaîner des gestations jusqu’à très tardivement, elles ont pas de mal attitré à part éventuellement leur mâle de référence, le Maître. Mais donc on va dire la chienne c’est celle qui qui couche, qui se donne à l’autre sans respect de soi, qui se donne à une multiplicité d’homme et qui n’appartient à personne. Ce qui est intéressant, c’est que le terme chien, il est dénué de connotation sexuelle ou éventuellement quand on parle des mecs en chiens ou qu’on parle de chiens de la casse. Mais ce n’est pas pour la même raison. Un chien c’est pas celui qui couche trop la chienne, elle couche trop. Le chien, c’est pas celui qui couche trop, c’est celui qui en chien et qui en manque et qui est un crevard et qui justement ne couche pas. Donc c’est intéressant quand même ce cette cette insulte. La chienne couche trop et le chien pas assez. En fait c’est moi. Je trouve que c’est une insulte intéressante et c’est intéressant aussi de voir comment cette insulte là, elle a été appropriée ou réappropriée par certains mouvements militants. Pas beaucoup dans la langue française, pas des masses, mais c’est une insulte bitch. Bien sûr, on retrouve dans certains mouvements féministes, mais qu’on retrouve aussi beaucoup dans Mouvements LGBTQ. Ton regard neutre. 

David Dufresne [01:13:17] Ça veut dire le retournement de stigmatiser ce fait dans certaines langues, mais pas en français. 

Ovidie [01:13:22] Pas beaucoup en France, pas énormément, pas énormément. À part vraiment sous sa forme anglo saxonne qu’on utilise dans la langue française quoi. Genre je sais pas si on regarde le drag race par exemple. 

David Dufresne [01:13:36] Dans les loges, elles vont. 

Ovidie [01:13:37] S’invectiver en se traitant de bitch bitch. 

David Dufresne [01:13:40] Bitch. 

Ovidie [01:13:42] Mais pas trop chienne, C’est à dire il y a des insultes qu’on a réussi à s’approprier comme salope. Très clairement, dans les mouvements féministes, le terme salope aussi s’est manifesté 343 salopes. Le terme salope ou des ou des insultes du genre gouine qu’on a réussi à s’approprier aussi. Mais chienne, pas tant que ça. Un peu, mais pas tant que ça. 

David Dufresne [01:14:04] Enfin, le manifeste des 345 salopes. 

David Dufresne [01:14:08] 145 Non, 43. Qu’est ce qu’on a en précise aussi un soupçon Westcott. 

David Dufresne [01:14:15] Dans mes notes. Mais en fait, en fait, c’est Hara-Kiri ou Charlie Hebdo qui qui dénomme le manifeste comme ça. Parce qu’au départ, c’est le manifeste des femmes qui ont avorté ici. Le manifeste des salopes 345 salopes, c’est Hara-Kiri ou Charlie Hebdo. 

Ovidie [01:14:33] Mais tu m’accorderas quand même que le terme salope depuis a été tout comme flotte aux états anglo saxonne le terme salope. Il a quand même été réapproprié, enfin approuvé par les mouvements féministes depuis. 

David Dufresne [01:14:44] Alors page 28, j’apprends un mot. 

David Dufresne [01:14:47] À. 

David Dufresne [01:14:47] Ocytocine je.Connais pas moi, ce machin hormone de l’amour et de l’empathie. 

Ovidie [01:14:54] 

Oui, c’est ce qu’on dit, Oui, mais même l’ocytocine à son plus bas Tu n’as pas d’enfant? 

David Dufresne [01:15:01] 

Ah si, madame trois. 

Ovidie [01:15:03] Eh bien justement, il n’y a pas eu de perfusion d’ocytocine. En général, il y a un peu de perfusion d’ocytocine pour dilater le col. 

David Dufresne [01:15:11] 

Je sais Pas.  Pourtant j’étais là mais. Pour bosser? 

David Dufresne [01:15:17] 

Mais. Mais effectivement. 

Ovidie [01:15:19] 

C’est une hormone qu’on dit hormone de l’attachement parce que c’est une hormone qu’on sécrète. Par exemple, tu vois.Tu viens tout juste d’accoucher, on te pose le bébé là. 

L’ocytocine sécrète de l’ocytocine à bloc pour pouvoir créer ce truc d’attachement. Et normalement, merveille de la nature, C’est comme ça que c’est censé se passer. Après, ça ne se passe pas toujours comme ça. 

David Dufresne [01:15:38] 

Et donc tu dis qu’il est prouvé que lorsqu’un chien et sa maîtresse se regardent  dans les yeux, leur taux d’ocytocine, hormone de l’amour et de l’empathie donc, augmente de 30 %. 

Ovidie [01:15:49] 

Ouais, y paraît. Moi je trouve ça, je trouve ça génial. Et c’est vrai que pour avoir eu de nombreux chiens et de nombreux chiots aussi, c’est vrai, moi je suis pas loin de la montée de lait quand je les prends dans mes bras comme ça. 

Je sens qu’il y a. Je ne suis pas loin de la montée de lait quoi qu’il se passe un truc du point de vue attachement comme ça. Il paraît. . oui, moi j’ai envie d’y croire. 

David Dufresne [01:16:16] T’as envie d’y croire. Parce qu’il y en a. Notamment pour un chien. Euh. Un bouledogue anglais si j’ai bien compris, qui s’appelait. 

Ovidie [01:16:23] 

Raziel. 

David Dufresne [01:16:25] 

Est ce que tu peux nous en dire quelques mots, sachant qu’il y en a des pages? 

Ovidie [01:16:28] 

Oui oui, L’amour. 

David Dufresne [01:16:30] 

Raziel. 

Ovidie [01:16:31]

 Grande déclaration d’amour à Raziel qui a été le chien de ma vie. J’ai plein de chiens, J’en ai trois. Au moment où on se parle d’âges divers. Des très vieux, des plus jeunes. Raziel, c’est ça a été le chien de ma vie. Mais surtout, ce que je raconte dans le livre, c’est C’est la mort de Raziel et c’est un jeu qui date maintenant d’il y a onze ans et dont je me suis jamais vraiment complètement remise. Et je trouve que le deuil canin, ça tombe vraiment dans un impensé euh je. Il n’y a pas de prise en charge qui vaille vraiment et pas de prise en charge réelle au moment du deuil canin, on retourne bosser directement après, on a pas de congé d’un ou deux jours pour s’en remettre. Moi j’ai été dévastée et j’ai été dévastée pendant super longtemps et en même temps que Raziel était malade, ça a été un long cancer, un long pour un chien, un cancer, la maladie. Je ne sais pas si traîner pendant un an était un an d’enfer. Et moi j’ai fait un malaise cardiaque cette année là parce que je pense que la maladie de Raziel m’a littéralement brisé le cœur. J’avais aucune raison de faire un malaise cardiaque. J’étais en bonne santé, végétarienne, j’étais sportive à ce moment là. Il y avait zéro raison pour que je fasse un malaise cardiaque. Je pense juste que j’étais en telle fusion avec ce clébard que mon corps il s’est dit ben si meurs, je meurs avec parce que je. C’est comme ça que je l’analyse a posteriori en tout cas. Et je trouve vraiment que le deuil canin est pas assez pris au sérieux en fait. Et on a presque honte de le dire. Et je pense que pour un homme c’est encore plus compliqué pour une fois. Pour une fois je vais dire pour les mecs c’est plus compliqué parce que je pense qu’il y a quelque chose d’un peu de dévirilisation dans le fait de pleurer comme une fillette la mort de son chien. En fait, je pense que je pense que c’est pas forcément bien compris. Et moi j’ai eu des réactions autour de moi. Enfin moi j’étais dévastée quoi. Vraiment. Et j’ai eu des réactions qui

 m’ont vraiment étonné. Je me souviens, je bossais avec une une, j’avais une coterie sur un documentaire et quand en cours je lui ai dit voilà que était mort et que j’étais très mal à dire je comprends. Moi je me souviens quand j’ai dû vendre ma Fiat de 500, c’était mon objet totémique et j’étais très très sage. Dis, mais on pas parle, je te parle pas d’un objet, je te parle de mon meilleur pote là en fait. Et et Far West, il y a ça, vraiment. Il y a plein de gens qui ne comprennent pas la souffrance que c’est. Et il y a un mec que je trouvais intéressant pour ça. C’était je sais pas si tu te rappelles, je pense qu’on doit avoir vaguement le même âge, donc si tu devais être petit aussi. Quand on était petit, il y avait 30 millions d’amis. Mabrouk mabrouk. 

David Dufresne [01:19:10] 

Mabrouk. Tu sais, j’avais complètement oublié. Mabrouk, moi j’avais suivi. T’en parles donc, 30 millions d’amis où Jean-Pierre Hutin raconte l’affaire Jean-Pierre Hutin. 

Ovidie [01:19:19] 

Ben Mabrouk, c’était une grande star canine de 30 millions d’amis. C’était le chien parfait, c’était encore plus malin que Rintintin. Enfin bon, bref. Et donc Mabrouk meurt. Et là, c’est deuil national. Mais vraiment, deuil national, c’est annoncé au JT de 13 h, là tu. 

David Dufresne [01:19:34]

 Racontes Yves Mourousi. 

David Dufresne [01:19:35]

 Yves Mourousi a dit Puis je vous annonce la. Mort de Mabrouk. En une du journal. En ouverture du journal. 

 De TF1. 

Ovidie [01:19:43] 

Et il y a eu un hommage du Monde. S’il n’y a pas Thierry Le Luron aussi qui a fait un hommage à Mabrouk. 

David Dufresne 

[01:19:48] Tu dis oui. 

Ovidie [01:19:49] 

Et c’était. C’était dingue. Et après pendant des années, je sais pas si tu te souviens, mais pendant des années, en ouverture de 30 millions d’amis alors qu’ils avaient changé de mascotte mascotte suivante, c’était Junior. Mais en ouverture, il y avait des images de Mabrouk. C’était le premier truc qu’on voyait dans des images d’un chien mort. Et ça a duré des années. Et Jean-Pierre Hutin, il avait écrit un livre à l’époque s’appelait Mabrouk, chien d’une vie et dans lequel il osait dire. Oui, il avait fait une dépression suite à la mort de son chien et déjà aujourd’hui on passe un peu pour un con quand on dit ça. Mais faut replacer dans le contexte 82 ou 84. Je ne sais plus en quelle année que je crois ce 84 qui est sorti de livre en 84 pour un homme dire à la télévision dire je ne m’en remets pas et quelque part comparer ça avec la mort de sa mère et tout ça. Donc il y a plein de gens qui étaient choqué. Comment ça on compare ça à la mort de sa mère? Mais le fait de dire je ne m’en remets pas, j’ai fait une dépression, c’était hyper courageux parce qu’à l’époque le chien était vraiment considéré comme et n’était même pas considéré comme un objet doué de sensibilité quoi. C’était vraiment un être doué de sensibilité, C’était vraiment un objet dur. 

David Dufresne [01:20:51]

 Le chat demande si si on peut faire le parallèle avec les chats ou pas du tout, c’est pas. 

David Dufresne [01:20:56] 

Le sujet, c’est un sujet. 

David Dufresne [01:20:58] 

Essayé. Il y a la team chat qui attrape ma veste. Ah je l’attendais celle là! J’en sais rien. Ouais, c’est un chat Jean-Jacques Georges Marchais qui est un enfant non désiré. 

David Dufresne [01:21:13]

 Georges Marchais. 

Ovidie [01:21:14] 

Ouais, ça fait genre je marchais sur. 

David Dufresne [01:21:15]

 Ah ouais, donc toi, ça te va quand même une époque Yves Mourousi? Georges Marchais. J’ai pas du tout dit ça. Tu vieillis avant. 

Ovidie [01:21:24] 

L’heure. Non, non. Georges Marchais à lui, c’est moi. 

Ovidie [01:21:31] 

J’aime pas les chats. C’est pas que j’aime pas les chats, c’est qu’ils m’indiffèrent. 

David Dufresne [01:21:34] J

‘jai des amis, le chat, j’ai des amis. 

David Dufresne [01:21:37] 

J’ai un ami chat. J’ai un enfant non. 

Ovidie [01:21:39]

 Désiré qui est un chat et qui En fait, quand je me suis installé à la campagne, ce chat qui était un chaton qui n’avait même pas la paix qu’il devait avoir, je sais pas, deux semaines, un truc comme ça avait été abandonné dans la cabane wiki par sa daronne, sa grosse daronne qui m’a donc laissé le. 

David Dufresne [01:21:54]

 Petit et je l’ai amené chez le vétérinaire. J’ai dit j’ai ça dans mon jardin, qu’est ce que je fais? 

Ovidie [01:21:59] 

Ça faisait 24 h que j’ai ça. Qu’est ce que je fais? Et ils m’ont filé tes biberons quoi. Et donc je me suis retrouvé à donner le. 

David Dufresne [01:22:06]

 Biberon au chat. J’étais là. Mais putain, j’aime pas les chatons, Je peux te regarder, T’es tout mignon quand je dis tu sais que je t’aime pas ou te déteste. Et puis au final c’est mon chat et j’aime mon chat. Mais franchement, ce que je veux. 

Ovidie [01:22:18] 

Vraiment, c’est pas ce qui m’intéresse le plus. Après c’est mon. 

David Dufresne [01:22:21] Chat, j’aime mon chat quoi. 

David Dufresne [01:22:22] 

Bon là je peux dire que ça, ça se déchire. Donc dans le château, on te dit Pierre Thibaut. 

 Médite, dit Georges. L’Afrique molle pour petit chat te dis Bon, voilà. 

David Dufresne [01:22:33] 

David est heureux. Georges Marchais chez moi, là dessus, c’est le plus heureux de tous. 

David Dufresne [01:22:38]

 Moi, c’est pareil pour les chiens,  Alors, qu’est ce que je voulais dire? Alors oui, Christophe Blanchard, juste pour situer le petit passage que. J’adore, Christophe Blanchard. Christophe Blanchard, c’est un anthropologue et maître chien et il a fait sa thèse sur les punks.  Chiens et ce que je trouve.Être le meilleur sujet de la terre. 

 En lisant les travaux de Christophe Blanchard, donc écrit page 58, je ne peux m’empêcher d’établir un parallèle entre les punks à chiens et les putains. L’attachement aux chiens y est très similaire chez le punk à chien comme chez la travailleuse du sexe, le chien et le compagnon d’infortune. Le seul soutien fidèle dans cette mise en marge de la société, c’est un paria, un compagnon dissuasif, une source de réconfort. Une famille aussi. 

Ovidie [01:23:27] 

Mais bien sûr, c’est parce que le chien ne juge pas. Il nous aime d’un amour inconditionnel. Et ce que relève Christophe Blanchard, c’est que globalement, les punks chiens s’occupent plutôt bien de leur chien et ils ont des repères généalogiques en fait, c’est à dire par exemple leur chien. 

David Dufresne [01:23:43] 

Boostés, ils savent que. C’est le fils de foufouille qui est qui habite à. Rennes et de Django. 

Ovidie [01:23:51] 

Qui habite à Troyes. Et il y a toute une lignée, toute une dynastie de punk à chien. C’est deux chiens de. 

David Dufresne [01:23:58] 

Punk plus deux chiens punk, on va dire des choses comme ça. 

Ovidie [01:24:01] Et moi ce que j’avais trouvé hyper intéressant dans ce que disait Blanchard, c’est qu’il faisait le parallèle entre les punk à chien et les cyno techniciens. Et il disait que dans ces deux catégories de la population. C’était des personnes qui se faisaient tatouer leur chien. Alors tatouer leur chien, ce n’est pas forcément dire tatouer la tête de leur chien, mais tatouer quelque chose qui rappelle le chien, le nom du chien, quelque chose en rapport, en rapport avec leur clébard. Et moi, en lisant ces textes là, je me suis dit mais bordel, mais j’ai un. Tatouage de de race moi, j’ai. Des numéros de tatouage. 

David Dufresne [01:24:37] 

Oui Alain. 

David Dufresne [01:24:38] 

Mais c’est comme dans le livre, tu dis qu’il faut enlever la chaussette. 

David Dufresne [01:24:41]

 Pour qu’on le voit. C’est ce que tu écris. 

David Dufresne [01:24:43] 

Pour baisser la. Chaussette pour pour le voir. Et c’est un truc qu’ont en commun donc les punks, chiens et les sino techniciens. Et je me suis dit c’est marrant parce que finalement c’est. 

David Dufresne [01:24:53] 

Quoi les signes aux techniciens? 

Ovidie [01:24:55]

 Ce sont les maîtres aux chiens quoi! 

David Dufresne [01:24:57] 

Mais ça fait plus chic de dire aussi nos techniciens. 

Ovidie [01:24:59] 

Moi je reprends le terme de madame. Enfin! 

David Dufresne [01:25:04] 

Bon, je reprends les termes que Blanchard utilise dans ce texte. 

David Dufresne [01:25:08]

 Mais je vais te dire. Ce que j’ai ressenti quand j’ai tourné la page et que j’ai vu cette expression de punk cochonne, c’est parfois le voilà! Et je me suis dit Ah non, parce que pour moi, il y a, il y a dans cette dénomination, il y a un mépris énorme. Je le prends comme ça. Je veux dire, c’est une insulte en réalité. Punk à chien, Oui. 

Ovidie [01:25:33] 

Mais c’est ce qu’on disait tout à l’heure aussi. C’est ça la récupération de l’insulte et comment on se l’approprie. Et tout ça parce que il y a des punk à chien qui s’auto désignent comme un gars, comme un gaillard. 

David Dufresne [01:25:43]

 Bien sûr, bien sûr. Alors il y a mIRC. 

Ovidie [01:25:48] 

Et pour le coup, il y a vraiment zéro mépris de la part de Blanchard dans ses travaux. Pour les punk Irish, ça c’est clair. Il passe du temps avec eux, même encore aujourd’hui. 

David Dufresne [01:25:57] 

Alors question tu vas t’énerver de me dire que j’ai un mépris? Puisqu’on parlait de mépris des chiens, leur dépendance affective a quelque chose de méprisable. Madame Ovidie. 

Ovidie [01:26:09] 

Méprisable, Je trouve le. Terme fort. Je ne sais pas, ça dépasse mon entendement, mais faut pas. Effectivement, faut pas avoir de cerveau si tu sais pas pour vous quoi. 

Ovidie [01:26:24] Ben non, non justement, il est dans un dévouement inconditionnel, c’est clair. Le chien, le chien et il meurt, il meurt pour pour sa maîtresse. Il part au combat s’il le faut bien sûr. C’est pour le coup vraiment à la vie, à la mort. Mais oui, Non, c’est sûr que. Sans mépris, il est quand même fort. 

Je voudrais. Que briser quelqu’un qui. Nous aime. Créature du Seigneur page 123. Je suis protestante. 

 Je dis pas souvent mais Ouais bah voilà. Et ils étudient. J’ai été baptisée à l’Église réformée de France à l’âge de 27 ans. Je n’en parle jamais parce que ce n’est pas compris par mon entourage ni mes amis. 

Fasciné par ce qu’on appelle le Jésus politique. Persuadé que les évangiles étaient des textes libertaires, je me suis tardivement découvert une sympathie pour cet anarchiste badass entouré de femmes et de rebuts. Si je devais résumer ma pensée, disons que je suis anarcho chrétienne à la façon de l’historien du droit et théologien théologien protestant Jacques Ellul. Alors là, tu m’as séché. 

As tu pensais pas que j’étais une lectrice de Jacques Ellul? 

David Dufresne [01:27:43]

 Alors pas du. Tout. Si ça si ça si! Non mais qu’est ce que c’est que ces conneries anarcho chrétiennes? 

Ovidie [01:27:49] 

C’est pas des conneries. 

David Dufresne [01:27:51]

 Regardez donc! En fait, il. Faut lire Ellul pour pour penser, pour éventuellement ça. Mais j’ai pas forcément envie de rentrer dans un truc parce qu’en plus ces gens y sont pas et ne font même pas la différence entre entre cathos et protestants. Non mais je l’ai lu exprès pour pour dire qu’il y a ce genre de surprise parce qu’en fait. 

Ovidie [01:28:14] 

Après il y a quand même un passage que je trouve vraiment golri justement, c’est lutter et c’est ces petits chiens en boucles d’or et serties de pierres précieuses qui nous attendent au paradis. C’est surtout pour ce passage là en fait que je l’ai mis. C’est qu’il y a quand même quelque chose de très drôle, le réformateur qu’on imagine pas forcément super fun. Il avait donc plus tard avait une passion pour les loulous de Poméranie et et il disait que au paradis que le chien était le plus grand don de Dieu fait à l’homme. Euh non. Oui, c’est ça le plus grand don de Dieu fait à l’homme et et que voilà qui nous attend et qu’au paradis il y a des petits chiens. Attends! Est ce que tu. Tu as la formule précise sous le nez des boucles d’or et des yeux en pierres précieuses? 

Moi, j’étais pliée de rire. 

David Dufresne [01:29:06]

 Pour faire simple, taire adoré des clébards. Tac tac tac, Vas t’en, je te laisse, je te laisse retrouver. C’est dans ces parages là de toute façon. 

Ovidie [01:29:14] 

Explosé de rire. 

David Dufresne [01:29:16] 

Il y a Fabre, Nel je crois, qui dit anarco chrétienne. J’adore. 

Ovidie [01:29:21] 

Bon voilà, merci. 

David Dufresne [01:29:22] 

On est. Dedans, mais de là à la battre en. Duel, on doit être deux. Voilà ce matin et voilà, j’ai trouvé le second dans ces. 

Propos de table. Donc Luthor affirme que dans le royaume du ciel, il y aura des chiens et les autres animaux. Il dit Et c’est là où ça devient vraiment marrant, Dieu créera de nouveaux toutous, de nouveaux petits chiens dont la peau sera d’or, les poils et des boucles en pierres précieuses. Ça c’est un truc que j’ai découvert en lisant Chien de Marc à 10 h et. Mes journées. 

Ovidie [01:29:55]

 Rient pendant je pense 1 h de cette histoire. J’imaginais lutter qui a pu se faner, image qu’on a de la terre à son. 

David Dufresne [01:30:01] 

Gré, pas super fun. Je l’imaginais en train de kiffer comme ça à écrire. Oui. 

Ovidie [01:30:06] 

Les yeux en pierres précieuses, des poils, les poils, les boucles en pierre précieuse. La peau sera d’or comme nous quoi. 

  Donc ça sort. Non mais pourquoi j’ai lu ça? Parce que ça m’a fait marrer et je me suis étiré. Ça va, ça va nous réveiller tous. Voilà. Mais parce qu’en fait, dans le livre, tu distille quelques quelques informations sur toi, sur comment tu vis aujourd’hui. Et aussi, puisque tu en parles, je peux, je peux le faire. Ta première carrière on va dire. Et ce qu’elle avait suscité d’incompréhension, voire de colère, de rejet, de rejet, de rejet, voilà, notamment de mémoire, je dis de ta famille qui qui avait peur d’être rejeté à son tour. Il y a aussi quelque chose à laquelle moi je n’avais pas pensé, c’est que ce que tu dis, c’est qu’au moment où tu es actrice. Il n’y a pas les sites comme aujourd’hui et que tu n’inscrit pas dans ce que tu es. Ce que tu fais comme actrice porno, tu ne l’inscris pas dans la durée en fait, et tu es rattrapée par par la technique, par le commerce, etc. Qu’est ce que caisse? Qu’est ce que ça fait d’être prisonnière de ça? Pour des intérêts qui ne sont pas les tiens à ce que j’imagine que tu touches rien. Ah oui non, ça  c’est sûr. Et je n’avais pas signé pour ça. Effectivement, j’étais bien loin d’imaginer que 25 ans plus tard, il y aurait encore des vidéos qui circuleraient. J’aurais pu imaginer qu’il y aurait encore eu quelques vidéos chez les collectionneurs vintage quoi, on va dire. Je pensais pas que 25 ans plus tard, il y allait encore y avoir ça en accès libre auprès n’importe qui. Mais cette mise en marge, elle a été immédiate immédiatement. Et c’est vrai que je parle de Raziel. C’est un chien que j’ai eu à ce moment là. Rasage des U en 2001 2001. Ça faisait deux ans que j’étais à ce moment là, tout simplement. Et ma vie était vraiment un cauchemar. C’est à dire? Il y avait eu un rejet de ma famille, tu l’as dit, mais il y a eu. On m’a aussi poussé vers la sortie à la fac. Il y a eu un rejet de mes amis militants aussi. Tout ce que je pouvais faire était rapporté à une sorte de Politburo. On était et on considérait que j’étais une traîtresse ou quoi en fait. Anticapitaliste mais surtout traîtresse à cause de anti-sexiste et. Et je me suis retrouvé dans un isolement. Vraiment, faut être clair, J’étais. J’étais vraiment très très très isolée. Et les gens qui. J’étais juge. Je suis venu m’installer à Paris parce que la vie en province était vraiment trop compliquée, parce qu’il y avait des mecs qui me suivaient jusque chez moi ou qui m’insultaient dans la rue ou qui m’insultaient dans les couloirs de la fac. Et. Et je pense que quand je suis arrivée à Paris, les jambes fréquentaient pas forcément pour de bonnes raisons. C’est à dire il y avait ceux qui me rejetaient, mais il y avait ceux aussi qui étaient fasciné parce que j’étais un peu une espèce des types du cul du moment quoi. Et je pense que ce n’était pas une bonne raison pour eux. Me voilà en bas des gens s’approcher de moi pour une image publique pas forcément liée à la sexualité, mais juste le fait de passer à la télé. C’était suffisant à l’époque pour attirer des gens quoi. Tout simplement. Et c’est à ce moment  là que j’ai eu besoin justement de quelqu’un qui puisse me défendre. Déjà des érotomanes qui pouvaient me suivre dans la rue ou me. Harceler, ou voilà. 

Ovidie [01:33:34] 

Ce jusque chez moi qui puisse me défendre, donc physiquement, mais qui puisse surtout m’aimer de façon inconditionnelle sans me juger. Et finalement, Raziel, à ce moment là, c’était le seul être sur terre à m’aimer sans aucun jugement, sans aucune morale. Et c’est ce qu’il a fait toute sa vie en m’accompagnant jusqu’à l’âge de douze ans. Et c’est aussi ça ou je dis des chiens dont je parle dans ce texte sont des marqueurs biographiques de mon existence. Ils correspondent à des moments entiers de mon existence. Et Graziani correspond à toute cette période là. Et c’est celui, C’est le seul qui m’a jamais lâché en fin de compte. Il faisait le tri. Il était marrant Raziel, parce que c’est lui qui faisait le quand il sentait pas un mec qui me le faisait comprendre et je trouve que c’était bien. C’était un bon, c’était une bonne boussole pour ça. 

David Dufresne [01:34:28

 C’est ce que tu racontes dans le livre et tu racontes aussi. Et là je vois que Master Symétrie, Tom, Thomas, etc. Tes goûts et sons sont effarés par par ton témoignage évidemment. Et tu racontes. J’ignorais tout à fait ça, qu’à un moment donné il y a des tournées dans des dans des boîtes, dans des clubs trucs un peu érotiques, etc. Et qu’en fait c’est glauque ici. Est ce que ce que tu ce que tu racontes et ton ton chien est avec toi pour pour me défendre? 

Ovidie [01:34:59]

 J’avais mon chien et un marteau dans le sac comme ça que je partais faire les choses en boitant. Il faut quand même replacer dans le contexte. C’était une période un peu vraiment une période un peu dure. Vers 2002 2003, signé à un moment où moi j’étais déjà plus actrice. Parce qu’en fait, finalement, quand on regarde sur l’échelle d’une vie, ça a duré très peu de temps. Sa durée de fin 99 où j’ai fait un film en 99, j’ai fait le plus gros des films en 2000 2001, puis après voilà quoi. Et j’étais réal et j’étais déjà publié. Je crois que le Porno Manifesto c’est 2001, donc j’étais déjà publié mais je pouvais pas en vivre et donc le seul truc que je pouvais faire pour vivre c’était des show en boîte. Donc c’était des show en discothèques en province où tu passes à trois ou 4 h du matin quand tout le monde est fin saoul et tu fais une espèce de strip tease amélioré quoi, On va dire strip tease un peu plus spectaculaire quoi, on va dire. Et moi je faisais des trucs un peu avec du feu, en voilà. Et Et c’était horrible. Et c’était hyper dangereux ou quoi? C’était surtout hyper dangereux parce que t’es jamais à l’abri. Je me souviens, j’avais des collègues déjà hyper souvent de pas être payés ou à la fin on dit bah non, tu t’en vas et on ne paye pas. Et puis il y a surtout plein de filles qui ont été agressées sexuellement, voire violées. Donc c’était c’était une mise en danger au. 

David Dufresne [01:36:15] 

Prétexte que de toute façon pas on était bonne. En face, il. Y a. Le mépris absolu. Un peu, un peu ça quoi. Et. Et donc c’était hyper hyper tendu. Et je me souviens, j’avais peur et je partais avec à écraser un marteau. Ouais ouais, c’est un peu. 

Ovidie [01:36:35] Et donc Razel, il a été, il a été tout ça. Il a été mon pote. Mon père c’était un bouledogue, mais il était au dessus du Standard. C’est un Jacky que j’aurais jamais pu confirmer. Il faisait 35 kilos, il était très musclé et il avait une très grosse mâchoire et tout ça. Et il ressemblait plus à ce qu’on appelle un bouledogue américain en fin de compte. Enfin, il était un peu plus haut, il était mastoc, mais il était un peu plus haut. Bref, il était très beau. Et. Et c’est vrai que. Voilà. Et c’est vrai que quand il est mort, il y a eu J’ai une perte d’identité, j’ose le dire. Et c’est ce qui fait d’ailleurs aujourd’hui que je ne sais pas s’il y en a qui me suivent sur Instagram et tout ça. Mon compte c’est Raziel, c’est à dire ma boite mail. C’est où? Zef? A J’veux dire, c’est Raziel. Raziel est resté longtemps sur ma boîte aux lettres physiques aussi, où je me faisais envoyer mes courriers au nom de Raziel. C’était parce que moi je me définissais aussi en tant que. Humaine ou. Maîtresse de Raziel. C’est à dire, il faisait partie de mon identité aussi. Tout comme souvent, on dit c’est l’inverse. Le chien, son identité, c’est son humain de référence, c’est le chien machin. Moi, j’étais l’humaine de Raziel. 

David Dufresne [01:37:53] 

Une dernière question qui t’est adressée par le par le tchat. Il est 10 h 38, Est ce que ça va être plein de rendez vous promo là aujourd’hui? Tu sais, 100 Séverine à nouveau, qui te demande as tu lu derrière la baie la baignoire de Colette Audry? Deuil de sa chienne? 

Ovidie [01:38:14] 

Non, c’est non. Non mais du coup, j’aimerais bien en savoir plus. 

David Dufresne [01:38:18]

 Alors je ne sais pas si Sanseverino est encore là. Voilà. Est ce que tu as lu? Donc derrière la baignoire de Colette Audry a eu Dr. Dr I. Et elle parle du deuil de sa mere 

David Dufresne [01:38:31] 

Absolument. Visiblement, c’est ça. Je ne sais pas si Sanseverino est encore là. Voilà. Le don de l’instant est donné par erreur. Il y a eu Colette Audry a été militante féministe. Je la connais pas eu toute sa tête, quelque chose? 

Ovidie [01:38:48] 

Non, je la connais pas. 

David Dufresne [01:38:53] 

Voilà, voilà une découverte de découvrir. Ultime question qui est une question rituelle qu’est ce que nous avons fait là pendant 1 h 40 au poste? 

Ovidie [01:39:05] 

Ma mère n’était pas préparée à cette question là. Qu’est ce que tu entends par Qu’est ce que nous avons fait? Déjà, on a commencé par boire un café. Qu’est ce qu’on a fait? Ben je ne sais pas. On a parlé féminisme et chien qui sont quand même les deux sujets que je préfère dans la vie. 

David Dufresne [01:39:30] 

Très bien. C’est ta réponse. C’est ta réponse. Est ce que tu sais. 

Ovidie [01:39:34] 

Ce que je ne sais pas? C’est un peu diverti. C’est rien de bon matin? 

David Dufresne [01:39:38] 

Peut être. 

David Dufresne [01:39:40] 

Est ce Est ce que. Ça me vient comme ça? Est ce que ton amour des chiens, c’est si t’as eu ta méfiance, on va dire des hommes? Est ce qu’il y a quelque chose de pendulaire par rapport à ça ou pas? 

Ovidie [01:39:54] 

Il y a certainement un truc qui a un rapport avec ça, puisque le livre s’ouvre sur un moment où j’ai dix ans et où je pars toute seule sur les routes de campagne. Et voilà où je peux pédaler toute seule pendant des heures sur des petits, les petits chemins de campagne. Et c’est vrai qu’aujourd’hui, il n’y a personne qui laisserait son gamin ou sa gamine seule sur les routes de campagne, avec un vélo, sans téléphone portable, sans balise GPS, sans mouchard. Et moi, je partais seul sur les routes de campagne. Et à l’époque, on ne disait pas aux enfants Attention, il y a des pédophiles. Pendant qu’on employait, il n’y avait pas encore eu les scandales Dutroux, Fourniret, Emile, Louis et tout ça. Et on ne disait pas aux enfants. 

David Dufresne [01:40:33]

 Il y avait une expression consacrée. 

Ovidie [01:40:35]

 On ne disait pas aux petites filles méfie toi des hommes. On disait prends le chien. Et Et de fait, j’ai pris le chien toute ma vie. Prend le chien. C’est une façon de te dire prends le chien qui puisse te défendre au cas où tu serais attaqué par. Par un homme. Il faut être clair. C’est ça que ça veut dire prend le chien. Et donc, de fait, je prenais chien avec moi. J’avais un chien qui faisait 60 kilos, qui était en montagne des Pyrénées, un corniaud montagne des Pyrénées. Faire un très très très grosse bête et j’avais pas peur. Et c’est vrai que toute ma vie j’ai eu des chiens aussi pour me défendre, pas des j’ai pas eu des malinois, des chiens spécifiquement dressés pour la défense. Je n’ai jamais dressé aucun chien à la défense, mais je me suis toujours parti du principe qu’avec eux je partais pas seul au combat, quoi que j’étais toujours accompagné. Et aujourd’hui j’en ai trois, dont une qui est misandre, qui déteste. 

David Dufresne [01:41:26] 

Les mecs stériles et qui est un peu souple. 

Ovidie [01:41:30] 

Et qui a un gros stock de Bordeaux. Donc c’est pareil, elle est très grosse, très impressionnante et. Et oui, et. 

 L’autre s’appelle Solanas. C’est ça, à peu près d’accord et et non Et donc j’ai jamais peur quand elle est là, quand je suis avec elle, j’ai. Jamais peur, jamais peur d’entrer, de pénétrer la forêt en ayant peur du loup. Je me dis voilà. 

 Et prends le chien. Tu le dis, Basset, tu racontes. Quand à dix ans, en 1990, de mémoire. Mais tu dis en fait à l’âge adulte ce que l’on voit, les gens, les femmes qui font du jogging sont accompagnées, prennent le chien et pas les hommes beaucoup moins. 

Moi je vis en département rural et les femmes que je croise qui font de la marche nordique ou qui courent en forêt ou en général ont toujours un clébard avec elles. Elles prennent le chien, tout comme moi. J’ai vraiment toujours pris en compte ce que je suis, ce que je racontais pour Haziel, quand on allait en show en boîte, je prenais le chien. Il y a ce truc de prends le chien, prends le chien pour pour pouvoir te défendre et ne pas affronter seule la violence masculine. 

David Dufresne [01:42:38] 

 Je te pose une question. Après je te laisse. Tu m’as vu de temps en temps faire des petits trucs. Bon en fait c’est ce qu’on appelle des marqueurs. Et donc j’envoie ça à Pauline avec qui je travaille et avec Pauline. Après on va faire des vidéoclips, des clips vidéoclips ou Des clips. Vidéo pour dire ben voilà, Ovidie est venue. Voilà ce qu’elle a dit, etc. Est ce que, entre autres clips, y aura des clips sur Solanas, etc. Est ce que par exemple de prendre le clip sur ce que t’as raconté, qui a visiblement beaucoup touché, qui m’a touché sur tes tournées dans les boîtes? Est ce que c’est plus facile de faire ça? Est ce qu’il vaut mieux pas le faire? Est ce que t’as pas envie ou est ce que tu penses qu’on peut le faire en sachant que c’est sorti du contexte? Ça dure une minute 30. 

Ovidie [01:43:28]

 Non, c’est ok pour moi. Je pense que là où je peux me faire le plus emmerder, c’est ce que j’ai dit tout à l’heure en disant que je vous ai pas lâché à tout le monde qui va attraper ma veste pour me dire mais non, faut voter non. 

David Dufresne [01:43:38] 

Mais là là, c’est vraiment une connerie à raconter, donc je ne veux. Pas la corriger, je vais pas la répercuter hein. Ah c’est dur à. Me culpabiliser. 

 Ovidie [01:43:50] 

Je poserai la question au dernier moment, mais je ne vois vraiment pas pour qui voter. Bon bref. 

David Dufresne [01:43:54] 

Merde, je blague. 

 Ovidie [01:44:00] 

 Mais pas mets pas ce passage. 

Là, parce que sinon, j’en ai pour 1000 ans de gens qui disent mais non, il faut voter euh. Bon, si tu peux éviter de garder les passages où on parle de violence parce que j’ai pas envie d’être fiché si je le suis pas. 

Si je pouvais éviter. 

David Dufresne [01:44:18]

 C’est un vrai truc, c’est qu’il y a vraiment des questions. Ouais, ça a l’air con comme ça. Mais des questions? Bah tu connais ça, toi, en tant que réalisatrice? Il y a des questions éthiques, C’est à dire tu te dis Ah bah oui, si je prends ce passage là, je sais que je vais avoir 200 retweets, mais je vais peut être mettre l’invité dans la source. Et c’est pas c’est pas l’idée. 

David Dufresne [01:44:38] 

A la rigueur, le truc le plus. Le plus simple, c’est peut être de montrer tout simplement quoi. De montrer à l’invité. 

De montrer le passage, oui, que de montrer le passage au juste.Pour le zéro. 

Ovidie [01:44:50] 

Attention, je vais avoir 3 milliards de galères. Parce qu’en fait c’est ça qui est compliqué aussi, c’est anticiper. Après tout, tout ce qui va se passer sur les réseaux sociaux, tout ce qu’on va se prendre dans la poire ou pas. Voilà. 

David Dufresne [01:45:03] 

On y touche. On est tous fichés S ici, tu te dis Dark Bob. Oui, mais il y a des Il y a des chances. Merci beaucoup. Il y a une lecture à la Maison de la poésie à Paris. 

Ovidie [01:45:17] 

On fait vendredi soir une lecture musicale d’Assise Debout couché à la Maison de la Poésie. 

David Dufresne [01:45:22] 

C’est sûr que ça veut dire quoi? Ça veut dire quoi un spectacle? 

Ovidie [01:45:27] 

Euh non. Je l’avais déjà fait l’année dernière avec la chère et triste, hélas. En fait, je lis des extraits du livre et je suis accompagnée par un musicien aux machines qui a plein de bidouilles qui font. Bip bip bip. 

Ovidie [01:45:38] 

Et des synthés et des choses comme ça. Et voilà, on est deux, on est deux sur scène. J’aurais voulu si si j’habitais à Paris, je pense que j’aurais pris des chiens avec moi. Mais là, malheureusement, ils vont rester à la campagne et je pense qu’ils seront mieux là bas. Et voilà. 

David Dufresne [01:45:52] 

Il y a eu plein de messages d’amour pendant qu’on se posait la question rituelle Je vous. Je vous déconseille de faire des clips sur les chats. 

David Dufresne [01:46:03] 

Ha oui, quand tu parles des chats. Oui, oui, ça c’est ça. 

Non mais ça c’est dans mes projets en fait. Vraiment, je ne tiens pas à faire de clip sur les chats. 

David Dufresne [01:46:11]

 Enfin non, merci. Ovidie Merci. David nous dit un divertissement divertissement d’une qualité exceptionnelle. Hâte de lire le livre Ovidie. Merci de partager votre énorme et si précieux. Oh putain, ça va trop vite! Et si je vais le lire. 

Ovidie [01:46:27] 

Ici, Précieux travail. 

David Dufresne [01:46:28] 

Et si précieux travail! Merci pour votre talent et vive les chiens de maître Belle. Merci, merci, merci, merci, merci! Super interview te dis je en verite, merci beaucoup etc. Voilà, ça n’arrête pas. Le livre il est là. Mais tu vois par exemple la question que je posais à l’instant sur sur le clip, je me la suis aussi posée pour le titre de l’émission. Parce que si je mets Ovidie assise, debout, couchée. Comme c’est toi qui signe, il n’y a pas de problème. Mais si moi je le mets, je joue sur une ambiguïté. 

Ovidie [01:47:05] 

Un oui, oui, c’est vrai, oui. 

David Dufresne [01:47:06]

 Donc j’ai mis Ovidie Manifesto,  

Ovidie [01:47:09] 

Ok, ça marche. Non, si c’est bien. Non mais c’est vrai, tu as raison. La raison, c’est vrai que c’est pas la même chose quand on sait comme tout à l’heure avec les insultes et rien. 

David Dufresne [01:47:17]

 Que toi tu me dises que tu l’écris. Ce n’est pas la même chose. Voilà, c’est ça, on est d’accord. 

C’est une adaptation se définissant comme gouine, c’est ok si toi tu dis ah ouais mais toi t’es gouine, tu vois comme salope c’est la même chose. Bonne réflexion. Oui Queen Ovidie merci. Oh Lola, merci, c’était dense, il faudra réécouter mes Roland. Ah mais bien sûr Roland, Voyons d’autres façons. Roland est ce qu’il sort? Son grand kiff en ce moment, c’est de retranscrire les émissions. Je le soupçonne de vouloir l’écouter et rien que pour ça, ouaf ouaf te dis! Eh bien voilà. 

Ovidie

Comment? Je sais pas, je trouve ça suspect moi, quelqu’un qui retranscrit tout. Tu t’es pas dit que. Je sais pas. Peut être que non. Euh. C’est pas une idée qui t’a traversé l’esprit comme ça, d’un coup? Quelqu’un qui t’est drôlement retranscrit? 

David Dufresne [01:48:10] I

Inspector? Roland Tu peux nous dire pour qui tu bosses? Mais oui, bien sûr,  Roland, c’est FT. Enfin je crois, je crois. L’homme et la femme si tu veux. Moi je suis très très. Ah ouais, toi tu penses mes amis, c’est des flics, mais tu te fous de ma gueule? OVIDIE Mais c’est quoi ce bordel? Mais c’est honteux de dire des choses pareilles! 

Ovidie [01:48:31] 

Oh la. Vache! Je ne comprends pas les questions! 

Super bon les amis, Je fais une petite pause, le temps de raccompagner Ovidie et je vous. Je vous reviens dans quelques instants pour pour débriefer, pour vous raconter la suite des événements. 

Voilà, Merci à tout de suite. Alors attention, parce qu’on va encore nous entendre quelques instants et je reviens

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