No Bassaran ! Atelier pratique de la base «soin» en vue de la mobilisation Village de l’eau

Ce sont de magnifiques oiseaux qu’accueille David Dufresne. La base « soin » se pose en défense à la répression extrême du gouvernement, elle aspire à insuffler de la puissance et de la joie dans la lutte. C’est une chouette hulotte qui fait le bilan des collectifs Bassines Non Merci¹. Ces derniers, orientés sur plusieurs luttes depuis l’année dernière, ont vu ralentir de nombreux projets de bassines.

En réponse, les porteurs de ces projets continuent de communiquer sans vergogne sur une supposée violence du mouvement. L’attaque étant la meilleure défense, on retrouve  de fait la base «soin» comme pilier de l’organisation de l’événement, nourrie de l’attention portée aux autres dans ses multiples dimensions. Attention qui découle des valeurs des mouvements protecteurs du Vivant.

Excellente initiative de poser le cadre par prévention.

alexgomme09 dans le chat

Le soin se traduit par une recherche de solutions face à des faits et par une réflexion autour des besoins collectifs : bambinerie et réduction des risques en milieu festif. Pendant les actions, il s’agira d’éviter des rapports frontaux avec les FDO.

Le soin est la partie visible d’un travail de fond qui vise à ce que nos espaces de luttes nous renforcent collectivement.

La chouette

Les pôles du Village autour de la tente des mer’Veilles

Le pôle Veille, présenté par un nouvel oiseau, se définit comme une organisation collective² qui prend soin des lieux et des personnes. Une présence humaine bienveillante sur l’ensemble du village 24h/24 pour orienter, repérer, signaler ou assister. Des veilleurs-veilleuses en gilets jaunes avec une posture attentive aux oppressions systémiques, anti-raciste, anti-validiste et trans-féministe. Ensuite c’est le pôle Réduction des risques en milieu festif qui est exposé par un gracieux paon : espace de repos, informations, bouchons d’oreille, préservatifs… Le pôle handi dévalidiste qui prend en compte les personnes handis et leur propose des aménagements concrets. Ensuite le pôle Médiation, lié à la Veille,  qui pilote l’accompagnement des conflits selon des méthodes de médiation intersectionelle³. La Riposte accompagne les auteurs de violences sexistes et sexuelles, en parallèle au dispositif LFS – Loutres Fight Sexism⁴. Relevé par David Dufresne concernant les VSS, l’oiseau confirme que la question du soin en général s’est construite de l’expérience des luttes pour devenir à la fois transversale et toujours en évolution. Enfin, la Bambinerie auto gérée est présentée par une abeille qui insiste sur le fait que les participants ont des enfants, contrairement au récit ministériel sur les «black blocs». 

Vacances apprenantes pour les pitchouns.

Anonyme dans le chat

Le pôle Formation Militante préparera aux manif’ actions du vendredi/samedi, notamment pour se  former : à composer un groupe affinitaire, à prendre des décisions en urgence, à l’anti répression, au débrief post action, aux déplacements collectifs en action. La chouette masquée rappelle que malgré cette nécessaire intégration de l’anti répression, l’objectif n’est absolument pas d’être dans un rapport de confrontation tel qu’on a pu l’observer l’année dernière – en mars 2023 à Sainte Soline – ce n’est pas ce qui est pensé.

Ça a l’air bien j’imagine que ça marche pas avec le Compte formation ?

Tofu168 dans le chat

Le dispositif Loutres Fight Sexism, expliqué par un beau moineau, tend à infuser la communauté en la nourrissant d’une posture commune pour aller vers une transformation des relations vis à vis  des personnes ayant commis des violences physiques ou émotionnelles. Le dispositif d’exclusion arrive en dernier recours et par des personnes spécifiquement formées. L’exclusion restant circonscrite dans le temps et dans l’espace. On ne sait pas si c’est un corbeau, un faisan, un paon, ou les trois à la fois, qui nous présente le pôle Medics. Celui-ci regroupe des militants qui viennent soigner sans jugement, pour augmenter l’autonomie de la lutte, et dans la limite de la gravité des blessures. L’infirmerie relaie le soin dans le Village de l’eau. Rappel est fait des consignes de base pour se protéger ou pour demander de l’aide en manifestation. Au sujet des armes de guerre déployées par les FDO, il est rappelé de ne pas chercher à relancer les palets des grenades lancées, qui pourraient être des grenades de désencerclement, très dangereuses. Et surtout prêter attention aux grenades assourdissantes, GM2L, qui donnent lieu à des plaies très importantes. La question du soin psychique est traitée sous forme de formation pendant la semaine au Village, et pendant les jours d’action les accompagnants du soin seront présents également. 

C’est hyper bien, ce dispositif psy, bravo à vous.

citadellejeteconstruirai dans le chat

La «Legal» : points juridiques essentiels

Non professionnelle, la Legal Team vise à faire valoir nos droits et notre légitimité face à la tentative de dissuasion à manifester, organisée par la répression. Les points à retenir : trouver un proche à contacter qui puisse transmettre à la Legal ses garanties de représentation, ses besoins de médicaments, les avocats disponibles pour l’événement. Lors des contrôles d’identité et des fouilles, réclamer les réquisitions et les prendre en photo. L’objectif est de prouver que les réquisitions se généralisent. En cas de saisie, réclamer le PV. Enfin, en cas de GAV, la base est de ne rien déclarer dans le sens où le policier cherche à construire un dossier à charge. La nouveauté depuis le 1er juillet est l’obligation de demander un ou une avocate. Il est conseillé de choisir les avocats associés à l’événement plutôt que les avocats commis d’office. Votre téléphone doit être en mode avion, «nettoyé» de ses boucles de messageries et contacts et/ou protégé par un long mot de passe (16 chiffres). En cas de saisie du téléphone, le numéro du proche à contacter doit être mémorisé. Il est possible de contacter aussi l’employeur et un médecin dont il faut penser qu’il travaille quotidiennement avec les FDO (le secret auquel il est tenu ne concerne que le médical). La garde à vue dure 24h, elle peut se reconduire 48h selon les mêmes droits. 

Personne ne sera jamais seul face à la répression.

Le paon devenu abeille

Pendant la GAV, deux prélèvements peuvent être demandés, empreintes et ADN. Leur refus est un délit, toutefois il est possible de les refuser quand les FDO n’ont pas de bonne raison de vous arrêter et cela aboutira à un non-lieu. De même, il est souhaitable de refuser de donner le code du téléphone. Enfin, à la fin de la GAV, le seul document à signer, après relecture, est celui des scellés si on vous a saisi votre téléphone. Très important ! Si l’on vous propose de signer une reconnaissance de culpabilité présentée comme une faveur,  ne signez pas. La police n’est pas la justice et ne décide en aucun cas de votre culpabilité. Dans le cas d’une comparution immédiate, correspondant à un jugement expéditif, vous pouvez la refuser afin d’avoir le temps de préparer votre défense, raison pour laquelle vous devez fournir des garanties de représentation à votre proche (elles attestent de votre engagement à participer à votre futur procès/défense : CNI, attestation de domicile, de travail, de Pôle Emploi…). 

En conclusion, les manif’actions ne tendent pas à chercher la confrontation dans aucun de leurs cortèges, même si certains seront identifiés comme plus lents. Les fondements de l’organisation collective sont ceux de la solidarité et de l’auto organisation. Les militants des luttes tendent à s’acculturer au soin et à l’auto défense face à la répression, comme le Vivant qui porte la complexité des relations et la dynamique créative de l’ensemble.

No Bassaran !

[1] Bassines Non Merci : collectifs en lutte contre les projets issus de l’agriculture productiviste qui sont de nature à mettre gravement en danger les milieux aquatiques et les réserves d’eau potable, mais constituent également un blanc-seing au maintien d’une agriculture destructrice des sols, polluante pour l’eau et l’air, catastrophique pour la biodiversité animale et végétale et donc incapable de poursuivre sa mission de nourrir les populations dans les décennies à venir.

[2] Chaque participant peut s’inscrire pour réaliser un créneau de veilleur-veilleuse pendant la durée du village de l’eau.

[3] Prise en compte des identités sociales des parties impliquées dans un conflit. Cela permet donc d’inclure des aspects tels que le genre, la race, la classe sociale, l’orientation sexuelle, l’âge, les capacités différentes.

[4] Grenades formées de trois rangées de six plots de caoutchouc dur, en plus du bouchon allumeur qui est lui aussi gainé de caoutchouc. À l’explosion, elles projettent leur plots de caoutchouc de façon circulaire et incontrôlée. La grenade de désencerclement est classée au « 6° de la catégorie A2 », soit comme «matériel de guerre. En Europe, seules les forces de police françaises l’utilisent.

Trois questions clés

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