En tentant de retracer les actions du Raid, les enquêteurs découvrent que ces policiers utilisent un canal radio interne sans enregistrement, que les véhicules ne sont pas géolocalisés, que les agents ne sont pas porteurs de caméras et qu’aucun registre ne permet de savoir précisément de quelles armes ils étaient équipés. De même, aucune trace écrite ne semble rendre compte de leurs interventions face aux émeutiers, comme cela devrait pourtant être le cas pour permettre une traçabilité des armes utilisées et des raisons d’emploi de la force. Dans un procès-verbal, l’IGPN fait la liste des informations demandées mais toujours pas transmises malgré plusieurs relances : «L’identité des 18 opérateurs et personnels», «la répartition des équipements et armements par opérateur», «le rôle de chaque opérateur dans chaque équipage», «la répartition des tirs de chaque opérateur et leur décompte horodaté et géolocalisé»…
Article complet signé Ismaël Halissat sur le site-source: www.liberation.fr
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Les auditions des agents du Raid illustrent surtout la dangerosité d’utiliser une telle unité, soumise à aucun contrôle et intervenant avec ses règles dérogatoires, pour des opérations de maintien de l’ordre. «Chacun prend l’arme qui lui sera nécessaire en fonction de la mission qui lui est attribuée et rien de plus, explique par exemple Jérémy P. Il n’y a pas de contrôle, nous sommes vraiment autonomes là-dessus.» De même, les «opérateurs» semblent découvrir l’obligation de rendre compte de l’usage des armes.

Mort de Mohamed Bendriss à Marseille : révélations sur un déploiement du Raid hors de tout contrôle | Libération
29 août 2023