Pas de pub pas d’algorithme pas de Musk. Voilà les promesses de Mastodon, ce réseau social libre, décentralisé, et farouchement indépendant. Dans Au Poste, Claire Girka et Renaud Chaput, piliers du projet, racontent leur combat pour un autre Internet. Héritiers du logiciel libre, soutenus par une communauté de donateurs et désormais dans le viseur bienveillant de l’Union européenne, ils résistent, innovent, et affrontent les géants capitalistes avec 5 employés à temps plein. Une masterclass politique, technique, et humaine.
L’extrême droite qui rafle la mise, partout. Les libertés fondamentales attaquées de toutes parts. Une gauche de gauche à reconstruire. Plus que jamais une presse réellement indépendante, et pas pareille, est nécessaire.
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« Ce réseau ne sera jamais à vendre »
« On veut que Mastodon devienne un commun numérique. Un truc à personne. Un truc à tout le monde. » La voix de Renaud Chaput, directeur technique du projet, est posée. Claire Girka, développeuse, enchaîne : « On est deux à coder, deux, pour un réseau mondial. » Et pourtant, Mastodon grandit. Chaque mois, des dizaines de milliers de nouveaux venus fuient Twitter/X et cherchent refuge dans ce qu’ils appellent ici : le Fediverse. Nous avons un designer à temps partiel et nous nous reposons sur l’aide de la communauté. Mais ce n’est pas juste un refuge. C’est aussi un projet politique un pied de nez au capitalisme de plateforme. « On n’a pas d’actionnaires, pas de régie pub, pas de tracking, rien à vendre. Juste une vision. »
La grande migration : d’Elon Musk à Piaille.fr
Dès 2022, l’annonce du rachat de Twitter par Musk provoque un premier raz-de-marée. Puis un deuxième, en 2024, à l’initiative de HelloQuitteX, campagne collective de portabilité des comptes. « En France, on a vu notre trafic exploser », explique Claire. De nouveaux serveurs se créent, les anciens grossissent. Mastodon.social, l’instance historique, double, triple d’activité. Piaille.fr devient un bastion francophone.
Mais rien de tout cela n’est centralisé. « Chaque serveur est autonome, comme les emails », rappelle Renaud. Une architecture qui rend tout plus complexe… mais aussi plus résistant.
« On n’a pas un milliardaire derrière nous. On a des milliers de gens qui croient en nous. »
Renaud Chaput
L’anti-BlueSky par excellence
Dufresne ne lâche pas : pourquoi Mastodon reste-t-il moins populaire que BlueSky ? La réponse fuse : « Parce qu’ils ont levé 70 millions, nous zéro, parce qu’ils ont copié Twitter, nous on fait autre chose. »
Et surtout : « BlueSky reste un projet américain, avec des investisseurs, des serveurs centraux, et déjà des plans pour de la pub. » Là où Mastodon vit de dons (à 95%), de mugs et de peluches vendus en ligne, BlueSky s’aligne sur un modèle traditionnel.
« BlueSky peut être racheté. Nous, non. » Voilà l’argument massue.
Mastodon, service public du Net ?
C’est l’un des moments forts de l’émission. Dufresne lance : « Ce que vous faites, c’est un service public. » Claire et Renaud rectifient : « Non. C’est un commun numérique. C’est encore plus libre. »
Et ils poussent plus loin : « Ce n’est pas au gouvernement d’héberger vos échanges. Mais c’est à lui d’assurer que vous puissiez communiquer librement. » Depuis quelques mois, la Commission européenne regarde Mastodon de près. « Ils nous demandent : s’il vous plaît, devenez un peu plus professionnels. On a besoin de vous. »
« Les réseaux sociaux américains deviennent des armes de propagande massive. »
Renaud Chaput
Modération, hébergement : à chacun sa responsabilité
Chaque serveur a ses règles, ses admins, ses lois locales. Sur Piaille, c’est la législation française. Sur Mastodon.social, c’est l’Allemagne. « Si vous ouvrez un serveur, vous êtes responsable. Devant la loi, mais aussi devant vos utilisateurs. »
Pas d’algo malicieux, pas de contenus boostés contre paiement. Pas non plus de mur invisible : « On ne bloque pas des publications parce qu’elles ne paient pas. Et on ne lit pas vos messages privés. Sauf si vous êtes admin… et que vous n’avez vraiment rien d’autre à foutre. » Rires sur le plateau.
Une alternative viable ? Oui, mais à quel prix
« On a besoin d’un budget de 4 millions cette année. Pour passer de 2,5 à 8 salariés. Pour embaucher un designer. Pour être à la hauteur. » Le message est clair : pour rivaliser avec les plateformes, Mastodon a besoin d’argent. Mais d’argent propre. Sans pub, sans surveillance. Et aussi de reconnaissance : « Ce projet mérite d’être compris comme une infrastructure critique, comme Wikipédia. »
« On veut que les gens comprennent que Mastodon, ce n’est pas juste un outil. C’est un choix de société. »
Claire Girka
Le tchat, lui, ne s’y trompe pas : « Bravo, vous êtes des héroïnes et des héros », écrit Matt. « Une vraie bouffée d’air. Merci pour votre transparence », ajoute Panpan. Et pendant ce temps, sur PeerTube, le débat technique se déchaîne. Chaque spectateur devient un maillon de cette autre manière de faire réseau : plus humain, plus libre, plus politique.
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Parce que son code est libre, sa gouvernance est collective, et ses ressources partagées. Il n’appartient à personne. Et il est pensé pour le bien commun.
La future fondation (en cours de création à Bruxelles) garantira que Mastodon ne pourra pas être racheté. Ses revenus proviennent exclusivement de dons.
Chaque serveur décide de sa modération. Les instances peuvent bloquer d’autres instances. Un cordon sanitaire numérique est donc possible et déjà pratiqué.
Parce que l’équipe est minuscule, et qu’elle fait passer l’éthique avant l’ergonomie. Mais ça évolue, au rythme des dons et du développement communautaire.
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Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par la rédaction.
- propagande https://bsky.app/profile/personnetoulemonde.bsky.social/post/3lh2wbo7r6c2f & https://bsky.app/profile/auposte.fr/post/3lh2ddy26pe2s & https://bsky.app/profile/ldec.bsky.social/post/3lhg4drtw4c2g
- Renaud Chaput https://bsky.app/profile/renchap.com
- Claire Girka
- Mastodon https://joinmastodon.org/fr & https://fr.wikipedia.org/wiki/Mastodon_(réseau_social)
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- Suis parvenue à créer un compte grâce aux humains des chats https://piaille.fr/@Euryale
- « Mastodon, c’est un bien commun, surtout vu l’environnement médiatique et politique » par Rachel Knaebel https://basta.media/mastodon-bien-commun-surtout-vu-environnement-mediatique-politique-quitter-X
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