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Macron en guerre contre la jeunesse? 

Selon Macron, les émeutes qui ont eu lieu suite à l’exécution de Nahel, auraient pour source «les jeux-vidéos» ou encore «l’oisiveté» des jeunes… Cette obsession du camp Macron visant à donner un caractère apolitique aux mobilisations de la jeunesse, n’est-elle pas synonyme d’une peur de ces dernières ?

 Lui et son gouvernement jugent impératif de mettre au pas les jeunes avec le fameux Service National Universel, ou encore la généralisation du port de l’uniforme d’ici 2026, tout en instillant une ambiance pesante avec un emploi récurrent d’un lexique belliqueux (réarmement etc…).


Comment les jeunes comptent-ils faire face à ce pouvoir de plus en plus offensif? Egalement, comment ces jeunes militants perçoivent t’ils la gronde du monde paysan dans le pays et que pensent t’ils des appels à la convergence des luttes ? On fait le point avec Irène Karalis de , Ilan Gabet, étudiant en droit, et Angelo, militant (Pour une Populaire et Sociale) et .

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La causerie en quelques mots

Pour cette barricade tenue en plein mouvement des agriculteurs, Ritchy Thibaut a réuni trois voix fortes, volontaires, d’horizons militants divers. Pendant près de trois heures, elles éprouveront la convergence de leurs constats quant au rapport du pouvoir en place avec ce qu’il envisage comme « la jeunesse » – cette masse informe de futurs citoyennes et citoyens à faire entrer de gré ou de force dans le moule d’une citoyenneté fantasmée – ainsi que leur variété de stratégies et d’imaginaires.

Quand Gabriel Attal dit « Tu casses, tu payes… », qu’il commence par se l’appliquer lui-même à propos des services publics.

Ilan Gabet

Face à la colère, le gouvernement et les représentants de la FNSEA, syndicat majoritaire des exploitants agricoles, tentent de détourner l’attention vers les normes environnementales et la supposée réticence des consommateurs à se diriger vers une alimentation de qualité. Mais nos invités ne sont pas dupes, eux qui sont bien placés pour parler de la précarité étudiante qui les entoure, et conscients de partager avec le monde agricole la détresse liée à la grande distribution et de l’industrie agro-alimentaire, dont le modèle fondamentalement inégalitaire ruine également les producteurs, les consommateurs et l’environnement qu’ils exploitent.

Parmi les causes qui dans l’histoire de l’humanité ont déjà fait disparaître tant de civilisations successives, il faudrait compter en première ligne la brutale violence avec laquelle la plupart des nations traitent la terre nourricière.

Elisée Reclus

À l’heure où la Confédération Paysanne appelle à ce que des centaines de milliers de jeunes se dirigent vers les métiers de l’agriculture, nos invités regrettent que leurs formations et que l’école en général ne valorise pas les savoirs pratiques. Mais comment le faire comprendre à un pouvoir sourd ?

La politique, c’est comprendre les gens qui sont en opposition avec nous. Gabriel Attal n’écoute absolument pas les oppositions, il fait strictement du droit. […] Il invoque « l’ordre, l’ordre, l’ordre », mais l’ordre, ce n’est pas la répression. C’est la justice. C’est comme cela que l’on instaure le contrat social.

Angelo

Si Angelo estime que le Premier Ministre Attal esquive la réponse politique aux revendications de la jeunesse sortie nombreuse après le meurtre de Nahel le 27 juin 2023 en focalisant sur les dégradations matérielles, Irène rétorque que ce que mène Attal est bien une politique, autoritaire et rétrograde. Les révoltes ont entre autres exposé le ressentiment qui existe envers l’école, dont le caractère d’institution de classe se rélève d’autant plus clairement à la lumière des scandales successifs impliquant la ministre Amélie Oudéa-Castéra et le lycée Stanislas.

Tous deux estiment que pour imposer leurs revendications, il ne suffit pas de se battre « contre », mais de porter un programme en positif, montrer quel monde on veut, convaincre par l’exemple. Ilan, lui, se montre plus pessimiste mais perçoit les périodes électorales comme des fenêtres de politisation, efficaces pour diffuser dans les imaginaires des éventualités de sortie par le haut, comme se veut être la proposition de 6e République portée par la France Insoumise. 

Globalement peu confiants en la capacité du vote à changer en profondeur les structures, Irène, Angelo et Ilan se rejoignent sur le fait que les élections européennes de 2024 ne sont pas une échéance capitale. Dans leurs travaux militants, ils se concentrent plus volontiers sur la convergence des différentes luttes, appelant les masses à avoir confiance en elles et à ne pas se laisser déposséder de leur pouvoir par le vote. Avec l’exemple de mai 68 en tête, ils estiment que la stratégie de grève générale et la jonction des travailleurs et des étudiants a porté bien plus de fruits que n’importe quelle élection.

Dans leur viseur se situent les Jeux Olympiques de Paris, dans lesquels la classe dirigeante place une importance symbolique immense. C’est une occasion de faire apparaître les paradoxes entre le discours rassembleur et les attaques sur tous les fronts des libertés publiques que le gouvernement justifie par l’organisation de cet événement.

Les mobilisations, les colères, ce n’est pas ce qui manque, mais la question est : comment transformer les révoltes en révolutions ? Comment est-ce qu’on organise des revendications précises en un projet de société commun, suffisamment mobilisateur pour renverser le gouvernement et le système capitaliste dans son ensemble ?

Irène Karalis

Alors, comment s’organiser ? C’est là où les imaginaires des uns et des autres se développent différemment, en lien avec les formations militantes et intellectuelles qu’ils représentent en quelque sorte ce soir. Grands partis révolutionnaires et mouvements citoyens à la zapatiste, Élisée Reclus et Nestor Makhno, convergence des luttes et projets globaux de société passent successivement à table, sous l’oeil attentif de Ritchy. Finalement, tous se rejoignent sur l’envie communicative de dessiner les contours d’une société désirable, gouvernée par les besoins de toutes et tous, débarassée des inégalités et donc des exploitations et des oppressions.

Ma vision [d’une société désirable], c’est qu’il y aura toujours mieux, alors pourquoi ne pas essayer d’y aller ?

Ilan Gabet

Quelque part, si les discussions de ce soir sont d’ordre stratégique, elles sont aussi d’ordre esthétique, avec tout ce que ce mot comporte de plus noble. Ce soir non plus, nous n’arriverons pas à ne pas invoquer Gramsci – que l’on nous pardonne – mais c’est bien dans la « bataille culturelle » que nos invités s’engagent avec leurs outils : Ilan à travers l’éducation populaire et les réseaux sociaux, Angelo avec le collectif PEPS et via la création de son podcast La Grande Assemblée, Irène avec le et Révolution Permanente. Comme toutes les générations avant elles, la jeunesse s’approprie les outils à sa disposition, et celle d’aujourd’hui utilise Internet pour s’entre-informer, court-circuitant ainsi les médias traditionnels.

L’idée, c’est de proposer une alternative aux médias que nous avons aujourd’hui, sur lesquels des quinquagénaires s’engueulent sur des sujets qu’ils ne maîtrisent absolument pas, et puisqu’on ne leur laisse que très peu d’espace médiatique, que les jeunes puissent se faire le leur.

Angelo
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