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Le Bourget: ballons éclatés drapeaux arrachés, et la contre manif Guerre à la guerre bloquée à 1 km du salon de l’armement. Reportage.

Lancé à l’initiative de la coalition Guerre à la guerre, ce samedi était l’occasion d’une grande manifestation partant de la bourse du travail de Bobigny (Seine-Saint Denis) pour aller vers la gare du Bourget, à un petit kilomètre du salon. On y était. 

Exposition mondiale des technologies guerrières, le Salon de l’armement du Bourget est l’occasion pour tous les marchands de canons de faire connaître leurs techniques d’armement, de s’échanger des conseils en matière de répression, de nouer des liens et, bien sûr, de faire du business.

À peine arrivés à la bourse du travail, place de la Libération à Bobigny, une bonne cinquantaine de membres des forces de l’ordre (CRS, gendarmes mobiles, Brav-m et police judiciaire) encercle l’établissement et tente de pénétrer dans les locaux. 

«Les keufs ils perquisitionnent la bourse du travail» lance un passant au téléphone, choqué. Quand on leur demande le motif de cette intervention, la réponse est faiblarde. Un CRS: «C’est confidentiel, je ne peux rien vous dire». Pour Léo, membre de la coalition Guerre à la guerre, l’intention est claire : «Ça montre qu’ils ont peur, qu’ils sont prêts à tout pour que cette manif n’ait pas lieu». Et une de ses camarades de renchérir : «Malgré les intimidations de la police et de la préfecture, on va continuer, on va bien manifester cette aprem !». Parmi les prises de guerre des policiers : des ballons aux couleurs de la Palestine éclatés, des bouteilles de gaz saisis, des bonbonnes d’hélium (pour gonflage de ballons), des drapeaux et des banderoles arrachés. Un journaliste a également été interpellé.

Des membres de la brav-m, postés devant la bourse du travail de Bobiny, aux alentours de 11h ce samedi matin. Ils ont déclaré aux militants présents être à la « recherche d’une personne » sur ordre judiciaire sans pour autant posséder « aucun papier l’attestant », selon Léo, membre de la coalition guerre à la guerre.

Une centaine de mètres plus loin, aux abords de la station de tramway Hôtel de Ville de Bobigny, se tenaient des stands de différentes organisations militantes, ainsi qu’une scène pour accueillir conférences et concerts.

Vers 12h, la maréchaussée décide de partir, s’estimant satisfaite des nombreux ballons éclatés et du matériel réquisitionné. Les manifestants entrent dans l’enceinte du bâtiment. « Et la bourse elle est à qui ? Elle est à nous ! ».

Plusieurs milliers de personnes défilent dans les rues de Bobigny, de Drancy et du Bourget. Malgré une chaleur étouffante, les cris ne cessent de résonner dans cette partie du 93 : « De Paris à Gaza, résistance, résistance ! », « De l’argent pour les salaires, pas pour les génocidaires » et aussi « Israël casse-toi, la Palestine n’est pas à toi ».

A l’approche de la ville du Bourget, le ciel se déchire sous nos yeux.  Un des avions de combat exposés au salon de l’armement  parade.  Dans la foule: «Pendant qu’ils font joujou, ici on résiste !» À environ 1km du salon, la police bloque le passage. La manifestation se disperse.

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