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La (Jeune) Garde ne se rend pas

Ce matin la Jeune Garde Antifasciste organisait une conférence de presse suite à l’annonce de sa dissolution en Conseil des ministres la veille. On y était.

Il y a plus d’un mois déjà, Bruno Retailleau avait dévoilé en séance à l’Assemblée Nationale son intention de dissoudre l’organisation, suite à une question du député RN Sébastien Chenu. L’objectif du nouveau président des LR : «Ne rien laisser passer», mantra qu’il répète à l’envi, comme sur son compte Twitter, hier,  dans la foulée de l’annonce officielle de la signature du décret de dissolution du collectif antifasciste (ainsi que celle du groupuscule néofasciste Lyon Populaire). 

Cet événement intervient dans un contexte d´un double meurtre islamophobe, celui d’Aboubakar Cissé en avril à La Grand-Combe, et celui d’Hichem Miaroui à Puget-sur-Argens fin mai. 

Un lieu symbolique 

C’est dans la cour du 54 rue d’Hauteville dans le 10ème arrondissement de Paris, au pied du local de l’Association Culturelle des Travailleurs Immigrés de Turquie (ACTIT), que l’organisation créée à Lyon en 2018, a décidé de tenir sa conférence de presse. C’est ici qu’en février dernier une vingtaine de néonazis des groupes « Hussards Paris » et « Kop of Boulogne » avaient tabassé un militant CGT lors de la diffusion du film Z de Costa-Gavras, prenant la fuite aux cris de « Paris est nazi ! » et « Lyon est nazi aussi ! ». 

Quatre mois plus tard, tandis que les violences d’extrême-droite se répètent, c’est pourtant la Jeune Garde que le gouvernement décide de dissoudre. Pour son porte-parole, Cem Yoldas, cette dissolution arrive parce que « la Jeune Garde a un bilan » : 7 ans de lutte contre l’extrême-droite, beaucoup dans la rue, parfois dans les médias, et une fois sur le terrain électoral avec l’élection, en juillet dernier, de l’ancien porte-parole de l’organisation Raphaël Arnault, dans la 1ère circonscription de Vaucluse, alors aux mains du RN. Ce sont encore des locaux fascistes fermés, des groupuscules dissous (Bastion social, Génération identitaire), des agressions et des violences contenues. L’efficacité de la Jeune Garde sur le terrain est-elle la raison de sa dissolution?

Des soutiens de toutes les luttes 

Lors de la conférence de presse était également présentes un certain nombre d’organisations venues apporter leur soutien au collectif antifasciste : Urgence Palestine, Révolution Permanente, la CGT, Attac, le NPA, La France insoumise, le Mouvement des Jeunes Communistes, Les Inverti.es, l’Union Communiste Libertaire, Tsedek, Féministe Révolutionnaire, l’Action Antifasciste 77, l’Action Antifasciste Cergy-Pontoise et la Section Antifasciste Montreuil Bagnolet et alentours. Des élus étaient aussi de la partie. Comme Thomas Portes (LFI) pour qui «la décision de Bruno Retailleau fait honte la France». et de Pouria Amirshahi, député écologiste de la 5ème circonscription de Paris, qui rappelle qu’ on a besoin de la Jeune Garde ». 

Dans le lot des prises de paroles, un militant du Nouveau Parti Anticapitaliste a rappelé combien « l’antifascisme est plus que jamais nécessaire », appelant au «sursaut du mouvement social». Young Struggle, proche de l’ACTIT, renchérit : « On a été attaqué dans cette cour. Le 16 février de la même année, (…) on a reçu énormément de soutien et particulièrement de la Jeune Garde. » Avant de dénoncer : « Cette attaque (la dissolution) est une attaque contre l’antifascisme en France et dans le monde ». Certains, à l’image de Youlie Yamamoto (porte-parole d’Attac) se montrent plus inquiets : « Là, la question c’est : à qui le tour ? » tout en réaffirmant qu’ on ne dissout pas le combat contre l’extrême-droite ». D’autres, comme Tsedek, insistent sur l’importance de lutter collectivement face à l’offensive réactionnaire : « Personne ne sera seule face à la haine tant que nous serons debout ensemble ». 

Contre la dissolution 

Accompagnés de l’avocate de la Jeune Garde, Aïnoha Pascual, Cem Yoldas et Raphaël Arnault entament leur prise de parole. Le porte-parole strasbourgeois donne le ton: « la Jeune Garde est visée par une mesure de dissolution, pour son objet, sa raison d’être », l’antifascisme. Le député de Vaucluse assure lui : « on va pas rester les bras croisés »

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