Laïreche en revient, livre à la main, comme d’un front perdu: fatigué, mais alerte. Las, mais combattif. Dans «Il n’y a que moi que ça choque?» (Les Arènes), il balance non des noms, mais un système. Il avoue, se moque de ce «sous-monde» dont il fut un pilier, et de lui-même. Au fil des pages, c’est aussi un autre Rachid qui se raconte. Le gars de Montreuil, ancien standardiste pour Libé devenu grand reporter: statut qui ne fait strictement rien à ses potes de toujours, jamais avares de la-petite-vanne-qui-remet-la-réalité-à-sa-place. Ce martin, Rachid Laïreche a déposé pendant deux heures. Et c’était bien, et c’était éclairant sur un monde si taiseux de lui-même: le clan des journalistes politiques.
Article en accés libre grâce aux donatrices & donateurs.
Soutenir un site 100% autonome
Renforcer le débat public sur les libertés publiques
Bénéficier de 66% de réduction d'impôt
Et je ferai un don plus tard (promis!)
Sans médias indépendants, pas de riposte.
Crée en 2021 sur Twitch par l’écrivain-réalisateur David Dufresne, #AuPoste est devenu un média à part entière en novembre 2022. #AuPoste analyse les coups de boutoir fait aux libertés fondamentales et pose un regard critique sur le monde. #AuPoste n’a ni propriétaire milliardaire ni actionnaires : sans publicité, sans intérêt financier, #AuPoste ne vit que par vos dons..
Chaque contribution compte, même modique. Autrement dit: #AuPoste est à prix libre, chacun y contribue à la hauteur de ses moyens, et de ses besoins (et anonymement, si souhaité). Les dons récurrents sont le moyen idéal pour nous aider: ils nous permettent de pérenniser nos actions et de préparer (les temps sombres qui viennent).
Chaque don contribue à maintenir ouvert à toutes et tous notre travail: accessibles sans barrière, tous nos contenus sont disponibles / par tout le monde / à tout instant. Ainsi, la contre-information circule. La riposte s’organise. Nos articles, nos émissions, nos podcasts, nos newsletters: tout est en gratuit. Mais coûteux à produire.
Déductions fiscales
Je fais un don #AuPoste et, si je le souhaite, je deviens un Bernard Arnault de la contre-information:
Je suis un particulier: je bénéficie d'une réduction d'impôt à hauteur de 66%. Ainsi un don de 100€ me revient à 34€.
Je suis une personne morale: je bénéficie d'une réduction d'impôt à hauteur de 60% (dans la limite de 0,5% du chiffre d'affaires).
Votre reçu fiscal vous sera directement envoyé par J'aime l'info, l’organisme d’intérêt général, qui collecte les dons pour #AuPoste.
Vos nom et adresse ne seront jamais divulgués. Les dons se font de manière entièrement privée. A tout moment, vous savez où vous en êtes en allant sur notre plateforme de dons (où vous pouvez suspendre ou ajuster à la hausse ou à la baisse vos dons).
A quoi servent vos dons
Préparation et animation des émissions, salaires des journalistes et des pigistes, locaux et frais courants, mise en ligne gratuites sur Peertube (export, travail éditorial), production des versions gratuites en Podcast audio, graphistes, supports techniques, achat de matériel (tournage, diffusion, montage), dons aux développeurs de logiciels open source (diffusion, visio), abonnements-soutiens à la presse indépendante.
D'autres infos dans DONS, et dans le bilan 2022 #AuPoste.
Quand on lui a confié de suivre la gauche, il l’avoue, Rachid a rêvé leur ressembler, à ces journalistes qui côtoient les puissants, et qui vont, de restaurants en meetings, d’hôtels en congrès, sous les yeux des caméras, rencontrer des ministres et des présidents. Ce monde, “ce cirque Pinder”, il l’appelle “la bulle”.
“C’est une sorte de confrérie”, ironise-t-il, un monde parallèle plein de règles tacites : ce qui choque les gens ne choque personne dans la bulle. Quand on est embarqué avec un politique, on le raconte en beauté, sinon c’est de la trahison. On est remercié par un flot de “off” et une relation de fidélité. Si un politique nous humilie, on se venge – la bulle est très rancunière. La bulle est connectée sur de nombreuses boucles Whatsapp, entre politiques, partis, journalistes et déjeuners – conventionnels, onéreux et finalement peu intéressants, finit-il par reconnaitre. Les politiques qui bossent très bien ne sont pas intéressants : “ce qu’on aime, c’est le sang, les ragots, la stratégie”. Quand un politique tombe: c’est “la cour de récréation”, et on déballe tout ce qu’on taisait depuis des années. Enfin, règle essentielle: “il y a le bien et le mal, et dans la bulle, nous sommes toujours le bien. Toujours. Et si quelqu’un nous pose la question, il est le mal.”
On passe notre temps à poser des questions à tout le monde du matin au soir. Et on ne s’interroge jamais sur nous-mêmes. Est-ce que c’est bien, ce qu’on fait ? À qui on parle ? Pourquoi ? Faut-il traiter la politique comme un matériau journalistique comme les autres ? Comment en finir avec la courtisanerie 2.0 ?
Rachid Laïreche
Au bout de quelques temps, s’installe chez Rachid un dégoût pour un système qui donne une toute-puissance aux politiques, eux qui peuvent relire, réécrire leurs interviews, “dealer” par avance les thèmes des questions d’entretien sur les plateaux télé. Il faudrait arrêter. Le problème, c’est que dans la bulle, Rachid devient important et populaire : “on me demande conseil, je vois qui je veux quand je veux, si je veux faire la Une, je la fais… Je prends le pouvoir, et j’aime ça” raconte-t-il, évoquant avoir été “drogué” à ce “sentiment de puissance”.
Lorsqu’enfin il décide qu’il ne veut plus “être ce qu’il est devenu”, il part. Un an après avoir fermé la porte du service politique, il confie son profond pessimisme, à propos d’un système cadenassé où “il n’y a pas de débat possible”, mais critique aussi “la fainéantise journalistique”, “les mecs en toc, donneurs de leçons”, qui “parlent de révolution alors qu’ils sont bien nés”, et exprime son refus d’être qualifié de transfuge – terme invisibilisant les discriminations d’après lui. Reporter heureux aujourd’hui, il se dit enfin “fier d’aider les gens, et fier de ce que j’écris. Mes papiers depuis un an sont beaucoup plus politiques que ceux que j’écrivais quand j’étais au service politique. Quand je parle de familles à la rue, c’est beaucoup plus fort qu’un congrès.”
- propagande https://twitter.com/AuPoste1/status/1706615207613681885 & https://twitter.com/davduf/status/1706621616497562085 & https://twitter.com/RachidLaireche/status/1706615513374155025 & https://twitter.com/davduf/status/1706739510107595072
- Il n’y a que moi que ça choque? – Huit ans dans la bulle des journalistes politiques par Rachid Laïreche & postfacé par François Ruffin https://arenes.fr/livre/il-ny-a-que-moi-que-ca-choque/
- Laïreche Rachid https://twitter.com/RachidLaireche
- Rachid Laïreche pour Libération https://www.liberation.fr/auteur/rachid-laireche/
- live https://twitter.com/AuPoste1/status/1706928199467200717 & https://mamot.fr/@davduf/111136074980635634
- Prix Albert Londres https://twitter.com/RachidLaireche/status/1706707903518744732
- Journalisme politique : débats autour d’un livre incendiaire par Alizée Vincent https://www.arretsurimages.net/articles/journalisme-politique-debats-autour-dun-livre-incendiaire
- #AuPoste – s05-28 – 15 mars 2023 Un mort, puis deux, puis trois. Les rixes dans les quartiers avec Ramsès Kefi https://www.auposte.fr/rixes-ados-entre-snapchat-et-realite-avec-ramses-kefi-revue-xxi/
- Le fabuleux destin de Rachid Laïreche par Sylsphée Bertili 27 octobre 2019 https://www.bondyblog.fr/education-aux-medias/masterclass/le-fabuleux-destin-de-rachid-laireche/
- Rachid Laïreche chez France Inter https://youtu.be/fddcDu3cuDI
- François Ruffin – La revanche des bouseux par Rachid Laïreche https://arenes.fr/livre/francois-ruffin-la-revanche-des-bouseux/
- #AuPoste s03-107 – 23 mai 2022 Kamel Daoudi, l’homme le plus assigné à résidence de France avec Pierre E Guerinet & Floréal Klein https://www.auposte.fr/kamel-daoudi-l-homme-le-plus-assigne-a-residence-de-france/
- Le message de Maitre Alimi https://twitter.com/davduf/status/1706250965303668846
- IPG = publication d’Information Politique et Générale
- kikipaffuto: “Pauline partout, Justine nulle part”