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Paris face à la violence olympique avec Jade Lindgaard

JO 2024: Paris face à la violence olympique

Pour quelques jours de festivités, on a rasé des vies. Et offert aux géants de de la construction Vinci, Eiffage, Nexity une banlieue bankable, connectée, moderne, lucrative, sans gueux qu’on ne saurait voir, sans jardins ouvriers qui gâchent la vue des jeunes gens modernes espérés. Jade Lingaard, dont c’est la première venue Au Poste, est allée à la rencontre de ceux qu’on a chassés et de ceux qui sont restés. Son enquête s’intitule: «Paris 2024: une ville face à la violence olympique» (Divergences).

Jade Lindgaard travaille à Mediapart où elle traite notamment les sujets liés à l’environnement et l’écologie. Et comme on va le voir: elle est passionnée autant que passionnante. Son livre est présenté sur le site de Divergences.


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La causerie en quelques mots

Aux J.O. d’Au Poste, la journaliste militante affronte la SOLIDEO (Société de livraison des ouvrages olympiques), dans une obscure discipline olympique, mise en lumière dans son livre : l’extractivisme social.

Jade Lingaard reprend ce terme, qui désigne à l’origine l’exploitation des ressources d’un territoire au profit du capitalisme international, et non de ses habitants. Mais, aidée de la sociologue Saskya Sassen (Expulsions. Brutalité et complexité dans l’économie globale, 2016, Gallimard), elle l’applique au développement des structures olympiques construites pour 2024. « C’est plus des mines qu’on exploite, mais c’est des pauvres qu’on chasse ? » résumera David Dufresne. Et la journaliste d’ajouter : « Et c’est du capital qu’on sort du foncier ! », en complétant quelques minutes plus tard :

On a d’un coup un flux de capital qui se déverse sur un territoire déshérité, et qui profite majoritairement à des personnes qui n’y habitent pas. Et c’est ça que moi, j’ai essayé de décrire par ce mot d’extractivisme. »

Jade Lindgaard

En guise d’échauffement, Jade Lingaard évoque l’enquête judiciaire en cours sur la rémunération de Tony Estanguet, président du COJOP (Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024). Puis, entrant dans le vif de l’épreuve, elle commente avec nous toutes les figures de cet extractivisme olympique, en commençant par la gentrification qu’il implique :

  • Le prétexte olympique est-il un écran pour mener une gentrification à grande échelle ou va-t-on réhabiliter les gens qui se sont faits temporairement exclure ?
  • C’est une question fondamentale qui m’a habitée pendant tout ce travail d’enquête. La conclusion à laquelle j’arrive, c’est que gentrification peut-être, mais en tout cas, et quelque part, c’est encore pire, je vais employer un mot qui est impressionnant, mais je pense qu’il y a quelque chose de cet ordre-là qui se joue, plutôt de remplacement de population ! Quelque chose d’encore plus violent !
  • C’est-à-dire des blancs qui remplaceraient …
  • Des personnes racisées !
Romifla02 dans le chat, Jade Lindgaard, David Dufresne, Jade Lindgaard

Après avoir détaillé plusieurs exemples d’expulsions (foyer, squat, cité), Jade Lingaard envisage de comprendre les enjeux économiques des J.O. de 2024 en les replaçant dans un contexte historique plus global. On voit alors le privé prendre le pas sur le public, jusqu’à effacer, dans le sprint final, les discours vertueusement positifs qui accompagnent en général ce genre d’événements. Et l’exemple de l’Adidas Arena, initialement nommé Alice Millat – en hommage à cette militante du sport féminin – devient soudain le parangon de cet extractivisme des valeurs olympiques.

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