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J13: « être un individu » (ou la question de l’humiliation quasi ordinaire)

Mardi 3 octobre, s’est ouvert le procès de l’affaire dite du « 8 décembre ». 7 personnes sont poursuivies pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Chaque jour, nous publions un compte-rendu des audiences, en collaboration avec Lundi Matin. Aujourd’hui : une journée consacrée au ré-examen de certaines déclarations des prévenus, la Cour ou la Présidente ayant besoin de vérifier certains points. A l’écoute du premier d’entre eux, on ne peut que confirmer la pertinence de la démarche.


La Présidente : Vous avez parlé d’un problème diabétique mais comme vous parlez vite je ne suis pas certaine d’avoir bien entendu…
Un des prévenus : Un problème dermatologique madame la Présidente

Sept heures plus tard, après avoir entendu vingt fois « Je ne voudrais pas qu’il y ait une redite mais… » « Au risque d’être redondante je voudrais vous… » « Peut-être cela va-t-il vous amener à vous répéter… », « Vous allez me dire que vous avez déjà répondu à cette question… », la nécessité de ces vérifications m’apparait moins pertinente, et je sors sonné du tribunal. Alors même que je n’ai pas assisté aux précédentes journées, que j’avais donc tout à découvrir de ce dossier, j’entre dans le métro avec l’impression désagréable d’avoir fait du surplace de bout en bout. Pire : alors qu’il y a le dossier d’instruction, alors que c’est la treizième journée de ce procès, on a le sentiment que la Présidente ne comprend rien aux questions militantes et libertaires ; l’expérience passerait sur elle comme l’eau sur les plumes d’un canard – sans faire expérience, précisément.
Ni aux questions informatiques, qui vont occasionner des remarques tout à fait lunaires.

La Présidente : On a trouvé dans vos affaires une clé USB.
Un prévenu : Je ne m’en sers pas.
La Présidente : Quel intérêt, alors, d’avoir une clé USB ?
Qui n’a pas, en 2023, une ou des clés USB dont il ne se sert pas, ou plus ? Qu’on sait vérolées mais qu’on ne jette pas, au cas où.
Idem avec cette question qui sera posée à tous les prévenus :
La Présidente : On a retrouvé tel document dans votre disque dur. Vous pouvez nous en parler ?
Les prévenus : Je ne l’ai pas lu.
La Présidente : Vous téléchargez des documents que vous ne lisez pas ?

Moi, dans ma barbe : depuis vingt ans je télécharge des articles ou des livres complets que je lirai « quand j’aurais le temps ». De la même façon que j’achète des livres que je ne commence pas sitôt rentré chez moi. Que, dans dix ans, je n’aurai toujours pas ouverts, peut-être. C’est une affaire d’appétit. On télécharge mais toutes nos curiosités ne peuvent pas entrer dans le cadre d’une journée, voire d’une vie. Je mourrai en n’ayant pas lu tous les livres qui m’entourent, en n’ayant peut-être rien lu des contenus que j’ai téléchargés. Je clique parce que c’est facile, parce que c’est gratuit, offert – quand il s’agit de questions militantes. Parce que ces contenus me donnent le sentiment, dès le téléchargement, d’inscrire ma vie dans plus large que le cadre de mes relations et des discussions un peu informes que je peux avoir avec mes proches. Je télécharge parce que si je trouve le temps, je sais que ces textes aiguiseront mes idées. Je compile les newsletters de Lundimatin pour que, le jour où j’aurai le temps… Mais là je dois étendre le linge, ou aider untel à refaire sa clôture, je dois passer à la banque qui n’a pas encaissé le chèque que j’ai déposé, etc. Ou je n’ai pas le temps parce qu’on m’emmène en garde à vue.

La Présidente ne se figure pas ça. Ou alors elle entre dans la peau du good cop : au prévenu qui répond qu’il n’a pas lu ce document, elle dit que la Cour pourrait comprendre qu’il s’intéresse à des gens dont il se sent proche… La question vicieuse a de bien gros sabots : si le prévenu répondait qu’il a téléchargé cette brochure parce qu’il se sent proche de cette mouvance, ça lui serait reproché évidemment. Oui mais voilà, il n’a pas lu la brochure en question. Il l’a téléchargé avec tout un ensemble de documents qu’il n’a pas lus. (Bien plus tard dans la soirée, une avocate expliquera aux magistrates que la DGSI aurait pu très simplement répondre à ces questions (ils ont lu ou ils n’ont pas lu ?) en ouvrant les brochures numériques en question, en allant dans « Propriétés », et en faisant une capture d’écran de la ligne « Dernier accès le jj/mm/aaaa ». Mais la DGSI ne l’a pas fait, très bizarrement. Si le renseignement français avait travaillé honnêtement, sérieusement, le profil militant des prévenus serait plus précis. On saurait s’ils ouvraient ce texte plusieurs fois par an ou non. Puisque c’est ce profil militant qui est examiné, qui pourrait leur valoir de la prison, la question est loin d’être anodine…)

Les questions informatiques encore.
Un prévenu : J’ai un téra de données dans mon ordinateur. Je n’ai pas tout lu, loin de là. L’instruction a prélevé ce qui concerne le terrorisme (quelques brochures). Mais si on passe sous silence le fait que ces quelques brochures étaient perdues dans des milliers d’autres documents (sur la pèche, sur l’histoire, sur la mécanique d’un camion, sur les langues vivantes, etc.), ça change complètement la description de ma vie informatique et donc mon portrait.

Moi, dans ma barbe : Si je n’ai que des docs militants je suis hyper concerné, hyper averti. Si j’ai trois pauvres brochures au milieu de milliers d’autres, sans rapports directs avec la révolution, je suis un clampin. Je dis que je m’y intéresse, les télécharger me permet de construire une fiction, mais en vrai je ne suis pas aux taquets. Ce qui compte, lorsque je vois X ou Y, c’est l’amitié, nos discussions politiques, notre colère, mais en dehors de ces moments-là je ne travaille pas ces questions. Dans Par Affinités (MF, 2019), l’essayiste Valérie Gérard a décrit la façon qu’ont nos… affinités de déterminer nos orientations politiques.

Une avocate, en fin de journée, à un prévenu : Huit téra de données ont été saisis. Savez-vous combien ont été versés au dossier ?
Un prévenu : Zéro.
L’avocate : Zéro, oui. La DGSI n’a rien trouvé. Et pourtant vous êtes là, à vous défendre.

L’informatique encore. La DGSI a trouvé dans les disques durs des manuels pour fabriquer des explosifs. La Cour ne croit pas trop les prévenus quand ils disent ne pas les avoir lus.
Une avocate, à l’un des prévenus : Au cours de ce fameux week-end, fabricant des pétards, vous êtes allés de déconvenues en déconvenues, la recette ne prenait pas.
Le prévenu : Oui, les réactions chimiques ne se faisaient pas.
L’avocate : Eh bien je vais vous apprendre que les recettes suivies ce jour-là, à partir d’un site internet, sont la cause de ce foirage. Si vous aviez consulté les brochures que vous aviez dans vos disques durs, autrement plus précises, vous auriez obtenu les réactions chimiques espérées. C’est bien la preuve que vous aviez ces brochures sans le savoir ou sans être obsédées par elles, puisque le jour où vous auriez pu en tirer profit, vous êtes repartis de zéro.

Un portrait fidèle (bis). Les prévenus reprochent à la DGSI et au juge d’instruction de tordre complètement la réalité en prélevant une phrase dans une conversation (sur une année d’écoutes). Illustration avec le cas de ce prévenu possédant une brochure portant sur les questions de propriété privée, sur les squats, les occupations et le crochetage. Le prévenu : Dans le dossier d’instruction cela devient un élément à charge, mais c’est malhonnête car ils passent sous silence qu’au cours de cette année-là presque toutes mes conversations portaient sur le fait que j’allais acheter une maison et un terrain. Je cherchais l’argent, je réfléchissais à ce que serait ce lieu une fois que je l’aurai acheté, etc. Mon projet n’était pas de squatter le bien de quelqu’un d’autre… J’allais devenir propriétaire moi-même, j’étais dans les clous !

Et quand un autre prévenu se plaint de l’effet grossissant produit par une instruction à charge, faisant passer 10% d’échanges politiques pour 90% de leurs soirées et discussions, la Présidente lui répond que toutes les écoutes n’ont pas été retranscrites dans le but de « protéger sa vie privée ».
Le prévenu, ahuri et goguenard : Je crois que ma vie privée a été assez malmenée par la garde à vue, l’instruction et la prison préventive…

Moi : … pour que la DGSI et le juge d’instruction n’aient pas des pudeurs adolescentes. D’autant moins si la totalité des conversations change du tout au tout le profil du prévenu.
Des portraits caricaturaux (j’y reviens encore une fois). Tout ce qui se passe dans le cadre de ce procès revient à justifier la littérature, qui ambitionne de faire toucher du doigt la complexité d’une vie ou des mots dont on dispose pour faire le portrait de quelqu’un, qu’il s’agisse d’une fiction ou d’une personne réelle. Depuis le monde de la consommation jusqu’à la police en passant par la sphère médiatique, les forces de l’ordre simplifient violemment ce que veut dire « être un individu ». Au contraire, les arts cherchent à rendre justice aux angles, aux contradictions, aux bizarreries, aux inhibitions. Aux forces. Oui, tout ce que j’entends, dans cette salle 2.13 me confirme dans la nécessité de l’art pour protéger l’humain contre les assauts du pouvoir.

Or les forces de l’ordre réunies ici autour du dossier d’instruction ont trouvé dans les prévenus des complices malheureux. Au cours des douze journées qu’aura duré l’audience, ils se seront très souvent décrits comme des branques, des mecs jouant à « celui qui pisse le plus loin », voire « des primates » se défiant les uns les autres parce que c’est cela que la vie sociale t’apprend, même quand tu es attentif à ne pas tomber dans le piège de ces identités toxiques. A chaque fois que je vais lire ça dans les comptes-rendus de mes camarades, ou à chaque fois que je vais entendre, mardi, cette façon de parler de soi, je vais avoir le cœur serré. Ce dénigrement violent est bien entendu dicté par les forces de l’ordre ; les prévenus doivent se dénigrer eux-mêmes pour ne pas retourner en prison car la sincérité de leurs déclarations ne suffira pas, la cour et le parquet n’entendant rien à ce champ-là.
(Parenthèse à la fois drôle et flippante : dans le téléphone d’un prévenu, un détournement a été trouvé : le déploiement du service d’ordre encadrant le défilé du 14 juillet dessine un pénis sur le quartier des Champs-Elysées. La Présidente accuse le prévenu d’avoir téléchargé ce plan sur le site du ministère des armées en ayant une idée derrière la tête. Le prévenu conteste qu’il s’agisse de la trace d’un projet insurrectionnel, il conteste surtout, rigolard, que ce détournement sexualisé se trouve sur le site du ministère des armées. On en vient à comprendre que la DGSI a détaillé le détournement en indiquant que le plan original était en ligne sur le site des armées, sans oser affirmer que le prévenu est allé chercher le document original à la source ; il aura simplement reçu ce détournement – du type de ceux que des millions d’entre nous reçoivent, chaque jour, ou que l’on voit passer, sur les réseaux sociaux.)
Je reviens à la question de l’humiliation quasi ordinaire.
Le procureur : Faites-vous votre autocritique, par rapport à ces explosifs que vous avez voulu fabriquer ?
Un prévenu : Dans notre milieu, une autocritique se fait entre égaux. Mais je vais tout de même répondre : l’instruction prouve que je ne vous ai pas attendu, monsieur le procureur, pour décider de ne pas refaire ces explosifs. Oui, c’était débile.

Il faut être attentif aux interstices de ces échanges pour comprendre que, si l’on n’est pas face à une cellule déterminée, on n’est pas non plus face à des nullités ou des « primates ». A la Présidente qui lui demande de s’expliquer sur le sens du mot bolchevik relevé dans une des écoutes, l’un des prévenus expliquera que, se définissant libertaire, non-autoritaire, il utilise le nom et l’adjectif en mauvaise part. « La visée totalitaire, ce n’est pas moi. » Il ne serait donc pas pour une révolution violente ?

Un avocat : Vous avez, Monsieur, cité Kropotkine. Avez-vous lu L’Entraide ?
Le prévenu : Oui. C’est un livre qui a beaucoup compté pour moi.
L’avocat : Pouvez-vous nous en parler un peu ?
Le prévenu : Dans ce livre, Kropotkine développe une vision non darwinienne… ou non darwiniste je sais pas comment il faut dire… de l’évolution. Le schéma qu’il propose : l’entraide, et non la lutte de tous contre tous. L’entraide plutôt que la compétition pour la survie. Je sais qu’en cas de chaos révolutionnaire ce sont les fascistes qui l’emporteront, laminant les plus faibles. Je ne veux pas mener des actions qui pourraient nuire à ceux qui ne peuvent se défendre.
Une avocate : Donc votre but de militant c’est de combattre le terrorisme, comme vous l’avez fait au Rojava contre Daesh, mais sans utiliser les mêmes techniques ?
Le prévenu : Ben oui, ça n’aurait aucun sens d’être comme ceux que je combats.
L’avocate : Quand on a combattu le terrorisme ça fait quoi de voir que l’Etat qui dit le combattre vous accuse d’être vous-même un terroriste ?
Moi, dans ma barbe, pour prolonger l’idée de l’avocate : N’est-ce pas une injustice folle ? Un truc à faire pleurer ?
La Présidente, à un autre prévenu : Pourquoi avoir dit cela au juge d’instruction si c’était pour revenir sur cette affirmation ensuite ?
Le prévenu en question : J’étais terrorisé madame. En prison, à la promenade, j’étais entouré par Daech, c’était pas la fête du slip. Je voulais qu’on me laisse sortir.
Un autre prévenu : Mon hygiène numérique ça n’est même pas pour passer sous les radars de la police française, mais pour endiguer la colonisation de mon quotidien par les GAFAM, et pour que Daech ne puisse pas me retrouver. Les codes et les mots de passe de ma vie numérique, je les ai donnés aux enquêteurs, je n’avais rien à cacher.

Moi, à part : qu’est-ce que cela dit du pouvoir ou de l’Etat, si ce dernier emprisonne à la fois ses ennemis déclarés (Daech) et ceux qui le combattent (concrètement, au Kurdistan par exemple, ou en promouvant un autre projet de société que celui de Daech, centré sur l’entraide) ? Qu’est-ce que cela dit de la justice si le Procureur s’autorise à poser cette question moqueuse : « Pensez-vous être une personne à ce point importante que vous pourriez être ciblé par Daesh, le MIT (les services secrets turcs) et les Loups Gris (mouvement fasciste turc) ? Il faut vraiment avoir une haute idée du rôle qu’on a joué… » Quelle posture dégueulasse ! Procureur en charge de traquer les terroristes, cet homme feint de croire que Daech n’est pas dangereux, pas susceptible de tuer des innocents, ou des gens à peine coupables. Alors même que l’actualité (le procès du double meurtre de Magnanville, par exemple) prouve qu’ils peuvent cibler des gens qui ne s’en sont même pas pris à eux ! Le prévenu serait grotesque de penser que, parce qu’il est venu en aide, sur le terrain, aux forces kurdes, les fous de Daech ne voudraient pas lui faire la peau ?! Alors même que les services français l’écoutent et l’espionnent depuis son retour du Kurdistan ? La DGSI espionne et écoute le prévenu mais celui-ci serait ridicule s’il se pensait suivi, espionné ?! On parle souvent de double peine mais ce que fait le procureur antiterroriste, avec cette question, c’est la double humiliation (la police est sur vous mais vous n’êtes rien). Moi, dans ma barbe : Ce sont les services français qui l’espionnent, ce n’est pas le prévenu qui a demandé ces écoutes. Vieille recette : l’Etat paranoïaque cherche à faire croire que ce sont les autres, les paranoïaques. (Autre exemple, en mode mineur : la Présidente relève que tel prévenu avait dans son ordinateur une brochure détaillant comment refuser le fichage ADN. « Or, dit-elle, vous avez accepté que les enquêteurs prennent votre empreinte génétique. C’est contradictoire, non ? » Moi, depuis le banc n°4 : Il collabore à l’enquête et on lui reproche de collaborer ?! Le prévenu : C’est bien la preuve qu’on peut avoir des lectures qui ne reflètent pas ce qu’on pense. Des lectures qu’il ne faudrait donc pas compter à charge.)

Je m’imagine dans la même situation : il y a quelques années j’ai trouvé un exemplaire de Mein Kampf dans une boite à livres. Je l’ai pris sans hésiter. Je ne l’ai toujours pas lu. Le fait de l’avoir dans ma bibliothèque pourrait faire qu’un jour un procureur me demande de me désolidariser des nazis ? (On voit bien que je suis un doux rêveur puisque si on devait m’intenter un procès d’opinion, j’aurais plutôt à me justifier d’avoir d’autres lectures. Cela fait longtemps que la police et les médias français font les yeux doux aux propagandistes d’extrême-droite.) J’ouvre une autre parenthèse : si ce procès du groupe du 8 décembre 2020 n’est pas du tout celui d’un groupe (certains des prévenus ne se connaissaient pas avant de se retrouver sur le banc du tribunal) ni celui d’un projet (pas le moindre projet descellé par les écoutes et l’instruction), c’est plutôt celui d’un mode de vie (les camions, une forme de nomadisme, de disponibilité) et surtout d’un espoir (lutter contre l’autoritarisme, changer la vie). Timidement, une des avocates cherchera à le transformer, ce procès des camions, en procès de l’AMT (association de malfaiteurs terroriste). La loi distingue l’AMT criminelle de l’AMT délictuelle. Cette dernière repose « sur trois critères : l’existence d’un groupe avec un dessein terroriste, l’élément objectif (acte matériel de participation au sein du groupe) et l’élément moral, soit l’intention de participer au sein du groupe tout en étant conscient du projet terroriste. » Le procès du groupe du 8 décembre donne le vertige pour cette raison : le cadre juridique est devenu flou (englobant) sur des questions pourtant très graves. Elle est manifeste l’absence de projet formulé précisément, engageant tel ou tel prévenu ; en deux ans de surveillance et d’enquête, pas le moindre début de projet. Quelques rares déclarations, à l’emporte-pièce, mais rien qui soit suivi d’un début de structuration, pas la moindre cible définie, etc. Mais voilà : le seul fait d’avoir peut-être vaguement voulu s’en prendre aux forces de l’ordre (quand bien même à minuit et en étant alcoolisé) pourrait suffire à renvoyer certains des prévenus en prison. Vous n’avez rien fait, vous n’avez même pas commencé à vous organiser, mais un soir bourré vous avez balancé trois slogans et deux colères dans votre salon ? Retour à la case prison.
Minority Report s’appuyait au moins sur le fait que vous alliez faire, les forces de l’ordre ayant, dans le film, la possibilité de voir l’avenir grâce à trois individus dits précognitifs. Avec ce procès et ce cadre juridique, on est bien au-delà de ce qu’imaginaient l’écrivain Philipp K. Dick (en 1956) et le réalisateur Steven Spielberg (en 2002).

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