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Convoqué : Vallaud-Belkacem Najat

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Responsable politique
En juin 2024, l’ancienne ministre Najat Vallaud Belkassem, nous avait retrouvé à l’ombre des arbres de la terrasse de Césure pour débattre et échanger lors d’un micro ouvert à de nombreuses personnalités des médias et de la politique.
Elle nous avait parlé, entre autres, d’une tribune publiée dans le Monde à l’occasion des élections législatives, résultant d’une dissolution après les élections européennes.
Dans un Parti socialiste en quête de sens et de figures, Najat Vallaud-Belkacem a longtemps incarné l’espoir d’un renouvellement à la fois générationnel, idéologique et sociétal. 
Née en 1977 à Beni Chiker dans la province de Nador au Maroc, arrivée en France à l’âge de 4 ans, cette enfant de l’immigration a bâti son parcours à la force du travail, jusqu’à devenir l’une des principales voix de la gauche républicaine du début du XXIe siècle.
Très tôt, elle découvre l’exigence de l’effort et le goût du mérite, deux valeurs qui deviendront les fondations de son engagement républicain.
Brillante élève, elle obtient une licence de droit public à l’université de Picardie avant d’intégrer l’Institut d’études politiques de Paris où elle obtient un master en affaires publiques, puis l’École nationale d’administration (ENA), promotion Léopold Sédar Senghor (2002-2004).
C’est là qu’elle affine son intérêt pour la chose publique, croisant les enjeux de justice sociale et d’égalité des chances. 
En 2002, elle rejoint le Parti socialiste, attirée par la figure de Lionel Jospin et les idéaux d’une gauche réformiste. Rapidement, elle gravit les échelons, s’imposant par son sérieux et son éloquence.
Sa carrière décolle dans l’ombre de Ségolène Royal, dont elle devient porte-parole lors de la présidentielle de 2007, après avoir eu un ancrage local à Lyon comme conseillère municipale, en 2004, auprès de Gérard Collomb. 
En 2012, elle est élue députée du Rhône, puis François Hollande l’appelle dans le gouvernement Ayrault. 
À 34 ans, elle devient ministre des Droits des femmes, puis ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports sous Manuel Valls.
En 2014, elle entre dans l’histoire comme la première femme nommée ministre de l’Éducation nationale. Elle y mène des réformes emblématiques : réforme des collèges, refonte des programmes, valorisation de l’enseignement moral et civique. Sa réforme du collège est largement décriée par la droite et une partie des enseignants, mais elle la revendique comme un levier de démocratisation. 
Battue aux législatives de 2017, elle choisit alors de prendre du recul. Sans renier ses engagements, elle quitte la vie politique pour rejoindre le monde académique et associatif. 
Elle enseigne à Sciences Po Paris et s’implique dans plusieurs initiatives autour de la démocratie, de l’accès à la culture et de la lutte contre les discriminations.
En 2020, elle prend la direction de l’ONG One France, dédiée à la lutte contre la pauvreté et les inégalités dans le monde.
Polyglotte, féministe, laïque et profondément européenne, Najat Vallaud-Belkacem incarne une gauche intellectuelle et pragmatique. Son parcours reste celui d’une enfant d’immigrés, devenue figure de la République, à la croisée des identités et des engagements. Ni icône figée ni figure consensuelle, elle continue de peser dans le débat public, entre idéal d’égalité et volonté de réforme.
Publications
Raison de plus 2007 – Éditions Hachette Littératures
Plaidoyer pour une laïcité « positive » 2016 – Contribution dans divers entretiens
La vie a plus d’imagination que toi 2017 – Éditions Grasset
Réinventer la démocratie2021 – Éditions Calmann-Lévy
Les insoumises : conversations avec des femmes engagées 2023 – Éditions Seuil
Elle a publié régulièrement des tribunes dans Le MondeLibérationL’Obs ou Le Huffington Post, sur des sujets comme l’éducation, l’égalité femmes-hommes, la laïcité, ou l’Europe sociale.
En tant que directrice France de l’ONG ONE, elle a co-coordonné plusieurs rapports sur la pauvreté mondiale, l’éducation des filles, et le financement du développement.