Convoqué : Sanbar Elias
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Historien, essayiste
Né à Haïfa en 1947, Elias Sanbar incarne l’exil palestinien dès ses premiers mois. Sa famille, contrainte de fuir lors de la Nakba en 1948, s’installe au Liban, où il grandit avant de poursuivre des études de droit et de sciences politiques à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. En 1969, il s’installe à Paris, où il entame un parcours intellectuel et diplomatique qui fera de lui l’un des plus éminents porte-voix de la cause palestinienne .
Il est considéré comme un bâtisseur de passerelles culturelles. En 1981, il fonde à Paris la Revue d’études palestiniennes, qu’il dirige pendant plus de 25 ans, contribuant à ancrer la question palestinienne dans le débat intellectuel francophone. Il traduit en français l’œuvre du poète Mahmoud Darwich, son ami proche, offrant ainsi une voix poétique à la mémoire collective d’un peuple dispersé .
Parallèlement à son engagement culturel,il joue un rôle clé dans la diplomatie palestinienne. Membre du Conseil national palestinien depuis 1988, il participe aux négociations de paix de Madrid (1991) et Washington (1992-1993), avant de diriger la délégation palestinienne aux pourparlers sur les réfugiés de 1993 à 1997 .
De 2006 à 2021, il est ambassadeur, délégué permanent de la Palestine auprès de l’UNESCO, où il œuvre à inscrire la culture palestinienne dans le patrimoine mondial .
En 2015, l’UNESCO lui décerne le Prix Sharjah pour la culture arabe, saluant son rôle de « dépositaire de la mémoire palestinienne » et son engagement pour le dialogue interculturel . Il incarne une voix singulière, à la croisée de la diplomatie, de la littérature et de l’histoire, œuvrant inlassablement pour que la Palestine ne soit pas seulement une question politique, mais aussi une culture vivante, partagée et reconnue.
Aujourd’hui encore, Elias Sanbar poursuit son travail de transmission, convaincu que « l’ouverture aux autres cultures est primordiale et que le dialogue est la seule réponse valable à l’illusion qu’on ne peut protéger sa propre culture qu’en l’enfermant ». C’est donc tout naturellement qu’Au Poste a eu l’immense privilège de le recevoir alors que la guerre gagnait Rafah, et ses 1,5 million de réfugiés.
Parutions :
Palestine 1948 : l’expulsion (1984)
Les Palestiniens dans le siècle (1994)
Palestine, le pays à venir (1996)
Le Bien des absents (2001),
Palestiniens : la photographie d’une terre et de son peuple de 1839 à nos jours (2004)
Figures du Palestinien (2004),
Dictionnaire amoureux de la Palestine (2010)
Le Rescapé et l’Exilé (2012, avec Stéphane Hessel)
La Palestine expliquée à tout le monde (2014).
Elias Sanbar a également traduit plusieurs œuvres du poète palestinien Mahmoud Darwich :
Le Lit de l’étrangère (2000)
La Terre nous est étroite et autres poèmes (1966-1999) (2000)
Comme des fleurs d’amandier ou plus loin (2007)
Le Lanceur de dés et autres poèmes (2010)
Nous choisissons Sophocle et autres poèmes (2011)
- Dernier ouvrage : La Dernière guerre ? Palestine, 7 octobre 2023 – 2 avril 2024
- Editeur : Gallimard
- Année de parution : 2024
Israël, la Palestine, et «la dernière guerre?». Elias Sanbar #AuPoste
Alors que la guerre gagne Rafah, et ses 1,5 million de réfugiés, Au Poste a le bonheur de recevoir ce lundi Elias Sanbar, ex ambassadeur de la Palestine auprès de l'Unesco, délégué de la Palestine aux accords de Madrid, traducteur et historien, grand ami de la paix et de Deleuze. Elias Sanbar est l'une des voix palestiniennes qui portent.
13 mai 2024
États généraux de la presse indépendante
« Libérons l’information des pouvoirs politiques, des médias de la haine, des milliardaires ». Le 30 novembre, plus de 100 médias indépendants, organisations et collectifs de journalistes ont appelé à un sursaut. Une soirée co-présentée par Nora Bouazzouni (Paye ta pige) et David Dufresne (Au Poste).
1 décembre 2023