Convoqué : Keraron Lola
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Journaliste
Lola Keraron était présente en tant qu’intervenante à la table ronde sur « L’empire colonial de Bolloré : genèse et actualités de la Françafrique » lors de l’Acte 2 de la mobilisation Levez les voiles, les 24 et 25 mai 2025, tenue près de Guiscriff (Finistère), village antifasciste et rassemblement en mer dans l’archipel des Glénan. Journaliste à la Revue Silence, un mensuel indépendant traitant d’écologie, d’anticapitalisme et de luttes sociales
Née à Bayonne, Lola grandit à Carquefou (Loire‑Atlantique) dans une famille d’ingénieurs de gauche. Elle occupe une prépa scientifique à Nantes dès 2015, puis intègre AgroParisTech en 2017. À sa remise de diplôme en mai 2022, à 24 ans, elle lance avec un collectif d’étudiants un appel à « déserter » les pratiques professionnelles destructrices – une déclaration devenue virale, vue plus de 12 millions de fois
Vie militante et expériences de terrain
Après AgroParisTech, elle vit plusieurs mois dans des lieux collectifs et participe à des chantiers participatifs, notamment dans le Tarn (rénovation de ferme selon des techniques naturelles) et sur la ZAD de Notre‐Dame‐des‐Landes, pour “réapproprier des savoirs de subsistance” et s’autonomiser politiquement. Elle milite au sein du collectif Des agros qui bifurquent, promeut une « désertion accessible », et participe à des initiatives comme Désert’heureuses pour sensibiliser étudiant·es et lycéen·nes
Journaliste engagée
Depuis 2021, Lola est journaliste à Revue Silence, pour laquelle elle a publié plus de 60 articles, allant de l’agroécologie aux luttes sociales et néocoloniales (Publications sur PFAS, Bolloré, Françafrique…)
Elle publie également dans Basta!, notamment sur des sujets agricoles et OGM en juin 2021
Quand Bolloré rime avec bâillonner ? dossier sur Bolloré, Mars 2025
Blocage féministe de Greenham Common (avril 2025) et Vivre dignement du métier de bergères (mai 2025)
Enjeux et positionnements idéologiques
Lola se montre critique vis-à-vis d’AgroParisTech, qu’elle affuble d’un modèle productiviste, et prône une écologie politique intégrant les oppressions de genre, race et classe.
Elle défend une écologie radicale et collective, décloisonnée : « pas de séparation entre militantisme et travail rémunéré »
Son intervention régulière dans des médias indépendants et ses actions militant pour une agroécologie autonomisante, renforcent les alternatives rurales et collectives
Perspectives actuelles et projets
Au printemps 2022, elle envisage de s’installer en collectif pour développer une activité agricole autour des plantes médicinales, parallèlement à un projet de série documentaire
Sur le plan professionnel, elle vend occasionnellement ses articles, mais vit principalement de la précarité choisie, logée et nourrie en échange de son travail militant
Elle reste très active dans des démarches collectives (chantiers, solidarités, ateliers), tout en continuant à produire un journalisme d’investigation et d’analyse.
Présence sur le net
Revue Silence : plusieurs articles de fond sur les mêmes thématiques que celles abordées lors de la table ronde sont disponibles sur leur site.
L’empire colonial de Bolloré: ses racines, ses opposants
Derrière le rideau de fumée du groupe médiatique et de la green-tech, Vincent Bolloré tire sa fortune d’un empire colonial. Des plantations d’huile de palme et d’hévéas aux médias africains, en passant par la logistique portuaire, le groupe est un pilier de la françafrique. L’envers du décor c’est l’exploitation de la nature et des êtres humains, les jeux d’influence sur les élections et les marchés frauduleux. Le pillage organisé d’un continent au service d’une idéologie.
24 mai 2025