Convoquée : Keke Rachel

Rachel Kéké est une femme politique, ancienne gouvernante à l’hôtel Ibis Batignolles. Elle commence à y travailler en avril 2003 en tant que femme de chambre. Devenue gouvernante en 2019, elle devient la même année l’une des porte-parole de la grève des femmes de chambre de l’hôtel, considérée comme la plus longue de l’histoire de l’hôtellerie en France. Les femmes de chambre peuvent finalement crier victoire vingt-deux mois plus tard, en obtenant une revalorisation salariale. Entre temps, portant les revendications de ses collègues, elle fait la connaissance d’Eric Coquerel, député Le France Insoumise.

En 2022, elle rejoint le parlement de l’Union Populaire, afin de soutenir la candidature à la présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, se faisant notamment remarquer le 7 mai 2022 à la convention de lancement de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale. Sa prise de parole sur la situation des travailleurs essentiels et l’importance de les représenter à l’Assemblée est décrite comme la plus applaudie par le public.

Au Poste la rencontre quelques semaines plus tard, alors qu’elle intervenait au Plateau des Glières, lors du Rassemblement des Citoyens Résistants d’hier et d’aujourd’hui.

Investie par LFI (Nupes) elle est élue députée dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Elle est alors la première femme de chambre à être élue députée à l’Assemblée Nationale française. Féministe, défenseuse des Gilets Jaunes, se définissant comme “une guerrière”, l’ambition politique de Rachel Kéké peut se résumer en quelques mots : faire entendre la voix des invisibles.
Ses interventions dans l’hémicycle viennent rappeler à un ensemble bourgeois et blanc qui, comme le dit Rachel Keke “n’a jamais su ce que c’était de gagner 800€ par mois”, la réalité économique que vivent beaucoup de Français.es et de personnes vivant en France. En tant que députée, elle fait face à un racisme décomplexé de la part de certain.es éditorialistes de télévision.

Lors des législatives anticipées de 2024, elle arrive en tête du premier tour mais perd le second de 500 voix. La même année, elle publie un essai autobiographique Cette rage dans mon coeur, les combats d’une députée pas comme les autres (Michel lafon, 2024), préfacé par Jean-Luc Mélenchon.