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Convoqué : Carles Pierre

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Documentariste de premier plan

Pierre Carles est journaliste et réalisateur de longs-métrages documentaires. Son ton acide et burlesque, ses obsessions pour la critique des médias et l’émancipation sous toutes ses formes ont façonné un cinéma à son image : mordant, entêté, idéaliste. Carles se fait connaître en 1992 en dévoilant l’imposture de la fausse interview de Fidel Castro par Patrick Poivre d’Arvor, puis en tant que réalisateur de courts métrage pour l’émission belgo-française Strip Tease.

Sa filmographie est marquée par un goût certain pour la révolte (et les tournages à l’insu de ses sujets) déclinée en deux thèmes. D’abord, la manipulation de la presse, avec une critique de Canal+ dans Pas vu pas pris (1998), un réquisitoire contre Charlie Hebdo dans Choron, dernière (2008), une critique d’Arrêt sur images dans Enfin pris ? (2002) ou encore de TF1 dans Fin de concession (2010). Il dénonce notamment dans ces films les pratiques révérencieuses des médias envers les politiques et leur manque d’indépendance.

Pas vu pas pris obtient le Grand prix du jury et prix du public au festival du film de Belfort « Entrevues  », le prix du jury au festival «  Espoirs en 35 mm  » de Mulhouse, une nomination au festival international de Locarno, au festival du film francophone de Namur et à l’ACID au festival de Cannes.

Le second thème de son cinéma est celui de l’émancipation, qu’il s’agisse d’émancipation intellectuelle, avec La sociologie est un sport de combat (2001), le seul portrait filmé existant du sociologue Pierre Bourdieu, d’émancipation du salariat et du monde du travail, avec Les ronds points de la colère (2019), Attention danger travail (2003) ou encore Volem rien foutre al païs (2007). Il allie ses deux thèmes dans le feuilleton Opération Correa (2015), lorsqu’il dénonce le silence des médias français sur la politique anti-FMI du président d’Equateur Rafael Correa.
Un dernier thème émerge depuis les années 2020 : la résistance via la lutte armée, à laquelle Carles consacre un documentaire, Guérilla des FARC, l’avenir a une histoire (2023).

En 2019, le réalisateur démarre une enquête qui va durer cinq ans, dans l’optique de réaliser Who wants Georges Ibrahim Abdallah in jail ?, un film sur le scandale de la détention du militant communiste libanais, libérale depuis 1999, et devenu le plus ancien prisonnier du conflit israelo-palestinien. C’est dans le cadre de ce projet qu’Au Poste le convoque, pour un entretien au caractère trempé, à l’image de son invité. Depuis, Carles a publié Dans les oubliettes de la République (Delcourt, 2024), une bande-dessinée retraçant l’enquête effectuée pendant la préparation du tournage du film, où s’y mêle faillite médiatique et ingérence américaine dans la justice française.

L’affaire Georges Ibrahim Abdallah avec le documentariste Pierre Carles
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L’affaire Georges Ibrahim Abdallah: le prochain film de Pierre Carles

Il est le prisonnier politique le plus ancien de France: Georges Ibrahim Abdallah. En 2024, cela fera 40 ans que le condamné à perpétuité est sous les verrous. Une «peine de mort lente» disent ses avocats. Jugé pour complicité dans l'assassinat de diplomates israéliens et américains à Paris, le libanais communiste fait l'objet d'un film (à venir) de l'excellent et redoutable Pierre Carles (Pas vu pas pris, Enfin pris, La sociologie est un sport de combat).
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