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Odile Maurin #AuPoste

Identifier et combattre le validisme

Avec Odile Maurin, activiste antivalidiste, membre de l’association Handi-Social, conseillère métropolitaine d’opposition à Toulouse, par ailleurs fort favorablement connue de nos services.

« J’ai pris des coups parce que je suis en fauteuil. » Dès les premières minutes, Odile Maurin nous saisit. La voix est posée, mais le récit est tranchant. Militante toulousaine, ancienne candidate politique, féministe, queer, et surtout inlassable défenseuse des droits des personnes handicapées, Présidente de l’association Handi-Social, aujourd’hui c’est l’une des figures les plus réprimées de France. Le mot est fort, mais les faits le justifient. Son corps est politique. Et c’est ce que l’institution lui fait payer.

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Quand l’engagement devient une menace

Odile n’a jamais hésité à se mettre en danger : blocages de routes, actions non violentes, désobéissance civile assumée. « Je suis militante, pas terroriste. » Mais dans les faits, tout se passe comme si ses gestes dérangeaient bien plus que ceux des manifestants valides. Elle raconte avoir été ciblée, suivie, menacée, convoquée sans motif sérieux. « Quand une femme en fauteuil roule vers une voiture de police, c’est un attentat ? »

Pourquoi les violences policières ciblent-elles les personnes en situation de handicap ?

Parce qu’elles exposent un angle mort. Parce qu’un fauteuil roulant en tête de cortège renverse la narration habituelle. « Quand tu manifestes avec ton corps fragile, tu rappelles à l’État ce qu’il veut invisibiliser. » Odile parle des coups reçus, des pneus crevés, des caméras confisquées. Elle évoque cette violence sourde, structurelle, institutionnelle, qui prend racine dans le validisme : cette idéologie implicite selon laquelle seules les personnes valides mériteraient l’espace public.

« Je suis un caillou dans leurs roues, alors ils m’écrasent »
Odile Maurin

Justice : arme ou bouclier ?

Depuis 2019, Odile enchaîne les convocations et les procès. Elle évoque un acharnement judiciaire. À chaque nouvelle affaire, elle doit prouver que son fauteuil n’est pas une arme, que ses cris ne sont pas une menace. Elle parle d’un système kafkaïen où elle est tantôt irresponsable, tantôt dangereuse. Le tchat réagit : « Ce pays punit l’engagement quand il vient des marges », écrit Jo_Marche.

Pourquoi la justice ne reconnaît-elle pas le validisme ?

Parce qu’elle refuse de le nommer. Odile insiste : « La première violence, c’est de ne pas être crue. » Elle raconte ses plaintes classées sans suite, les expertises biaisées, les témoignages ignorés. Elle parle de cette police qui nie les coups, même quand ils sont filmés. « On me dit que je me jette contre les matraques. Vous imaginez ? » Elle rit, mais c’est un rire d’exaspération.

Une militante, mille fractures

Le plus poignant, c’est peut-être ce mélange de lucidité et de fatigue. Elle ne se pose jamais en victime. Elle analyse, démonte les récits, relie les points. Elle cite les textes, les lois, les arrêts. Elle connaît son droit. « C’est ça qui les emmerde : je suis handicapée et informée. » Ce moment, dans l’émission, est presque joyeux. Elle a ce talent de retourner le stigmate. Et pourtant, on sent la solitude. La lassitude. « Je suis fatiguée de devoir survivre. »

Comment lutter contre un État qui nie la répression des minorités ?

Odile propose des pistes juridiques politiques collectives. Elle parle de solidarité, de réseaux de défense, d’actions juridiques à l’international. Elle croit encore au droit, mais pas à cette justice telle qu’elle fonctionne aujourd’hui. Elle veut qu’on nomme les choses : validisme, répression, stratégie de la peur. « Ce qu’ils veulent, c’est que je m’arrête. Et je ne m’arrêterai pas. »

« Je suis encore là. Et rien que ça, c’est politique. »
Odile Maurin

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En quoi  l’engagement militant d’Odile Maurin  constitue-t-il une menace pour les institutions ?

Son combat met en lumière des injustices structurelles, notamment le validisme et la répression policière. En dénonçant ces mécanismes, elle  dérange l’ordre établi.

Pourquoi les violences policières ciblent-elles particulièrement les personnes en situation de handicap ?

Parce qu’elles révèlent un angle mort de la société. Un fauteuil roulant en manifestation renverse la narration habituelle et rappelle à l’État ce  qu’il cherche à invisibiliser.

Quelles stratégies Odile Maurin propose-t-elle pour lutter contre la répression des minorités ?

Elle met en avant des actions juridiques, des mobilisations collectives,  des réseaux de solidarité et le recours aux instances internationales pour dénoncer les abus.

En quoi son combat incarne-t-il  une forme de résistance politique ?

Son engagement va au-delà de sa propre situation : elle défend un combat  collectif contre l’invisibilisation et la discrimination des personnes en situation de handicap.

Pourquoi le simple fait de  continuer à militer est-il un acte politique pour Odile Maurin ?

Parce que l’État cherche à la faire taire par la répression, et en continuant à se battre, elle refuse de céder à la peur et affirme son existence dans l’espace public.

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Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par la rédaction.

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