Grands médias : y aller ou pas? Tous ceux qui désirent changer le monde ont un jour affronté ce dilemme. D’un côté, la nécessité de populariser les luttes, l’extase de la visibilité. De l’autre, la soumission aux normes journalistiques et l’engrenage de la politique-spectacle (…) Si les organisations contestataires produisent du collectif pour remporter leurs combats, le journalisme politique personnalise les luttes collectives pour raconter leurs histoires. Qu’il s’agisse des portraits en dernière page de Libération, de l’émission de M6 «Une ambition intime», de la mise en scène de la vie personnelle qui ponctue les entretiens conduits par Léa Salamé sur France Inter, les intervenants sont sommés de dévoiler une partie de leur vie de famille, de leurs goûts, de leurs aventures personnelles, plus souvent qu’on ne leur demande de détailler les objectifs, les luttes et la pensée des mouvements qu’ils représentent.»
Le monde diplomatique