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« Global Police », magnifique et terrible voyage en BD. De l’invention du « bobby » anglais au modèle chinois

Jamais la littérature sur la police n’a été aussi abondante et passionnante que depuis quelques années. Il manquait un (mauvais) genre, et quel genre: la Bande dessinée. C’est chose faite.

Florent Calvez, pilier du tchat d’Au Poste, et Fabien Jobard, politiste bien connu de nos services, sortent «Global Police. La question policière dans le monde et l’histoire» (Delcourt). C’est beau, c’est fort, c’est puissant. Et c’est Au Poste.

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On voulait rompre avec ces BD documentaires, avec un sachant et un naïf” expliquent Calvez et Jobard en présentant leur collaboration. Ce dernier voulait créer “une théorie générale de la police […] à travers un “panorama des plus vastes des pratiques policières à travers le monde et l’histoire.” La bande dessinée s’est imposée comme “l’instrument magique”, celui qui permet de passer d’une époque à un pays différent, du 19e siècle à New-York à la Chine actuelle, du 17e siècle en Europe à Lagos de nos jours. 

On s’est dit qu’il fallait trouver un système narratif pour donner vie aux faits. Donc il y a des séquences contextuelles, mais aussi des petites historiettes, et des parenthèses segmentant le récit, en présentant un personnage clé qui casse le quatrième mur et s’adresse au lecteur. 

Florent Calvez

Ces planches ciselées, aux couleurs sépia, au ton incarné, naviguant entre la Ronde de nuit de Rembrandt et les guérites des policiers de Shanghai, posent la question au lecteur : “Quel type de police voulons-nous ? Qu’est-ce qu’une police juste ? Qu’est-ce que ‘pas de police du tout’ ?

Calvez et Jobard nous présentent d’abord le premier modèle policier français, celui de Fouché : une police de mouchards, de défiance, qui traque les opposants politiques. Puis le modèle anglais, “les bobbies”, conçu par Peel, en opposition totale au modèle français : une police en uniforme, visible, respectueuse, faisant corps avec le public, et dont on devrait mesurer l’efficacité à la tranquillité de la société. Enfin le modèle japonais, qui se présente comme le futur le plus probable : une société très technologique, très policée, fondée sur l’ordre moral, mais où l’institution policière joue un rôle très faible, et où le contrôle social est totalement naturalisé, avec la surveillance de tout le monde par tout le monde.

On peut vouloir abolir la police, mais les missions de la police existent de toute façon. Donc comment organise-t-on la société pour accomplir ces missions et protéger chaque personne ?

Florent Calvez

Jobard insiste sur cet impensé de la question abolitionniste : “l’institution de la police c’est une histoire très brève, très récente : l’essentiel de notre histoire c’est la non-police. […] Et ce n’est que très récemment que la police s’est intéressée à la sécurité des gens sur la voie publique, et n’a pénétré des espaces privés que très tardivement, avec les violences conjugales et intrafamiliales.”D’ailleurs ajoute-t-il, “dans la plupart des sociétés, l’idée de confier la police à un corps spécialisé mérite chaque fois d’être questionnée. il n’y a guère que dans des sociétés très étatisées, où l’Etat est très présent symboliquement, comme la France, pour rendre inconcevable l’émergence de ces milices.” Penser la non-police ne suffit donc pas, surtout si elle signifie en réalité la naissance de milices qui peuvent s’avérer encore plus dangereuses. Jobard conclut : “Abolir la police institutionnelle, ce n’est jamais abolir les rapport de domination dans la société. Abolir la police pourquoi pas, abolir la violence c’est une toute autre histoire.” 

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