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Adrien Nonjon, Sylvie Laurent, Grégoire Kauffmann, Marine Turchi Christophe-Cécil Garnier

Trump, Musk, Le Pen: «Dans ce clair-obscur surgissent les monstres»

Avec Sylvie Laurent, américaniste ; Adrien Nonjon, historien des extrêmes droites de Russie et d’Ukraine ; Grégoire Kauffmann, fin connaisseur des extrêmes droites françaises, Marine Turchi de Médiapart et Christophe-Cécil Garnier de StreetPress.

Elon Musk qui commet un salut hitlérien le jour de l’investiture de Donald Trump… à quelques jours d’un nouvel anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par l’armée de Vladimir Poutine…

2025 a à peine enterré Jean-Marie Le Pen, que le danger pour les démocraties menace, avec parfois des visages nouveaux. Une « Internationale réactionnaire », selon la formule d’Emmanuel Macron, s’apprête-t-elle à redéfinir le prochain quart de siècle ?

Ou, si on préfère citer Gramsci : sommes-nous désormais entrés de plein pied dans ce moment de bascule où « le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres» ?

Pour en discuter, Extrêmorama reçoit trois historiens soucieux de mettre le moment présent en perspective : Sylvie Laurent, américaniste, bien connue de nos services pour ses travaux des questions sociales et raciales aux États-Unis ; Adrien Nonjon, historien des extrêmes droites de Russie et d’Ukraine ; Grégoire Kauffmann, fin connaisseur des extrêmes droites françaises.

Avec nous, également, deux journalistes au travail exceptionnel sur l’extrême droite : Marine Turchi de Mediapart et Christophe-Cécil Garnier, rédacteur en chef adjoint au pôle enquête de StreetPress.

Deux heures en direct, sur Mediapart et Au Poste

Après une saison 100% Au Poste, la S02 d’Extrêmorama signe la rencontre entre Au Poste et la maison… Médiapart. Un sainte et modeste alliance d’indés contre le péril facho. Toujours, et plus que jamais co-animé par l’historien Nicolas Lebourg et David Dufresne.


L’extrême droite qui rafle la mise, partout. Les libertés fondamentales attaquées de toutes parts. Une gauche de gauche à reconstruire. Plus que jamais une presse réellement indépendante, et pas pareille, est nécessaire.

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Un libertarianisme dangereux

« Internationale fasciste », cette expression peut nous sembler oxymorique. Pourtant, Nicolas Lebourg nous le rappelle, les groupes fascistes depuis l’entre-deux-guerres ont toujours cherché à trouver des accords à travers le monde. La formule de Gramsci ne pourrait être plus actuelle aujourd’hui, quand surgissent des personnalités nouvelles comme Elon Musk, qui représente dans l’imaginaire collectif un surhomme conquérant Mars tout en maintenant des valeurs traditionnalistes. Ce monstre dont parle Gramsci, ce n’est ni plus ni moins que l’offre politique libertarienne. Mais pour Sylvie Laurent, il ne faut pas tomber dans un état de fascination pour le patron de Tesla.

Il est la figure la plus saillante d’une nouvelle classe capitaliste aux États-Unis qui vient de la tech, dont l’emprise sur l’État, sur le gouvernement américain est sans précédent dans l’histoire du lien entre capital et démocratie. Mais il est aussi le signe d’un stade nouveau, précisément dans la manière dont finalement la démocratie doit céder le pas devant les intérêts du capital et de la puissance.

Sylvie Laurent

Si le libéralisme, traditionnellement, comptait attribuer à l’État un rôle minimal, il « capture » aujourd’hui ce même État pour servir les intérêts des puissants. Cela donne cette hydre à deux têtes que sont Trump et Musk, mais correspond plus généralement à une nouvelle conception du pouvoir. Cette fascination pour la technologie va de pair avec la révolution réactionnaire déjà à l’œuvre durant la période d’entre-deux-guerres. En ce sens, la dérive des États-Unis vers le fascisme devient de plus en plus évidente.

Cette évolution politique est accompagnée de la montée en puissance de l’idéologie eugéniste, mise à l’œuvre à l’université de Standford, nid d’esprits soi-disant supérieurs, brandissant le rêve d’une civilisation améliorée par la technique et la science. Le libertarianisme, qu’Elon Musk et la Silicon Valley n’ont cessé de faire passer pour une figure anti-autoritaire, a été le fil conducteur de cette amélioration de la performance technologique. Le grand facteur de performance mis en avant   par la tech d’extrême-droite à l’international et la capacité de l’homme à extraire l’énergie de la terre. C’est ainsi qu’a été conçue l’échelle de Kardachev, visant à évaluer le niveau d’intelligence d’une civilisation extra-terrestre selon un gradient lié à leur niveau d’extractivisme. C’est idée de gradient civilisationnel  fortement reprise par les penseurs d’extrême-droite technophiles.

« Les rafles ont commencé »

Le 20 janvier 2025, lors de l’investiture de Donald Trump, Elon Musk effectue incontestablement un salut nazi après avoir remercié son public. « Révélation obscène », selon Sylvie Laurent, du « dessein nationaliste, de violences sociales de haine et de discrimination » dont ont fait preuve les décrets signés dans la même journée. Parmi eux, on trouve notamment la sortie des États-Unis de l’Organisation Mondiale de la Santé, l’annulation des politiques de défense de la diversité et contre les discriminations, la suppression d’ouvrages et de références dans les bibliothèques, ou encore la mise de la justice aux ordres du pouvoir. Ce geste, maîtrisé et loin d’être une manifestation de l’excentricité du personnage, n’est que la face immergée de l’ordre économique et politique nouveau.

Il s’agit donc de saisir ce geste fasciste dans toute sa puissance historique et non comme un mème et une fantaisie menant à fantasmer une certaine image du milliardaire. Une autre image d’Elon Musk, moins médiatisée mais non moins inquiétante, le montre devant une foule de migrants sur le point d’être renvoyés de l’autre côté de la frontière mexicaine. Cette posture annonce les mesures d’exclusion sociale aux proportions importantes, alimentées par une industrie de la surveillance, de l’incarcération et de la gestion des populations « en surplus ».

Les rafles ont commencé aujourd’hui, à l’heure où nous parlons. Dans les grandes villes des États-Unis, on entre dans les écoles, les hôpitaux, les églises et on commence cette politique de la terreur, que le numérique va extrêmement huiler et faciliter.

Sylvie Laurent

À l’Est, un fascisme également d’ampleur

Vladimir Poutine prétend s’ériger face à cette montée du fascisme occidental. Mais les modèles virilistes, nationalistes et traditionalistes sont loin d’être absents du paysage médiatique et de la société russe. Les vidéos « Sigma » circulant sur les réseaux sociaux en sont la preuve, montrant des hommes qui affichent leur masculinité en rabaissant l’image de la femme. Plusieurs personnalités des réseaux, en Russie mais aussi en Europe et aux États-Unis, reprennent dans leurs vidéos la chanson russe « Sigma Boy », marqueur de cette réalité misogyne et masculiniste.

En Ukraine, il existe aussi bel et bien une extrême-droite décrite par Adrien Nojon dans son livre « Le Régiment Azov ». D’abord un bataillon, ce groupe militaire a pour but de chasser l’armée ukrainienne. Parmi ce groupuscule, on retrouve des paramilitaires suprémacistes blancs, xénophobes et antisémites, et aussi des hooligans issus de différents clubs de foot. Ce bataillon joue un rôle important dans la défense de Marioupol en 2014. Arrive ensuite le rapport de Minsk qui  lui permet d’être intégré dans des structures officielles. Ce bataillon devient alors vite un régiment affilié à la garde nationale ukrainienne. En 2022, au moment de l’invasion de la Russie, ce régiment intervient à nouveau dans la défense de Marioupol, avant de se transformer en « brigade Azov » directement intégrée aux forces armées ukrainiennes.

Azov est avant tout une image de marque pour beaucoup de mouvements et de militants d’extrême-droite. Azov représente l’accomplissement d’une mouvance sur un certain nombre de choses : l’engagement armé, la défense de l’Ukraine mais aussi l’idéologie d’une supériorité raciale ukrainienne.

Adrien Nonjon

Ce régiment représente donc le mythe du combattant parfait auquel aspirent beaucoup de structures marginalisées. Le projet politique du parti issu de ce régiment est avant tout centré sur le réarmement de la nation. Mais son originalité par rapport à d’autres groupes est qu’il a réussi à se connecter à l’international avec le projet d’Intermarium, mouvement polonais qui à l’origine s’opposait au bolchévisme et à l’Allemagne. Ce projet est repris par Azov pour lutter contre la Russie mais aussi contre l’Occident jugé libéral et décadent.

La mort du « Diable de la République » et sa couverture médiatique

Le 7 janvier 2025 meurt Jean-Marie Le Pen. Le cirque médiatique s’empare de termes qui ont pour effet de minimiser la gravité des positions et déclarations du fondateur du RN. On entend sur les plateaux parler de « dérapages », de « provocations », mais jamais d’antisémitisme, de racisme, de sexisme ou d’homophobie. Pour Marine Turchi, ces euphémisations prouvent la sémantique de l’extrême-droite et ses thématiques, de plus en plus banalisées, glissent vers la droite et bien d’autres. L’Agence France-Presse le qualifie de « tribun hors-pair » dans son tweet, l’Élysée formule que « l’histoire jugera de ses actes », et François Bayrou le vante comme « combattant » avant sa déclaration sur le « sentiment de submersion migration » le jour de l’émission. Mais parmi les qualificatifs utilisés, on retrouve celui de « diable de la République » que l’on doit à Grégoire Kauffman, autre invité du soir. Une expression née de la soi-disante phobie du pouvoir exprimée par Jean-Marie Le Pen, n’ayant jamais voulu se rallier à la droite. Ce terme était repris par Le Pen lui-même, séduit par image et ce répertoire agressif.

À la messe en hommage au fondateur du FN sont mentionnés certains de ses premiers associés  dont Roger Holeindre, membre de l’OAS. Néanmoins, François Brignot, milicien sous Vichy et Pierre Bousquet, de la division Charlemagne de la Waffen-SS ne sont pas mentionnés, au vu du discours du RN qui consiste à différencier la nouvelle extrême-droite de l’ancienne. Cela n’empêche pas Louis Alliot, chef de cabinet de Jean-Marie Le Pen, de lister les premiers compagnons de route ayant permis l’existence du FN. Marine Turchi, présente à la cérémonie, a l’impression de retourner au temps où le FN n’était pas purgé de personnalités maurrassiennes ou nostalgiques de Vichy. À côté d’elle, des skinheads de Belgique. Des royalistes également, des membres du Groupe union défense, que l’on voit moins affichés comme tels dans les rassemblements du RN. Le socle idéologique est toute fois identique chez le parti de la fille et celui du père, tout comme leur entourage même s’il est plus discret aujourd’hui.

Quel récit retient-on de l’extrême-droite ?

Dans le tchat, quelqu’un demande si Mitterrand a été remercié durant l’hommage à Le Pen. Derrière cette boutade se trouve un débat autour du rôle du président socialiste dans la percée médiatique du dirigeant du FN notamment en l’ayant propulsé dans l’émission L’Heure de vérité. Nicolas Lebourg est sceptique quant à cette lecture et lui préfère la vision sociale de l’histoire de la popularité de Le Pen, en prenant pour exemple les élections municipales du début des années 1980 où l’on voit monter le FN. Si la pression exercée par Mitterrand pour l’inviter dans le débat public est un coup de pouce, la dynamique est déjà lancée. Toutefois, la responsabilité des médias dans l’importance qu’a prise l’extrême-droite dans l’espace social aujourd’hui n’est pas à nier, surtout avec le RN et sa dédiabolisation.

Depuis 2008, les chaînes d’information en continu, notamment BFM, ont commencé à diffuser les meetings sans filtre, sans contexte, du RN en marge des grandes élections. […] Vous perdez le rôle du journaliste qui est d’informer, de mettre en contexte, de fact-checker. J’ai vu des mots du Front National dans la bouche des journalistes, « la vague bleu marine », « le front », le « marinisme » et plus le « lepénisme ».

Marine Turchi

Pour la journaliste, le storytelling de Marine Le Pen est largement accompagné par les médias. En 2010, au moment de la succession à Jean-Marie Le Pen et de l’élection interne entre sa fille et Bruno Gollnisch, la première a eu un score écrasant. Personne ne voulait d’une histoire avec Gollnisch et ses propos négationnistes, tandis que Marine Le Pen offrait un récit plus alléchant en reprenant le flambeau de son père sans lui ressembler complètement.

Les journalistes face au fascisme

Début 2025, Ivanne Trippenbach publie un article dans le Monde dans lequel elle retranscrit un entretien mené auprès de Jean-Marie Le Pen, où il justifie ses actes de torture lors de la Guerre d’Algérie, comme dans sa phrase « Je le fais sous les ordres de mon capitaine ». La journaliste a donc réussi à obtenir cette rétractation car pendant des années, Le Pen prétendait que ses mots sur la torture n’étaient que pure provocation. Trippenbach subit depuis un cyberharcèlement violent et a porté plainte, ce qui a empêché sa venue à l’émission.

Christophe-Cécil Garnier, qui a recueilli les propos du chanteur néonazi Renaud Mannheim, le cite en disant Jean-Marie Le Pen était son chef, son leader. Dans les boucles Telegram des néonazis, Le Pen correspond à leur vision du fascisme et de la société. Il y est glorifié comme tortionnaire en Algérie. Si en 2022, l’arrivée d’Éric Zemmour sur l’échiquier politique leur offrait ce que Le Pen avait été, le journaliste n’est pas sûr qu’ils se rattachent au RN aujourd’hui, même s’ils faisaient bien partie des électeurs lors des dernières législatives. Le RN comporte bien toujours des membres du FN qui étaient entrés dans le parti dans les années 1980. D’autres encore qui n’avaient jamais voulu intégrer le FN finissent par rejoindre le RN comme Thierry Mariani, ancien ministre UMP sous Nicolas Sarkozy.

Cinq questions-clé

Qu’est-ce que l’eugénisme ?

L’eugénisme est selon le Conseil d’État « l’ensemble des méthodes et pratiques visant à sélectionner le patrimoine génétique des générations futures d’une population en fonction d’un cadre de sélection prédéfini ». Celui envisagé par Elon Musk et autres magnats de la tech vise à créer l’humain parfait selon des critères racistes et sexistes, entre autres.

Qu’est-ce que l’échelle de Kardachev ?

L’échelle de Kardachev, inventée par l’astronome soviétique du même nom, est une méthode de classement des civilisations en fonction de leur niveau technologique et de leur consommation énergétique. Si elle servait auparavant à la recherche d’une civilisation extraterrestre, elle est présente aujourd’hui dans l’idéologie d’extrême-droite.

Qu’est-ce que le projet Intermarium ?

Au début du XXème siècle, après avoir obtenu son indépendance, la Pologne compte transformer et rebaptiser leur région comme l’Intermarium, une puissante union protégeant l’Europe centrale et orientale face à l’essor de l’Allemagne et de la Russie. Cette idée est reprise par l’extrême-droite ukrainienne aujourd’hui.

Quelle est l’importance de l’émission « L’Heure de Vérité » ?

« L’Heure de Vérité » est une émission créée et présentée par François-Henri de Virieux diffusée sur Antenne 2 de 1982 à 1995. À la demande de François Mitterrand, Jean-Marie Le Pen est invité pour la première fois le 13 février 1984, ce qui lui donne selon certains historiens une importante visibilité qui aidera au succès de son parti.

Qu’est-ce que le Groupe union défense ?

Le GUD est une organisation étudiante d’ultradroite violente. Elle s’affirme comme le principal groupe de militants d’extrême-droite en France dans les années 1970, jusqu’à sa marginalisation due au FN et à d’autres organisations comme Ordre nouveau. Le GUD est dissout en 2024.

AVIS AUX AUPOSTIEN·NE·S

Les aléas du direct ne nous ont pas permis de réagir en apportant la contextualisation nécessaire aux accusations d’antisémitisme d’un de nos invités à l’égard de Jean Luc Melenchon. Revoyons la séquence: à 1:05:10, lancement d’un pot pourri qui nous plonge dans «l’ambiance des chaines d’info» lors de la mort de Jean-Marie Le Pen. A 1:07:30 David Dufresne dit clairement «on est sans voix devant ce déluge de contre vérités», notamment les déclarations de Gilles-William Goldnadel sur le plateau de CNews qui vient de comparer l’antisémitisme avéré de Le Pen avec celui qu’il suppose de Mélenchon. Notre invité, l’historien Grégoire Kauffmann, tente d’y répondre. A 01:11:20, nous donnons la parole au tchat, «vent debout» contre ce qui vient d’être dit. Nous avons considéré sur l’instant que le sujet était clos et que nous pouvions passer au thème unique de cette deuxième heure. Peut être aurions-nous dû être plus catégoriques. Nos excuses à celles et ceux qui ont pu être heurtés.

Lors de la seconde intervention de Grégoire Kauffmann, le tchat est précisément mis en avant à l’antenne, comme vous pourrez le constater ici. Et il indique clairement son désaccord avec ce qui est dit sur le plateau.  Quant au direct sur Twitch et YT, le tchat est affiché en permanence. Les aupostien·ne·s le savent: le tchat est au coeur de notre dispositif. 

Sur le sujet, Au Poste a publié Réponse collective à une infamie : Sur l’accusation d’antisémitisme portée contre la France insoumise avec, parmi les signataires, Ludivine Bantigny, Albert Levy, Arno Bertina, Johann Chapoutot, Annie Ernaux, Michèle Sibony, Déborah Cohen, Leslie Kaplan, Simon Assoun, Jérémy Rubenstein et réalisé plusieurs émissions comme La France insoumise antisémite? Les historiens Bantigny et Rubenstein et le juriste Lévy ripostent… Au Poste

DROIT DE REPONSE DE JEAN-LUC MELENCHON

À la suite de l’émission intitulée « Extrêmorama. L’internationale fasciste », mise en ligne le 28 janvier 2025, Jean-Luc Mélenchon a adressé le droit de réponse suivant à Mediapart. Il nous semble être de notre devoir de le publier sur Au Poste également.

J’entends répondre aux propos tenus par Monsieur Grégoire Kauffmann, qui est intervenu dans l’émission “Extrêmorama. L’internationale fasciste”, diffusée le 28 janvier 2025 sur le site internet de Mediapart. Je conteste fermement les termes employés par Monsieur Kauffmann à mon égard. Celui­ ci m’attribue un « antisémitisme euphémisé et essentiellement stratégique » ainsi qu’une « hostilité à l’égard d’une puissance juive », et opère un parallèle avec l’antisémitisme de Jean-Marie Le Pen. Ces imputations renvoient à un positionnement idéologique particulièrement grave et condamnable, que je réfute avec force. J’ai toujours combattu l’antisémitisme et le racisme comme tout acte ou discours de haine et réaffirme mon attachement aux valeurs républicaines. Rappelons par ailleurs que Jean­-Marie Le Pen a fait l’objet de nombreuses condamnations pénales pour avoir tenu des propos antisémites, racistes et négationnistes. Je n’ai pas fait pour ma part l’objet de telles condamnations, ni même de la moindre poursuite, et pour cause. Aucune comparaison entre Jean-Marie Le Pen et ma personne ne saurait prospérer, notamment sur des questions aussi graves que le racisme et l’antisémitisme.

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