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Didier Wampas #AuPoste

Didier Wampas: le dernier punk

Didier Wampas sort un livre, un livre sur lui, sur nos jeunesses, sur nos 20 ans qu’on allonge tant qu’on peut. Un livre sur sa vision éternelle du monde (Le Seigneur est une fleur, à prendre au premier degré).

Wampas Didier, électro RATP le jour; fou furieux du micro le soir. Un ami. Un Punk ouvrier (Harpers Collins) comme, jadis, on disait prêtre ouvrier. Ce soir, ce soir, c’est Noël!


L’extrême droite qui rafle la mise, partout. Les libertés fondamentales attaquées de toutes parts. Une gauche de gauche à reconstruire. Plus que jamais une presse réellement indépendante, et pas pareille, est nécessaire.

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De l’usine à la scène : entre riffs et machines

Didier Chappedelaine, plus connu sous le nom de Didier Wampas, auteur-compositeur-interprète et chanteur du groupe éponyme, est l’énergique invité de cette matinée hivernale Au Poste. Il est monté, de Sète à Paris, avec sa compagne Florence, leur chienne Suzie, son t-shirt « I’m not Johnny Ramone », toute son humilité et son livre récemment sorti, Punk Ouvrier (HarperCollins France, 2024). Ce titre, repris d’une chanson de son premier album solo (Taisez-moi, Atmosphériques, 2011), résume à la fois sa vie, son œuvre et surtout son état d’esprit résolument punk.

C’est comme les chansons, j’ai pas envie de réécrire mes chansons, c’est du premier jet, je les garde comme ça, et le livre c’est pareil, les concerts c’est pareil. Même le studio, c’est pareil, j’essaie que ça soit le plus possible comme ça. Tout est du premier jet. J’ai l’impression de mentir aux gens si je réécris mes chansons ou mes textes.

Didier Wampas

Dans ce livre spontané, écrit en une seule prise, et dans lequel il ne souhaitait pas « trop se livrer », l’auteur revient sur sa jeunesse : son père communiste et ses Pif Gadget, parce que Mickey, c’était « trop capitaliste ». Il évoque cette époque pré-punk où « rien n’avait encore changé », citant au passage La Souris Déglinguée. Mais il revient surtout, chanson après chanson, souvenir après anecdote, sur sa double carrière : arpentant la ville le jour tel un « Starsky et Hutch » de la RATP, traînant dans les squats et les bars la nuit, anti-star de la scène rock.

Je préfère que les gens crient Didier Wampas est le roi sur scène, et que moi, je sois là, je joue la rock star complètement. Et après le concert, c’est fini. Je sais que c’est pas vrai. Je préfère en jouer, c’est un peu malsain sinon, tu vois, tu refuses ça alors que ça existe… C’est plus rigolo de jouer la rock star en sachant qu’on n’en est pas une !

Didier Wampas

Les coulisses du punk français : le souffle d’une époque

À la fois acteur et témoin de son temps, Didier Wampas évoque généreusement la scène rock alternative, dès ses débuts : du premier bar parisien à accueillir des concerts punks, Le Jimmy – le « CBGB français » – dans le 20ᵉ arrondissement, à la boutique de disques et label New Rose – son « Far West » à lui -, dans le Quartier latin. Là, lui et ses potes aimaient traîner, même s’ils s’en faisaient régulièrement virer, et New Rose finira par signer le groupe.

Aujourd’hui, je lis des livres de temps en temps sur le rock alternatif, tout ça. Ils exagèrent les gens, ils enjolivent ça, ils romancent ça… C’était des p’tits cons qui buvaient de la bière et qui cherchaient quelque chose à faire, en vrai, ces gens-là, à la base !

Didier Wampas

Le chanteur se souvient avec amusement de son concert avec Indochine au Stade de France, où on ne voulait pas lui donner de micro. Il évoque avec tendresse la première fois où il a entendu Manu Chao, l’une de ses chansons, à la radio dans un supermarché : « C’est bizarre ! » Lui qui n’a jamais eu d’attente, vivant une carrière sans souffrance, parle de l’ambiguïté du succès, incarnée par le tragique destin de Kurt Cobain. Il met en parallèle le dernier concert des Bérus – un « grand moment » – avec l’arrivée de Nirvana. Pour lui, c’est la fin d’une époque, un bouleversement : la fin des bandes, des bastons, « du jour au lendemain !»

Mais le punk n’y a pas laissé sa peau. Les Wampas continuent de tourner. Didier a sorti plusieurs albums solos. Il a fait de la country québécoise sous son véritable nom. Son groupe familial, Sugar et Tiger, va sortir son prochain opus. Enfin, ses premiers titres reprennent vie avec la formation du Didier Wampas Psycho Attack !

Je sais, ça n’se fait pas, un punk ou un curé, qui travaille pour manger, faut quêter ou mendier,

Je sais, ça n’se fait pas, d’aller faire les 3×8, quand tous les mômes voudraient, être des rock stars tout d’suite.

Ouvrier, Ouvrier, Ouvrier je suis punk ouvrier,

Comme avant il y avait des prêtres ouvriers.

Didier Wampas / George Ross / K Harp

Cinq questions clés

Pourquoi Didier Wampas se décrit-il comme un « punk ouvrier » ?

Didier Wampas a toujours mené une double vie : électricien à la RATP le jour et chanteur punk la nuit. Cette particularité reflète son refus des compromis, son refus de faire de la musique une marchandise.

Que raconte Didier Wampas dans son livre Punk Ouvrier ?

Le livre Punk Ouvrier (HarperCollins France, 2024) se base sur les chansons de Didier Wampas. Chaque chanson est un prétexte pour revenir sur sa jeunesse, ses souvenirs de tournée et sa double carrière, tout en explorant, et désacralisant, la scène punk française des années 80 et 90.

Que pense Didier Wampas de la scène punk française et de son évolution ?

Didier Wampas se souvient d’une époque brute et désorganisée, qu’il trouve parfois exagérée ou romancée dans les récits actuels. Pour lui, c’était avant tout des jeunes désœuvrés cherchant à s’amuser.

Qui sont Les Wampas ?

Les Wampas, c’est un groupe de « yéyé punk » français fondé en 1983, connu pour ses chansons décalées, son énergie scénique et son chanteur charismatique, Didier Wampas. Ils mêlent humour, poésie et critique sociale dans leurs textes. Les Wampas sont aussi la preuve que Dieu existe.

Quelle est la composition actuelle du groupe Les Wampas ?

Le groupe Les Wampas comprend à ce jour Didier Wampas (chant), Jean-Michel Lejoux (basse, ex-Satellites), Effello (guitare), Nicolas Schauer (batterie) et Tony Truant (guitare, ex-Dogs).

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Christophe Dettinger, boxeur, raconte. Les Gilets Jaunes 6 ans après, Macron, les médias, sa reconstruction. Vibrant.

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