Média 100% indépendant, en accès libre, sans publicité, financé par ses 1483 donatrices et donateurs ce mois-ci !

Faire un don
Ana Pich'

«Chroniques de l’injustice ordinaire» avec Ana Pich

Pendant deux ans, elle s’est assise au fond des salles d’audience, plume et encre de chine en mains. Audiences correctionnelles, comparutions immédiates, machines à broyer les destins.

Jour après jour, elle a écouté, suffoqué parfois ; elle a souri, souvent jaune ; et elle en est revenue avec « 256 pages les plus représentatifs de notre justice bourgeoise, raciste et sexiste », ramassés dans son terrible album Chroniques de l’injustice ordinaire (Florent Massot). Joie de retrouver l’autrice, croisée Au Poste, depuis un live dans sa bonne ville de Nantes en juin 2023.

Merci!

Article en accés libre grâce aux donatrices & donateurs.
Je donne pour

Soutenir un site 100% autonome
Renforcer le débat public sur les libertés publiques
Bénéficier de 66% de réduction d'impôt

Et je ferai un don plus tard (promis!)

Sans médias indépendants, pas de riposte.

Libertés publiques, politique, cinéma, Histoire, littérature & contre-filatures. #AuPoste invite chercheur·es, écrivain·es, philosophes, sociologues, avocat·es, punks et punkettes, cinéastes, artistes et hacktivistes, écoterroristes, féministes.

Crée en 2021, #AuPoste pose un regard critique sur le monde, puisant dans l'histoire, les sciences sociales, les actions et réflexions engagées. L'émission traque les coups de boutoir fait, comme jamais depuis 50 ans, aux libertés individuelles et fondamentales. Vigie autant qu'aiguillon, #AuPoste nourrit le débat public sur les libertés publiques. En nous aidant, vous le renforcez à votre tour.

#AuPoste n’a ni propriétaire milliardaire ni actionnaires. Sans publicité, sans intérêt financier, vos seuls dons sont notre seul rempart. Aucune force commerciale ni politique n'a d'influence sur notre travail.
Chaque contribution compte, même modique. A prix libre, chacun contribue à la hauteur de ses moyens, et de ses besoins (et anonymement, si souhaité). Les dons récurrents sont le moyen idéal pour nous nous permettre de pérenniser notre travail de fond. Chaque année, nous publions un bilan complet.

Chaque don contribue à maintenir nos contenus disponibles / par tout le monde / à tout instant et partageables. Nos enquêtes, nos émissions, nos podcasts: tout est en gratuit. Mais coûteux à produire.

Déductions fiscales

Je fais un don #AuPoste et, si je le souhaite, je deviens un Bernard Arnault de la contre-information:

Je suis un particulier: je bénéficie d'une réduction d'impôt à hauteur de 66%. Ainsi un don de 100€ me revient à 34€.

Mon reçu fiscal m'est directement envoyé par J'aime l'info, l’organisme d’intérêt général, qui collecte les dons pour #AuPoste.

Mes nom et adresse ne seront jamais divulgués. Les dons se font de manière entièrement privée. A tout moment, je peux suspendre, annuler ou ajuster mes dons.


A quoi servent vos dons

Préparation et animation des émissions, salaires (journalistes, modératrices, développeurs), locaux et frais courants, graphistes, supports techniques, matériel (tournage, montage), abonnements-soutiens à la presse indépendante.

Toutes les infos dans DONS, et dans le bilan complet 2023 #AuPoste.

Depuis 4 années, elle croque les procs’ (les procureurs), assise au fond des salles d’audience, Ana Pich ne se sépare jamais ni de son carnet, ni de ses pinceaux. Aujourd’hui sort son premier ouvrage, Chroniques de l’injustice ordinaire (Florent Massot), un regard en bande dessinée sur les (dys)fonctionnements de la justice (l’injustice ?) « bourgeoise, raciste et sexiste. »

Depuis 4 mois, elle remonte les questions du chat pour David Dufresne, aujourd’hui c’est elle qui les pose.

La journaliste Pauline Todesco va mener l’entretien, sous le regard toujours bienveillant du maître des lieux, qui ne s’interdira pas de reprendre le micro quand l’envie s’en fera sentir.

L’entretien commence par un constat simple, de cette justice de classe. Les petits délinquants subissent, notamment par le biais des comparutions immédiates, un jugement expéditif et souvent sévère, alors qu’un criminel en col blanc bénéficiera (souvent) d’une meilleure défense et d’un délibéré plus clément.

Des gens qui sont isolés, c’est sur eux que s’abat la répression judiciaire […] Quand vous voyez que les gens ont du soutien, ça peut influencer

Ana Pich

On comprend alors en quoi le travail d’Ana Pich est fondamental : sans elle, sans le public, plus ou moins nombreux selon les dossiers, qui vient assister aux audiences, les magistrats ont carte blanche pour rendre leur verdict ! Il faut alors observer, rapporter, documenter ce qu’il s’y passe pour  que l’écart ne se creuse pas.

Il y a un choix de poursuites. Sur les infractions économiques et financières, pour les infractions sexuelles et sexistes, il peut classer sans suite. […] La procédure de comparution immédiate, c’est vouloir envoyer des gens en prison.

Ana Pich

Nous parcourons ensuite ensemble le livre, chapitré par thématiques : répression des mouvements militants (de gauche), racisme (systémique), répression des stups’, violences policières, violences sexistes et sexuelles…

A chaque fois, le même constat : l’injustice et la déconnexion des magistrats au réel sont présentes à chaque étape de la procédure, depuis le contrôle d’identité, bien souvent au faciès, jusqu’au délibéré, en passant par l’audience en elle-même (le juge expliquant aux personnes souffrant de précarité extrême qu’elles n’ont qu’à aller aux Restos du Cœur). 

Je ne suis pas du tout neutre, j’ai un regard qui est militant, j’ai un parti pris.

Ana Pich

Multipliant les exemples figurant ou non dans son livre, Ana Pich dénonce pendant presque 2 heures les dérives du système judiciaire. Tout y passe, les défenses parfois ubuesques, les petites phrases des magistrats, les manques de moyens de l’institution judiciaire, manque de temps, manque de médecins…

L’entretien se poursuit sur une note plus légère, durant laquelle l’invitée nous détaille ses techniques pour dessiner, prendre des notes, faire ses choix de textes, en suivant le rythme effréné de la pièce qui se joue devant elle. 

Mais vient la fin de l’entretien, et une question grave posée dans le chat;

Comment garder le moral(e) avec de tels témoignages ?

ValeurAnarchiste

En effet, pas évident de rester optimiste au vu de ce constat. Mais c’est bien la morale que l’on pourra essayer de faire respecter, en renforçant notre présence dans les tribunaux, pour que les magistrats n’oublient pas que c’est au nom du peuple qu’est rendue la justice ! Lorsque nous sommes présents, les magistrats savent qu’on les écoute : à l’instar  des téléphones dans les manifestations, notre présence dans les salles d’audience et les dessins d’Ana Pich peuvent devenir l’arme des désarmés.

SAUVEZ AU POSTE! Plus que 220 dontateu·trice·s mensuel·le·s et Au Poste est sauvé !
Faire un don