Bouffe de là
La France a peur. Peur de parler d’alimentation. Elle croit remplir la panse des millions d’habitant·e·s qui sautent des repas en servant un discours gastronomique déconnecté d’une réalité bien moins reluisante que les 600 tables étoilées que compte l’Hexagone. Tandis que l’État se laisse mener à la baguette par les lobbies surpuissants de l’agro-alimentaire, les médias jouent les passe-plats en invitant les patrons de la grande distribution à dérouler, sans contradiction, leurs discours démagos. À la télé, à la radio, dans la presse, de « grands » chefs qui cuisinent pour les privilégiés affirment, sans rougir, que ça ne coûte pas cher de « bien » manger. Les politiques continuent de prétendre que le seul modèle agricole viable est celui-là même qui détruit les terres et celles·ceux qui la cultivent. À gauche comme à droite, le bien-être animal n’a pas droit de cité. La France a faim et nos top chefs en costume-cravate se gavent aux frais du contribuable. Heureusement, la résistance s’organise et s’active : assos, ONG, collectifs, lanceurs·ses d’alerte, scientifiques, militant·e·s. « Bouffe de là » met les pieds dans le plat et leur donne la parole une fois par mois.