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Karine Jacquemart Nora Bouazzouni #AuPoste

« L’agroalimentaire a fait de nous des cobayes » Foodwatch contre-attaque

Karine Jacquemart, directrice infatigable de l’ONG Foodwatch, est l’invitée de cette première discussion de “Bouffe de là”. Connue pour son combat acharné contre les dérives de l’industrie agroalimentaire, elle dénonce les étiquettes trompeuses, la shrinkflation qui réduit nos produits en catimini, et les scandales sanitaires trop fréquents pour être des exceptions.

Face à Nora Bouazzouni, Karine Jacquemart évoque les victoires obtenues contre les géants industriels, la récente mise en examen de Nestlé pour les pizzas contaminées, et appelle à une mobilisation collective pour exiger transparence et justice. Une conversation éclairante qui nous rappelle que notre alimentation ne doit jamais être laissée entre les mains des seuls lobbys.

« Les étiquettes mensongères, c’est fini ! »

C’est par ces mots que Karine Jacquemart ouvre la conversation, d’emblée déterminée. Nora Bouazzouni, l’animatrice, accueille la directrice de Foodwatch en revenant sur le combat de longue haleine de son organisation contre les abus de l’industrie agroalimentaire. «Comment peut-on accepter que des pizzas contaminées se retrouvent sur nos tables ?!» s’indigne-t-elle, faisant référence au scandale Buitoni, qui a récemment valu à Nestlé une mise en examen.

Un succès pour Foodwatch, à l’origine de la plainte. Karine Jacquemart ne cache pas sa satisfaction, mais elle nuance : «Ce n’est qu’une bataille dans une guerre qui est loin d’être gagnée.» Nora Bouazzouni renchérit, en évoquant les nombreuses autres batailles que Foodwatch mène.

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Des petites arnaques aux grands scandales : la shrinkflation au banc des accusés

Karine Jacquemart entre alors dans le vif du sujet. La shrinkflation, qui consiste à réduire discrètement les quantités d’un produit sans en baisser le prix, suscite un véritable tollé. L’exemple des céréales pour enfants ou des pots de yaourt à la taille rétrécie ne laisse pas indifférent, et le tchat s’enflamme.

François_PtitDéj ironise : «La prochaine étape, c’est quoi ? On vend des miettes d’Oreo en les appelant des mini-biscuits premium ?» Le rire est amer, mais le message est là. À ce stade, Nora lui demande : «Et comment fait-on pour se défendre face à ça, quand le marketing est si habile ?» Jacquemart répond sans détour : «Le seul moyen, c’est d’exiger la transparence !»

La shrinkflation, c’est une arnaque légale, mais c’est bien une arnaque tout de même !

Karine Jacquemart

Elle précise que Foodwatch a lancé des pétitions pour que les entreprises affichent clairement la diminution des quantités sur leurs emballages. «Mais les lobbys font tout pour que rien ne change» regrette-t-elle. Nora la pousse encore plus loin : «Pourquoi ne pas simplement les contraindre par la loi ?» Jacquemart éclate de rire, presque nerveusement : «Parce que l’industrie agroalimentaire est un mastodonte avec des bras longs qui touchent jusqu’aux décideurs. On est David contre Goliath, mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas gagner.»

L’agroalimentaire et ses secrets : l’ombre des lobbys

Jacquemart explique comment les lobbys ont un accès privilégié aux couloirs du pouvoir, quand les citoyens sont laissés de côté. Elle cite les nombreux cas où des régulations ont été affaiblies suite à l’intervention de groupes d’intérêt, notamment sur le glyphosate. «On nous répète que le glyphosate est sans danger, que les preuves ne sont pas suffisantes. Mais au fond, pourquoi prendre le risque ?»

Je ne peux pas vous dire combien de fois j’ai vu des responsables politiques faire marche arrière après un dîner avec des représentants des lobbys.

Karine Jacquemart

Le tchat se fait entendre, Julien_Libre écrit : «Enfin une vraie défense des consommateurs, marre d’être pris pour des imbéciles !» Les scandales alimentaires sont la partie visible d’un système profondément opaque. «Nous devons démystifier tout cela» insiste Karine Jacquemart. «On nous vend des rêves, alors qu’en réalité, nous consommons des produits transformés, dilués, dénaturés.»

Les scandales se multiplient, la colère monte

Elle s’attaque ensuite à la question des eaux en bouteille vendues comme “pures” mais issues d’installations traitant l’eau du robinet : «On nous vend du vent… ou pire, de l’eau polluée !» Les rires et les réactions du tchat sont amers, Claire_Simple écrit : «Je me demande s’il y a quelque chose qu’on peut encore manger en toute confiance…» Mais Karine Jacquemart, loin de céder à l’abattement, encourage à l’action : «C’est pour ça que nous faisons pression, ensemble on peut les obliger à changer !»

Les pizzas contaminées de Buitoni sont évoquées longuement, symbole du manque de contrôle dans ce secteur . «Ces scandales montrent qu’on ne peut plus leur faire confiance, il nous faut des contre-pouvoirs» martèle Jacquemart. Le tchat réagit : Elisa92 commente «Je n’ai plus confiance en aucune marque, même celles qu’on pensait irréprochables…» Jacquemart acquiesce : «Et ils s’en servent. Ils vous diront que vous êtes paranoïaques, que ce sont des accidents isolés.mais ils sont trop fréquents pour être des exceptions.»

Des batailles à remporter : la transparence, une lutte collective

Dans la seconde partie de l’émission, le ton devient plus prospectif. Que faire pour changer les choses ? Karine Jacquemart exhorte chacun à agir : signer des pétitions, soutenir Foodwatch, mais aussi se renseigner et faire des choix éclairés. «Chacun peut être acteur de cette lutte, ce n’est pas qu’une histoire d’associations ou de lois» martèle-t-elle. Nora Bouazzouni la relance avec une pointe d’humour : «alors, Karine, demain je fais mes courses, je prends quoi ?»

Jacquemart sourit : «Vous lisez d’abord les petites lignes !» Une plaisanterie qui en dit long sur l’état de l’industrie : les informations essentielles sont là, mais tout est pensé pour qu’elles échappent au regard du consommateur.» Il faut redevenir des lecteurs avertis de nos étiquettes. On ne peut pas tout faire seul, mais plus nous serons nombreux à refuser l’opacité, plus nous aurons du poids.»

Une ONG au cœur du scandale : Foodwatch contre les géants

Nora revient également sur l’histoire de Foodwatch, fondée en pleine crise de la “vache folle”. Karine Jacquemart insiste : «Les consommateurs ne doivent pas être traités comme des cobayes.» Elle évoque les premières années de l’organisation, les doutes, les luttes, mais aussi les premières victoires. «Nous avons réussi à faire retirer certains produits dangereux du marché, mais chaque fois, ce fut une bataille.»

Nora pose la question de la durabilité : «peut-on vraiment concilier des pratiques respectueuses de l’environnement avec des entreprises qui, par nature, veulent toujours plus de profits ?» Jacquemart répond : «je pense que oui, mais cela exige de changer le cadre. Tant que le profit sera leur seul moteur, la situation ne changera pas.» Le tchat applaudit virtuellement et vigoureusement cette déclaration, et NicolasVert écrit : «C’est le système qui doit changer, pas seulement les produits !»

Vers une alimentation juste et durable : espoir et stratégie

Un dernier chapitre de la causerie se concentre sur l’avenir : comment imaginer une industrie alimentaire réellement au service des consommateurs? Pour Jacquemart, l’espoir est là, mais il est nécessaire de se mobiliser collectivement. «Ce n’est pas une utopie de penser qu’on pourrait avoir une alimentation saine, accessible et durable pour toutes et tous. C’est une question de volonté politique et de choix collectif.» Elle mentionne l’importance de soutenir l’ locale, d’exiger la réduction des pesticides, de privilégier les circuits courts. «Chaque petit geste compte, chaque euro que nous dépensons peut devenir un vote pour le système que nous voulons.»

Elle parle également de la nécessité d’une éducation alimentaire : «Nous devons apprendre dès l’école ce qu’il y a dans nos assiettes, d’où viennent nos aliments. Une jeunesse qui comprend ce qu’elle mange est une jeunesse plus forte face aux abus de l’industrie.» Marie_EDU intervient dans le tchat : «C’est justement ce qui manque, éduquer dès le plus jeune âge à être des consom’acteurs.» Jacquemart approuve : «Exactement. Et cela passe par un véritable changement de paradigme.»

Trois questions clés

Pourquoi les produits alimentaires sont-ils de plus en plus petits sans baisse de prix ?

C’est ce qu’on appelle la “shrinkflation” : une technique des industriels pour réduire les coûts sans que cela ne soit trop visible. Cela trompe les consommateurs tout en augmentant les marges de profits.

Comment puis-je m’impliquer pour soutenir Foodwatch ?

Vous pouvez signer les pétitions, faire un don à l’organisation ou simplement vous informer sur ce que vous consommez. Chaque geste compte pour faire pression sur l’industrie agroalimentaire.

Est-il possible de concilier profits et pratiques respectueuses de l’environnement ?

Oui, mais cela nécessite de changer le cadre actuel. Tant que le profit à court terme reste le seul objectif, la situation ne pourra pas évoluer.

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