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Rockers maudits et grandes prêtresses du son

Ils plongent dans les mythes, comme d’autres dans les mirages. Du rock ’n’ roll, ils en font une expérience et une souffrance, totale libération d’esprits frappés. Nicolas Moog, messie messin du dessin, et Arnaud Le Gouefflec.

Motif: leur Undergound (Editions Glénat), somme qui maraude chez les rockers maudits et les grandes prêtresses du son. En quatre planches ramassées, le duo est capable de raconter une vie. Et de reproduire l’exploit des dizaines de fois dans son recueil. Avec Moog et Le Gouefflec, on a causé de Sky Saxon, Billy Childish, du garage , et des élégantes âmes perdues d’outre tombe (mais aussi de Jonathan Richman, et de tant d’autres). Deux bonnes heures de bonheur.

Nicolas Moog et Arnaud Le Gouefflec, « mariés » en 2013 par leur éditeur, dressent trimestriellement depuis lors le portrait de musiciennes et musiciens hors du commun. Ces petits formats trouvent désormais leur place dans une anthologie, Underground!,augmentée d’une centaine de nouvelles planches. Leurs cibles fétiches ? Des « invisibles », des artistes marginaux, oubliés ou sous les radars du grand public, qu’ils s’efforcent d’exhumer et d’exhiber comme antidotes à la culture dominante.

Le rock est une mythologie avec ses héros, ses dieux et ses monstres, une mythologie d’après-guerre qui a réenchanté l’imaginaire. Dans cette mythologie, il y a un Olympe avec ses stars évoluant en pleine lumière, mais aussi toute une catégorie de personnages considérables, peu connus du grand public, qu’on relègue dans ce qu’on appelle l’underground, cachés sous la surface. Cette idée d’un monde souterrain où seraient cachés des trésors est tout aussi mythologique que le reste, mais elle nourrit un puissant pouvoir poétique.

Arnaud Le Gouefflec

Les deux artistes dessinent ainsi une histoire alternative, faite de contre-pieds permanents aux lieux communs du rock, dans laquelle se croisent des « groupes punks hippies communautaires végétariens, féministes et situationnistes », des projets de « country de gauche » et bien d’autres forces créatrices détonantes, sources d’inspiration inépuisables pour leurs contemporains et sans aucun doute encore pour nous aujourd’hui.

Sans underground, le mainstream n’existe pas, il dépérit comme une plante qui n’a plus de racine.

Nicolas Moog

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