Plusieurs des reporters interrogés ont remarqué avec satisfaction quelques changements depuis l’adoption de ce texte. « On a plus de facilités à sortir des nasses », pourtant interdites par le SNMO, constate ainsi Anna, 23 ans, étudiante en cinéma devenue photographe. Le matériel de protection, comme les lunettes de piscine ou les masques, n’est plus confisqué. « Ceux qui sont sur le terrain depuis quatre ou cinq ans remarquent effectivement une amélioration, commente David Dufresne, fondateur du média en ligne Auposte.fr. Mais, pour moi qui suis les mouvements sociaux depuis dix à quinze ans, je constate un piétinement de nos droits. »
Son hashtag Allô place Beauvau ?, qui centralisait la collecte des images de violences policières prises par les reporters de rue pendant la crise des « gilets jaunes », a eu un rôle déterminant dans la médiatisation de ces exactions. A ses yeux, « le fait majeur » de ces dernières semaines réside justement dans le fait que « cette fois, les médias mainstream ont embrayé tout de suite » lorsque des exactions, notamment celles de policiers issus des BRAV-M (brigade de répression de l’action violente motocycliste), ont été révélées. « [Le ministre de l’intérieur] Gérald Darmanin a été obligé de parler de la fatigue des policiers, ce qui est déjà un aveu », ajoute-t-il.
Aude Dassonville, Le Monde
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