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Aly Diouara #AuPoste

Aly Diouara: la bataille des Quartiers

Candidat NFP dans la 5ème circonscription de Seine-Saint-Denis, Aly Diouara a d’emblée accepté sa convocation Au Poste. Pour une raison simple: aucun média ne l’invite. Avec lui, on a causé du mépris pour la banlieue, des quartiers, de la politique de la ville, de la gauche vue parfois comme sœur-ennemie, de la vie en société régie quasi exclusivement par des gens dont la couleur de peau n’est pas la sienne. Et de cette presse qui lui brosse des portraits sans jamais le joindre. Passionnant.

Ali Diouara, Président de Seine-Saint-Denis au Coeur, «mouvement politico-citoyen qui replace les habitant•es du 93 au centre des préoccupations politiques, des projets et enjeux du territoire», milite également pour l’éducation des enfants et la défense des droits des locataires de la Courneuve.

C’est à quatre jours du premier tour des législatives que le candidat NFP de la 5ème circonscription de Seine-Saint-Denis vient donner deux heures de sa campagne Au poste pour porter un regard trop souvent absent du discours médiatique sur les quartiers populaires : celui d’un de ses habitant.es. On a causé avec lui du rapport entre la politique et les citoyen.es de Seine-Saint-Denis, de comment se réapproprier des pouvoirs publics dépossédés ainsi que des problèmes de traitement médiatique du département. En outre, on a abordé sa candidature, qui, selon ses dires, a pour « but et objectif de faire des émules »

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La causerie en quelques mots

D’abord parler du fond, pour ensuite aborder la forme. A moins que les deux ne soient liés ? Lors de cette rencontre franche mais agréable, le candidat investi par le Nouveau Front Populaire explique que, pour les quartiers populaires, la gauche doit être de « pratique et non de théorie ». 

En replaçant les citoyen.es au cœur du processus politique, Aly Diouara lutte contre la position méprisante des pouvoirs publics, des médias, et des politiques envers la Seine-Saint-Denis. Les récentes polémiques à son égard témoignent de cette posture en surplomb. Entre une presse du service public qui publie des portraits sans contradictoire et « des candidat.es parachuté.es » qui se maintiennent coûte que coûte,  le traitement qui lui est réservé révèle un mépris plus large envers les quartiers populaires.

Un (ou deux) tour et puis s’en va ?

 D’où vient l’abstention contre laquelle Aly Diouara se bat pour pouvoir l’emporter ? Sans doute de déception flagrante à l’égard de la manière de faire de la politique en Seine-Saint Denis. Entre les diverses trahisons d’une partie de la gauche et un électoralisme à tendance clientéliste, Aly Diouara affirme que « la réalité que vivent les gens ne peut plus être achetée ». C’est pourquoi il a créé « Seine Saint Denis au cœur », « un collectif indépendant, 100 % citoyen où toutes les personnes qui sont membres de ce collectif n’appartiennent à aucun parti »Dans la continuité de ce que prônait Rima Hassan, Aly Diouara dénonce le « porte-parolat » de politicien.es déconnecté.es des réalités des quartiers populaires. Cela inclut notamment la rhétorique de certaines personnalités qui se légitiment avec des arguments tels que « j’ai grandi là-bas donc… ».

Aujourd’hui on a des maires en Seine-Saint-Denis qui n’habitent pas dans la ville qu’ils administrent.

Aly Diouara 

      Tous égaux. Mais certains plus que d’autres 

      Concernant le bâti urbain du 93, suite aux récentes rénovations, Aly Diouara explique qu’il y a l’esthétique et la réalité du terrain, où la population est écartée des processus décisionnels .« On change les murs mais on ne change pas la vie des gens » reprend-il en citant Ladj Ly, réalisateur originaire de Seine-Saint-Denis, bien connu de nos services. Le candidat du NFP évoque ainsi les promesses non tenues en terme d’emplois, de sport et d’entreprenariat  « même si l’aménagement urbain change, le contexte social reste le même, voire il se dégrade ». Manque de professeur.es, attentes interminables aux urgences, appel à une ONG intervenant normalement en Ouganda, le mépris est omniprésent et souligne l’hypocrisie de la promesse républicaine qu’Aly Diouara souhaite concrétiser.

      Il y a des gens qui meurent en salle d’attente, c’est ça la réalité de l’hôpital public aujourd’hui, particulièrement dans nos quartiers (…) On va a l’hôpital comme on va au G20 en bas de chez nous, on fait la queue.

      Aly Diouara 

      Le péril fasciste en Seine-Saint-Denis

      Malgré les dissensus avec la candidature concurrente de Raquel Garrido, le responsable du Centre de ressources associatives reste clair sur les adversaires à battre : le Rassemblement National. Cependant il reste lucide, « la dédiabolisation du RN a aussi marché dans les quartiers, dans le sens où d’autres partis ont été le marchepied du RN ». Il rappelle que cela a commencé avec la proposition de déchéance de nationalité sous François Hollande, et même avant, avec le ministère de l’Immigration sous Nicolas Sarkozy. En définitive, ce flirt avec les idées d’extrême droite pousse les habitants à penser que « finalement, ils sont tous les mêmes ». Face à cela, le candidat souligne l’importance du militantisme de terrain, notamment pour défendre une gauche de rupture.

      Là où le RN trouve son terreau, c’est dans les zones où il y a une inactivité de la gauche de rupture. A partir du moment où la gauche de rupture est présente dans un territoire, le RN n’évolue pas, voire il diminue.

      Aly Diouara 

        Fantasme et réalité dans les quartiers populaires

        « Quand un arbre tombe, on l’entend, quand la forêt pousse, pas un bruit » illustre le natif de la Courneuve pour parler du trafic de drogue, en reprenant le concept de Bourdieu des faits divers qui font diversion. Déplorant le fait qu’on ne parle jamais de la banlieue comme d’un lieu d’émancipation, Diouara explique que c’est justement la narration en continu sur le trafic dans les banlieues et la réponse répressive qui la suit qui empêche de développer une « vision sur l’épanouissement », qui d’après lui, mettrait fin au trafic de drogue.

        « Il n’y a de violence que dans les déserts », affirme-t-il. Il se défend aussi de l’antisémitisme qu’on lui prête et, de manière plus générale, aux quartiers populaires. Il explique qu’à la cité des 4000, là où il a grandi : “il n’y a jamais eu de soucis avec la synagogue, ni avec la mosquée ou l’église d’ailleurs.”

        Dire de Glucksman qu’il est sioniste est un propos politique et non antisémite comme on essaie de le faire croire.

        Aly Diouara 

        Selon lui «ces accusations sont aussi le fruit d’une volonté de faire taire la parole et l’expression des quartiers populaires que je peux également incarner», lui qui place depuis des années l’antiracisme au cœur de son engagement militant.

        Avec sa candidature, Aly Diouara veut incarner une gauche réellement représentative de sa circonscription, en empathie avec sa population, afin d’être « l’un des visages capables d’accompagner, à l’avenir, la réussite collective de notre pays ».

        Trois questions clés

        Qui est Aly Diouara ?

        Aly Diouara est le nouveau candidat de la 5ème circonscription de Seine-Saint-Denis. Issu du monde associatif, fonctionnaire à la mairie de Drancy, il est une figure locale de la vie citoyenne dans le département du 93. Ayant fondé son collectif politico-citoyen « Seine -Saint-Denis au cœur », il souhaite redonner le pouvoir d’action politique aux habitants des quartiers populaires.

        Qu’est-ce que la 5ème circonscription de Seine-Saint-Denis ? 

        Regroupant les communes de Bobigny, Drancy et du Bourget, elle se situe dans le département le plus pauvre de la France métropolitaine. Historiquement implanté dans ce qu’on appelle la ceinture rouge, détenue par les communistes, les deux précédentes législatures ont été occupées par Raquel Garrido de la France Insoumise, et Jean-Christophe Lagarde de l’UDI.

        Qu’est-ce que la promesse républicaine ? 

        La promesse républicaine est une notion clé du système politique et social en France, qui repose sur les principes fondamentaux de la République : liberté, égalité, fraternité. Cette promesse peut être comprise comme un engagement collectif à assurer à tous les citoyens un cadre de vie et des droits qui sont en cohérence avec notre devise. L’égalité des chances est notamment une condition de cette promesse.

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